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Grenoble fait de la résistance

Par Nicolas Zanardi
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    Grenoble fait de la résistance
Publié le
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Plombés par une entame de match catastrophique, les Grenoblois ont su trouver les ressources mentales pour faire exploser le Stade français, en lui infligeant un cinglant 28-7 en deuxième période. Non, les espoirs de maintien ne sont toujours pas morts...

Le match

C'est précisément au moment où l'on se demandait comment réaliser plus mauvaise entame de match que le FCG (transpercé par Waisea pour l'essai d'Arias dès la première minute, après un dégagement manqué de Wisniewski) que les Isérois ont eux-mêmes trouvé la réponde. Lorsque, sur un coup de pied qui semblait anodin, Charl McLeod fut surpris par trois rebonds, échouant dans les mains d'un Sinzelle trop heureux de profiter de l'aubaine... À 12-0 en moins de 10 minutes, la cause semblait ainsi entendue pour les Parisiens, d'autant que Muldowney quittait la pelouse (commotion) et qu'Estebanez écopait d'un logique carton jaune quelques minutes plus tard. Mais c'était sans compter sur la révolte iséroise... Fidèles à leur plan de jeu, les Alpins revenaient progressivement dans le match en martyrisant les Parisiens sur leurs ballons portés. Résultat de ce travail de sape ? Un essai d'Héguy, plusieurs pénalités, et retour au score plus que mérité au vu de leur débauche d'énergie, qui permettait même au FCG de virer en tête d'un point à la pause. Le reste ? Il consista en un véritable cavalier seul des Alpins, dans le sillage d'une mêlée que l'on n'avait plus vue aussi souveraine depuis une éternité. Estebanez, Mignot profitaient ainsi du travail de leurs avants pour infliger un humiliant 28-0 à Paris dans le deuxième acte, au point de même rêver à un improbable bonus offensif, dont l'espoir fut vite douché par Waisea. Qu'à cela ne tienne : avec ce succès, le FCG remet la pression sur Lyon pendant que pour le Stade français, la fin de saison s'annonce très longue...

 

Le tournant

Étonnamment, il résida dans le carton jaune infligé à Fabrice Estebanez pour un plaquage sans ballon sur Waisea. On peut y voir, d'un point de vue mental, le point de départ de la révolte des Isérois. Mais surtout un tournant d'un point de vue tactique. À un de moins en effet, le FCG se voyait contraint de restreindre son jeu, notamment en appuyant sur les ballons portés. Le truc ? C'est que les Parisiens, comme trop souvent cette année, se sont montrés étrangement fébriles dans la défense des mauls, encaissant plusieurs pénalités consécutives, puis l'essai de Héguy. Si bien que lorsque Estebanez revint sur la pelouse, les Isérois avaient quasiment repris l'avantage au score. Et surtout emporté un ascendant psychologique qui ne les quitta plus, malgré l'essai logiquement refusé juste avant la mi-temps à Xavier Mignot par l'arbitrage vidéo...

 

L'action

Impossible de ne pas mentionner ici l'essai inscrit par Fabrice Estebanez à la 55e minute. Non pas que celui-ci fut estampillé du sceau du génie, mais tout simplement qu'il s'avère parfaitement symbolique de la belle révolte collective des Isérois. En effet, juste après une décision litigieuse de M. Poite (sanctionnant un en-avant tout sauf évident d'Alexandre), les Alpins prenaient leur destin en main. Enfonçant la mêlée parisienne, les avants du FCG gagnaient le ballon sur introduction adverse et permettaient à leurs trois-quarts d'enchaîner. Et si Chris Farrell échouait tout près de l'en-but dans un premier temps, c'est sur le temps de jeu qui suivrait que les grenoblois allaient trouver la solution, par le biais d'une longue sautée de Lucas Dupont décalant Estebanez, libre de tout marquage. Du travail bien fait, qui permettait au FCG de réaliser le break au score (27-15).

 

Le joueur

Il y avait, entre les numéros Rory Grice et Sergio Parisse, bien plus qu'un simple mano à mano. Parce que s'affrontaient à travers eux rien mois que deux des meilleurs troisième ligne du Top 14. Parce qu'il opposait, tout simplement, les régulateurs et baromètres de leur équipe, ceux au travers de qui se mesurent les performances de leur club. Or, de cet affrontement, c'est incontestablement le Grenoblois qui est ressorti vainqueur. Non pas que Parisse ait démérité, bien sûr. Mais derrière un pack dominé, force est de reconnaître que l'international italien ne pouvait pas grand-chose. Tout le contraire de Grice qui, une fois de plus, s'est avéré le fer de lance de son équipe. Colossal sur toutes ses charges (au point de littéralement traverser le terrain après un renvoi à la 67e), le Néo-Zélandais s'est également démené en défense, infligeant plusieurs arrêts-buffet de première facture, dont Parisse ou Alberts furent notamment victime. Une prestation de haute volée qui aurait mérité d'être couronnée par un essai en première période. Las, au moment d'aplatir, le genou de Paul Gabrillagues en empêcha Grice. Ce qui ne ternit en aucun cas sa partition remarquable.

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