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Mikautadze, à pas de géant

Par midi olympique
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    Mikautadze, à pas de géant
Publié le Mis à jour
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Les Héraultais viseront un quatrième succès d’affilée. Le Géorgien tentera lui de confirmer sa montée en puissance avant de jouer Toulon.

«Je suis discret mais lui, il l’est encore plus ! Konstantin est un garçon très calme, attachant et même lorsque tu le connais bien, il ne se livre pas souvent. » Les mots de Mamuka Gorgodze trouvent tout leur sens en ce mardi après-midi. Accoudé sur le wattbike de Mamukashvili, entouré de Nariashvili, Kubriashvili et Bazadze, Konstantin Mikautadze écoute en silence la conversation de son « clan », avant le début de l’entraînement. Presque détaché, perdu dans ses pensées. Avant de se reconnecter à la réalité d’un sourire sincère, révélateur de son bien-être : « Ça lui fait du bien d’être entouré de compatriotes. Car tu échanges plus de choses avec des gens qui partagent ta culture. » Mikautadze confirme : « Sur le terrain, on est tout le temps ensemble et en dehors, presque toujours. Ils remplacent ma famille. »

Une famille laissée au pays, que le natif de Sukhumi, très croyant, garde en permanence à l’esprit : « Mes parents ont dû déménager à Tbilissi en 1992 car les Russes occupaient notre territoire. C’était très difficile de tout recommencer à zéro. Aucun Géorgien n’a un quotidien facile. Mais aujourd’hui, mon père a un bon travail et ils ont une meilleure vie. Je ne leur apporte pas de soutien financier mais j’aime leur offrir des cadeaux et rester à leurs côtés quand je rentre. » Une bouteille de vin rouge pour le patriarche, qu’il aura pris le temps de goûter en amont. « Je me souviens qu’on aimait juger ensemble les rouges que nous goûtions », se remémore son ancien partenaire sur la rade.

Sauteur référence du MHR

Toulon, le club où le deuxième ligne de 25 ans a grandi durant six saisons, malgré un temps de jeu limité. Et s’il ne regrette pas son choix d’avoir rejoint Montpellier, Gorgodze parle, lui, d’une grande perte pour le RCT : « Je pense qu’il va devenir un très grand joueur. Il ne lui manque que l’expérience qui vient avec la répétition des matchs dont il bénéficie à Montpellier. Konstantin a une grande force naturelle que tu ne détectes pas en le regardant car il n’a pas de grands muscles dessinés. Mais au contact, tu sens sa puissance. Il détruit les mauls, plaque, est très bon en touche et gratte des ballons dans les rucks. »

En quatre titularisations cette saison (cinquième joueur le plus utilisé du club), Mikautadze (2 mètres et 115 kg) s’impose déjà comme le plaqueur le plus efficace du MHR (94 % de réussite). Et surtout, le sauteur le plus sollicité dans les airs (seize prises de balle et trois contres). Un poison dans les rucks, capable de défendre au près comme sur les extérieurs, qui est devenu plus discipliné que par le passé (une faute par match en moyenne) : « Je dois encore m’améliorer physiquement pour me déplacer plus et être toujours plus exigeant mentalement. Je joue beaucoup aujourd’hui, mais je n’oublie pas que Paul (Willemse, N.D.L.R.) et Jacques (Du Plessis, de retour cette semaine) sont blessés… »

« Brive joue un peu comme la Géorgie »

L’intéressé aura une nouvelle opportunité de s’exprimer dimanche face à Brive pour confirmer sa montée en puissance face au faux jumeau de Montpellier. Et prouver ainsi, qu’il est tout sauf une doublure de luxe des géants sud-africains : « Nous jouons beaucoup avec le cinq de devant, les pick and go et les mauls. On connaît très bien ça en Géorgie Et Brive a un système qui se rapproche du nôtre et de celui de ma sélection. Cela va donc être un gros combat dont la clé sera la motivation. Je pense que ça va taper fort. » L’intéressé se méfie au plus haut d’un cadre corrézien, dont il partage le poste : « Arnaud Mela a énormément d’expérience. Il a joué plus de deux cents matchs et ça va être très dur de l’affronter. »

Un rendez-vous taillé pour l’international géorgien (42 sélections, une Coupe du monde) formé au RC Armazi (comme le 9 de Brive, Lobzhanidze), qui ne souhaite pas encore se projeter sur son futur défi intime. Ce choc à Marseille face à Toulon (2 octobre) : « Le RCT m’a fait une proposition pour prolonger mais pour ma carrière, je pensais qu’un nouveau challenge était intéressant. Ce match n’est pas encore dans mon esprit mais ça me ferait très plaisir de retrouver mes amis. Quand tu joues contre quelqu’un que tu connais, tu le surveilles, tu essayes d’anticiper ses gestes. Et s’ils ne sont pas à 100 %, je vous garantis que moi je le serai ! » Le leitmotiv de Konstantin Mikautadze.

Par Julien Louis

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