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Savare : « Il est urgent d’agir »

Par Arnaud Beurdeley
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    Savare : « Il est urgent d’agir »
Publié le Mis à jour
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Nouveau membre du comité directeur de la LNR, il compte bien faire entendre ses idées.

Vous comptez parmi les présidents propriétaires issus du monde de l’entreprise qui intègre le Comité Directeur de la LNR. Que pensez-vous pouvoir apporter ?

J’ai, de par mon historique, un parcours peut-être un peu différent, mais j’ai surtout envie de contribuer à la réflexion notamment autour du plan stratégique qui se met en place. Il y a des choses qui ne sont pas encore totalement définies. Je souhaite donc apporter ma pierre à l’édifice en ayant à réfléchir sur la voie dans laquelle on veut engager le rugby professionnel français.

Lors du récent vote sur la réforme des Jiff, vous aviez déclaré que la LNR avait reculé « sous la pression conservatrice » pour ne pas accélérer le processus. Pouvez-vous développer ?

On a décidé de ne rien faire pour la présente saison, alors qu’il me semble urgent d’agir. Certes, on met en place ce dispositif de Jiff, mais on le fait trop progressivement. Je sais combien c’est difficile pour les clubs, je suis bien placé pour le savoir, de s’adapter rapidement. Je suis conscient qu’il y a des contrats signés et que nous sommes tenus de les respecter, mais j’insiste : il y a urgence pour le rugby français à donner du temps de jeu à ses jeunes joueurs au niveau professionnel.

Quels sont les dossiers prioritaires pour la prochaine mandature ?

D’abord, inutile de trop noircir le tableau. On parle en ce moment d’une baisse des affluences, des audiences télés, des recettes commerciales, mais le rugby est encore un sport en croissance en France. Il peut y avoir des soubresauts, des circonstances particulières, qui créent un ralentissement, mais nous sommes toujours dans une logique de croissance. On l’a vu sur la renégociation des droits TV. Si les diffuseurs sont prêts à payer de plus en plus cher le rugby, cela veut bien dire quelque chose. Évidemment, il faut prêter attention aux indicateurs. Mais les chantiers prioritaires, si tant est qu’un dossier soit plus important qu’un autre, c’est le développement du système des JIFF, c’est le respect du Salary Cap qui est aussi capital que complexe à mettre en œuvre, et puis il y a le sujet du jeu, qui est, lui aussi, extrêmement important.

C’est-à-dire ?

Je peux me bercer d’illusions, mais j’ai le sentiment que depuis le début de saison, la qualité du jeu proposé est meilleure. L’arbitrage va dans ce sens, il me semble favorisé le jeu. Pour moi, la qualité du jeu, la qualité des terrains, c’est la meilleure promotion du rugby. On l’oublie parfois. Si les gens s’emmerdent au stade, ils ne reviennent plus. Et on ne peut pas les blâmer. Si on veut attirer un nouveau public, conquérir de nouveaux territoires, il faut être capable d’offrir un spectacle agréable.

Justement, le plan stratégique dévoilé il y a peu prévoit notamment un accompagnement au développement géographique, mais aussi la création d’une 3e division professionnelle et un circuit pro à 7. Partagez-vous cette ambition ?

Je partage les grands axes de développement, mais dans le détail de la représentation, il faut quand même bien regarder. Qu’est ce que cela signifie « créer une troisième division professionnelle » ? Qui paie ? Qui apporte les ressources ? Est-ce une troisième division autosuffisante ? Vit-elle sur les revenus actuels de la LNR ? Quant à la création d’un circuit professionnel à 7, l’idée est séduisante. Mais avec quels joueurs ? À quelles dates ? Quelles sont les ressources ? Est-ce que c’est viable ? Bref, il y a du travail à effectuer.

Craigniez-vous que la LNR se heurte à la FFR sur ces dossiers qui sont des prérogatives fédérales ?

Les relations entre la Ligue et la Fédération sont très largement apaisées. Et je ne vois pas pourquoi il y aurait des conflits sur ces sujets-là. On doit pouvoir tous œuvrer dans la même direction. Les deux institutions doivent travailler main dans la main. In fine, le souhait de tout le monde est de développer notre sport, non ?

Pour revenir à l’élection, faites-vous partie de ceux qui regrettent la non-présence de Mourad Boudjellal et de ses idées au Comité Directeur de la LNR ?

(long silence). Je ne suis pas sûr de vouloir m’exprimer sur ce sujet. Il se trouve qu’il n’a pas été élu. Voilà, quoi… Je pense que le Comité Directeur va s’en remettre. Sans répondre à votre question, je peux vous dire que je ne suis pas étonné du résultat du vote. Mourad (Boudjellal) a ses qualités et ses défauts. Mais il ne peut pas s’empêcher d’insulter tout le monde. Et quand vous insultez tout le monde pendant dix ans, vous ne pouvez pas demander aux gens de voter pour vous. Ça ne marche pas comme ça.

Mais ses idées ne méritent-elles pas d’être développées ?

Si ses idées, c’est faire sauter le Salary Cap, faire sauter le système des JIFF, ce n’est pas possible. Il est tellement orthogonal par rapport au projet de la LNR que je ne suis pas sûr qu’il aurait apporté un dialogue très constructif.

Vous êtes hors-jeu !

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