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[ Dossier Technique ] Battre les All Blacks, c’est possible (?)

Par Arnaud Beurdeley
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Publié le Mis à jour
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Si l’Irlande a battu les All Blacks,c’est en s’appuyant sur cinq secteurs clés. De quoi inspirer le XV de France ?

Dans quinze jours, le XV de France affrontera la Nouvelle-Zélande que l’on pensait vraiment imbattable. Seulement voilà, l’Irlande a démontré qu’en s’appuyant sur un jeu simple mais efficace, il était possible de renverser la montagne noire. Peut-être de quoi inspirer le sélectionneur français Guy Novès et ses adjoints Yannick Bru et Jean-Frédéric Dubois. Si l’Irlande a réussi l’impossible exploit de battre les Blacks, elle le doit grandement à une première mi-temps totalement maîtrisée. D’abord, Jonathan Sexton et ses partenaires ont fait jeu égal au niveau de la possession et de l’occupation. à ce niveau-là, les chiffres témoignent : ce fut du 50-50. Pour cela, les Celtes se sont appliqués à obtenir une conquête propre : seulement deux ballons cafouillés en touche et 100 % de ballon propres en mêlée. Ça, les Français savent faire. Sauf que. Pour contrarier les champions du monde en titre, les partenaires de Rory Best ont usé très souvent de leur stratagème défensif de prédilection : le « choke tackle ». à plusieurs reprises, l’arbitre de la rencontre a rendu le ballon aux Irlandais pour avoir réussi à étouffer le porteur de balle kiwi.

La batailles dans les airs

Ensuite, les Irlandais ont fait la différence grâce à leur efficacité sur ballons portés. Ça aussi, les Bleus savent faire. Jamais dans ce secteur de jeu, les Blacks n’ont réussi à défendre. Soit, ils ont très nettement perdu la ligne d’avantage, soit ils se sont mis à la faute. à méditer. Et puis, Joe Schmidt avait demandé à ses joueurs un pressing aérien de tous les instants. Avec une franche réussite. Après un renvoi suite à une pénalité néo-zélandaise réussie, c’est l’arrière Kearney qui chipait le ballon, pourtant envoyé jusque dans les 22 mètres adverses par Sexton, au nez et à la barbe de Ben Smith (21e). Un peu plus tard, c’est Murray qui récupérait une chandelle de Sexton pour un essai (33e). Pour le coup, les joueurs de Novès avaient pris une leçon dans ce secteur face aux Gallois lors du dernier Tournoi des 6 Nations. à voir. Mais les signaux envoyés par l’Irlande sont porteurs d’espoirs.

 

Discipline

« J’avais dit aux joueurs qu’il faudrait être disciplinés. » L’avertissement de Steeve Hansen, le sélectionneur néo-zélandais, n’a pas été entendu. Au total, les Blacks ont été sanctionnés à quinze reprises . Un chiffre pharaonique. A contrario, les Irlandais n’ont été pénalisés que quatre fois. Une performance rarement aperçue au niveau international. Le déséquilibre a pesé lourd. Les Blacks ont même évolué à quatorze durant dix minutes suite au carton jaune du pilier Moody (8e) pour un plaquage cathédrale (photo). Durant ce laps de temps, ils ont encaissé douze points.

 

Ballon porté

Les Irlandais se sont goinfrés de ballons portés, notamment en première période. Avec une redoutable efficacité. à chaque fois, ils ont su mettre en difficultés les Néo-Zélandais. À l’image du premier essai inscrit par Murphy (10e). Un essai qui intervient après deux mauls parfaitement structurés où notamment le preneur de balle en l’air décale le ballon vers l’intérieur pour contourner la pression des Blacks impulsée essentiellement dans l’axe. à noter qu’à l’issue de la rencontre, l’Irlande affichait une 100 % de réussite dans la structuration et l’avancée de ses ballons portés.

 

Roi des airs

C’était l’un des points importants de la stratégie mise en place par le sélectionneur irlandais, Joe Schmidt. Et force est de constater que ses joueurs l’ont appliqué à la lettre. Les Celtes se sont révélés bien plus prompts que les Néo-Zélandais sur les ballons hauts dans le jeu courant. À l’image de Simon Zebo (26e) qui devance Savea sur ce jeu au pied de Connor Murray (photo). Un exemple parmi tant d’autres puisque ce même Murray s’est retrouvé à la réception d’une chandelle de Sexton pour le troisième essai irlandais (34e). Habituellement, les Blacks font preuve d’un sens du timing hors du commun dans ce secteur. Samedi dernier, ce sont les Irlandais qui l’ont eu.

 

Choke tackle

Ce sont eux, les Irlandais, qui ont popularisé ce système défensif dit des « chokes tackles », autrement dénommée « plaquage chaise ». Samedi dernier, face aux Blacks, ils ont encore une fois mis en difficulté les offensives adverses par leur capacité à bloquer le porteur de balle debout, sans l’emmener vers le sol. Au contraire. Avec, à chaque fois, la même issue : un coup de sifflet de l’arbitre, le Français Mathieu Raynal, ordonnant une mêlée en faveur des Irlandais. C’est ce qui s’est passé sur cette action (notre photo) où le centre Henshaw (numéro 12) parvient à rester debout en bloquant le porteur de balle all black. De cette façon, ils ont récupéré plusieurs possessions.

 

Mêlée stable

Faire jeu égal ou surclasser la mêlée des Blacks n’a rien d’un exploit pour une nation de l’hémisphère Nord. Rien de surprenant, donc, à voir les Irlandais obtenir un 100% de réussite dans ce secteur de jeu. Seulement, si les partenaires de Rory Best ont aussi bien maîtrîsé leur sujet, force est de souligner la position du pilier gauche MC Grath à l’instant d’impacter. Habituellement, le gaucher a souvent son appui extérieur situé devant l’appui intérieur. Pour le coup, McGrath inverse ses appuis, de sorte à faire le petit pas supplémentaire avec son appui extérieur une fois l’impact gagné. Tant et si bien que très souvent, le ballon a été facilement gagné et digéré dans le couloir gauche.

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