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[DOSSIER] Laporte : « Ils ont enterré le rugby amateur »

Par Pierre-Laurent Gou
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Publié le Mis à jour
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Les trois candidats à la présidence ont répondu chacun leur tour aux mêmes questions. Les réponses de Bernard Laporte.

Par-delà le Grand Stade qu’est-ce qui vous différencie de vos adversaires ?

Pierre Camou et Alain Doucet ont enterré le rugby amateur. On manque de bénévoles, de présidents. Le rugby de nos campagnes se meurt. C’est pour cela que je me suis engagé dans cette campagne. Jusqu’alors, il n’y avait pas d’opposition, alors la FFR ne considérait pas sa base. Le pouvoir était reparti entre les mains d’un petit groupe, le comité directeur dont ses membres dans sa grande majorité, n’ont jamais été présidents de club. Si je suis élu, je vais remettre le rugby amateur au centre du village. Dans ma liste, il y aura un maximum de présidents de petits clubs. Car ce sont eux qui font le rugby français et pas une élite à Marcoussis préoccupée par ses places au Stade de France et sa voiture de fonction. Le rugby amateur est dans un désarroi terrible. Pour lui, les seules relations qu’il possède avec la FFR, c’est amendes, amendes et encore amendes. Pour tout un tas de raison. Je souhaite que le rugby amateur devienne le premier pouvoir de la Fédération. Sur le Grand Stade par exemple, il ne faut pas les consulter in fine comme le veut Pierre Camou, mais dès le départ. Car si au final, l’assemblée générale dit non à ce projet. On aura dépensé plus de 14 millions d’euros pour rien !

Est-ce qu’il appartient au président de la FFR de limiter le nombre d’étrangers ? Si oui, que comptez-vous faire ?

Bien sûr que c’est au président de la FFR de proposer une législation sur ce sujet. Il y va de l’avenir de notre vitrine, le XV de France. Cela fait partie des engagements que j’ai pris, il n’y aura pas plus de cinq joueurs non sélectionnables sur les feuilles de match. On le fera en respectant les règlements européens, en concertation avec les clubs du Top 14 et Pro D2. L’Irlande y arrive pourquoi pas nous ? Après, pour le rugby amateur, il faut voir aussi ce que l’on peut faire. Il faut favoriser le joueur français, quel que soit le niveau.

Notre formation est sujette à polémiques. Comment évoluer ? Que faut-il changer ?

Il faut mettre en place une véritable politique. Il faut apporter de la formation au cœur des villages. Ce ne sont pas aux éducateurs de se déplacer à Marcoussis pour obtenir les diplômes. C’est à la FFR de venir au chevet de ses petits clubs. C’est pour cela que je me suis engagé à embaucher 200 cadres techniques qui seront chargés d’aller dans les clubs former les entraîneurs, les encadrer. C’est un des éléments forts de mon programme. La formation, c’est l’avenir de notre sport. C’est comme cela que dans le futur, nous aurons une équipe de France forte.

Sur quoi vont se jouer les élections ?

Je ne sais pas, mais j’effectue cette campagne avec mes tripes et tout mon cœur. J’aurais très bien pu rester tranquille à Toulon et continuer à entraîner cette grande équipe, j’ai aussi refusé un contrat mirobolant pour les cinq prochaines années pour prendre la tête d’un grand club. Mon engagement, n’est pas une lubie de ma part. Non j’ai des convictions que je veux défendre. Je serai aussi un président bénévole. Je ne veux pas vivre sur le dos de la Fédération, mais la servir. Il y a de belles choses à faire pour le rugby français dans son ensemble.

Comment financez-vous votre programme ?

Alors, tout d’abord économiser 3 millions d’euros sur le budget de fonctionnement de la Fédération qui est de 30 millions. Je veux et vais réduire le train de vie que s’octroie le comité directeur. Il faut trouver des recettes pour le rugby amateur. Ensuite, contrairement à l’équipe en place, je ne placerai pas en fonds propres les bénéfices. Selon les chiffres publiés par la FFR, ils ont généré 5 millions d’euros de bénéfices en 2015. Et bien qu’ils en reversent la plus grande partie au monde amateur qui en a tant besoin. Ensuite, je propose de « vendre » le maillot du XV de France à un sponsor. Cela rapporte au bas mot, 5 millions supplémentaires. On est déjà à 13 millions ! Mais ce n’est pas tout, je vais aussi demander aux comités de piocher et reverser dans leur caisse. Tous ont des centaines de milliers d’euros en banque. Enfin, il faut aussi que le monde professionnel, c’est-à-dire la LNR, soit plus solidaire du monde amateur. Ensemble, on doit trouver des solutions pour générer des recettes vers la FFR.

Votre mesure phare pour le rugby amateur ?

Qu’ils prennent le pouvoir. Qu’ils, les clubs, soient au centre des décisions. Il n’est pas normal par exemple qu’en cette fin octobre, certains attendent encore l’obtention de licences pour leur joueur. Il faut simplifier la chaîne de direction et les incorporer. Cela prendra peut-être un peu de temps, mais si je suis élu, je dissous le comité directeur de la FFR. Je veux être en phase avec mes promesses. Les clubs, tous les clubs seront consultés pour chaque décision importante de la Fédération.

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