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Gillian à venir

Par midi olympique
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Publié le Mis à jour
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Si la prestation stadiste n’a pas dissipé tous les doutes des dernières semaines, l’équipe d’Ugo Mola a retrouvé un Galan incisif et décisif. Entre droit de succession et contrat de confiance, il est l’une des clés du futur des siens.

Et si sa saison avait basculé à la 46e minute de ce Toulouse - Stade français ? Gillian Galan a alors remonté un ballon sur plus de quarante mètres, écartant de manière autoritaire chaque adversaire qui osait se présenter devant sa solide carcasse, avant de servir Alexis Palisson en bout de ligne qui finissait en solo pour le premier essai des locaux. Un exploit ? L’intéressé raffûte encore : « Je vois un trou, je le prends. Mais j’ai de la chance. Après, Alex m’appelle à l’extérieur et c’est lui qui sent bien le coup. Il se le « pèle » (sic) aussi cet essai et il finit tout seul. Franchement, c’est Alex qui doit recevoir les félicitations. » Mais au vu de la réaction de ses partenaires, en premier lieu Toby Flood qui s’est jeté pour remercier Galan et lui confier à quel point son activité était précieuse pour une équipe en proie au doute, cette action n’a rien d’anodine dans la trajectoire du numéro 8 stadiste. Le plus fou ? C’est qu’elle est partie d’un ballon mal réceptionné sur ses 22 mètres… « Je ne pensais pas que le vent le pousserait autant. Heureusement, je me suis tourné vers mon camp et il n’y a pas eu conséquences. Là aussi, j’ai eu de la chance. »

Réussite, aubaine ou simple signe, cette phase de jeu reflète quelque part la lente et progressive ascension d’un joueur amené à devenir l’un des poids lourds du Stade toulousain. Lequel n’est pas toujours parvenu à dissiper le scepticisme qui accompagne, depuis des années, sa capacité à franchir un cap décisif. Lequel, aussi, doit assumer et évacuer un héritage qui lui colle à la peau depuis que Louis Picamoles a annoncé son départ pour l’Angleterre et que le staff a choisi de ne pas recruter de référence à son poste pour lui faire la place. « Il prouve qu’il y a bien un numéro 8 au Stade toulousain, plaçait Ugo Mola après la rencontre. Derrière le départ de Picamoles, on a beaucoup épilogué sur ce poste et sa succession… On possède un très bon joueur et je suis heureux qu’il soit parmi nous. » Son coéquipier Maxime Médard de renchérir : « Petit à petit, de grands noms quittent le club et Louis en fait partie. Passer derrière Picamoles, ça donne une responsabilité importante. Il faut laisser du temps à Gillian. » Une succession parfois lourde à porter. L’intéressé s’en défend : « Cela ne me pèse pas. Oui, on en a beaucoup parlé mais si je ne suis pas capable d’être le numéro 8 de Toulouse, cela ne sert à rien que je continue à jouer. La seule chose qui m’est réclamée, c’est de répondre présent. » Samedi, il a tenu parole.

« Quand il est en forme… »

La prestation majuscule de Galan est peut-être d’ailleurs, avec la performance remarquée de Toby Flood au centre, la meilleure nouvelle de la soirée toulousaine. Si les partenaires de Thierry Dusautoir sont loin d’avoir rassuré sur le strict plan du contenu, la puissance du Français et la justesse de l’Anglais laissent entrevoir des lendemains qui chantent. Depuis cet été, Galan n’avait pas encore apporté tous les gages de sécurité. Blessé aux cervicales lors des deux premières journées, il avait ensuite évolué sur courant alternatif. Sûrement obsédé par l’obligation de marcher dans les traces de son illustre prédécesseur, il avait ainsi manqué de naturel et de spontanéité pour parfois « faire du Picamoles ». Le staff a rectifié en lui demandant de « faire du Galan », à savoir jouer debout et assurer la continuité des mouvements. L’une des clés du redressement, tel que l’assure Mola : « Ce match contre Paris montre qu’on débloque la situation en jouant deux fois debout. Sans ça, Toulouse devient une équipe ordinaire. Depuis la défaite contre Toulon, on sent que nos adversaires partent du principe que si on fait tomber les Toulousains, on ne risque pas grand-chose. À nous de nous adapter pour justement jouer debout, mettre du rythme et se montrer plus incisif afin d’assurer la continuité du jeu. En ce sens, Gillian doit être très précieux. » Ce que confirme Médard : « C’est dans ce rôle qu’on l’attend. C’est bien qu’il se soit bougé (rires). Sérieusement, il est normal que les joueurs se posent des questions en ce moment et il faut que certains sortent du lot et tirent les autres avec eux. Quand Gillian est en forme, qu’il parvient à passer les bras, il a cette capacité. Tant pieux pour nous. »

Physiquement ou mentalement, il n’est pas homme à être « piqué ». La politique du bâton ne fonctionne pas avec lui, qui a « besoin de jouer, de trouver du rythme même si je suis conscient de la concurrence », pour monter en puissance. En clair, Galan est le genre de joueur qui fonctionne à la confiance. Cela tombe bien puisqu’en discussions avancées avec ses dirigeants (lire en page 39), il devrait bientôt prolonger. Et définitivement s’installer.

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