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[Revue de l’élite/Piliers] Big ben, quel monument !

Par Vincent Bissonnet
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    [Revue de l’élite/Piliers] Big ben, quel monument !
Publié le Mis à jour
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Pilier droit du Racing 92, le Néo-Zélandais a signé une première saison surprenante en France, au point de devenir un des héros de la victoire ciel et blanche.

Quand il a débarqué sur le tarmac de Roissy-Charles-de-Gaulle l’été dernier, qu’est-ce que le grand public connaissait de Ben Tameifuna ? Son fameux surnom, peut-être, « Big Ben » ; une poignée d’images de plaquages désintégrants sur Ranger, Kuridrani ou Hooper et de retentissantes charges balle en main, éventuellement ; et sait-on jamais, un ou deux échos relayant sa présence parmi les réservistes de la sélection all black. Tout compte fait, pas grand-chose en comparaison de ses prestigieux compatriotes Nonu, Carter ou Smith.

En une seule saison, le pilier droit originaire d’Auckland est devenu une des attractions du Top 14. Son profil atypique, sa bouille attachante et ses aventures en phases finales l’ont propulsé sur le devant de la scène. Qui aurait misé sur ce destin au début de l’hiver dernier ? À l’époque, le Néo-Zélandais se trouvait au beau milieu de son apprentissage du rugby à la sauce française. « Ici, les mecs sont taillés pour jouer l’hiver, raconte l’intéressé. C’est la chose qui m’a le plus surpris à mon arrivée. J’ai regardé François (Van der Merwe, N.D.L.R.), Bernie (Le Roux) ou Wen (Lauret) et je me suis dit : « Merde, c’est du lourd ! » »

Inspiré par Sonny Bill Williams

Une fois intégré au groupe, habitué aux mêlées du championnat et asséché - « j’ai perdu sept kilos », Big Ben a commencé à donner la pleine mesure de son potentiel. Titulaire à quatre reprises seulement en 2015, il s’installe comme le nouveau dépositaire du numéro 3. Une fois dans de bonnes dispositions, ses qualités ont pu être mises à profit. La mêlée ? Sans parler de point faible, elle ne constitue pas son domaine de prédilection. Ses atouts surprennent. « Sa technique individuelle est extraordinaire pour un mec de ce gabarit », hallucine ainsi Brice Dulin.

Ses appuis courts et sa gestuelle le rendent précieux offensivement. L’ancien joueur de Waikato a côtoyé la référence mondiale en la matière et a su s’en inspirer : « Les off-load, j’aime ça. J’ai d’ailleurs beaucoup observé Sonny Bill à l’époque où il jouait aux Chiefs. Une fois qu’il terminait l’entraînement, on imitait ses gestes avec les autres. » Sa capacité à marquer au fer l’adversaire constitue une autre de ses armes cachées : « Je n’ai pas de technique de plaquage particulière, assure-t-il pourtant. J’utilise juste mon poids comme un marteau. » Un maillet de 134 kilos tout de même ! Ses prédispositions ont été sublimées par un mental en acier trempé. En pleurs après la finale de Coupe d’Europe perdue face aux Saracens, le Néo-Zélandais a su se relever et a montré un tempérament de combattant sur les phases finales du Top 14. Ses rentrées en jeu lors de fins de match couperet contre Toulouse et surtout Toulon, à un poste inédit de pilier gauche, resteront dans les mémoires. Sans son ultime effort sur une mêlée défensive à cinq mètres, au Camp Nou, le Racing n’aurait sûrement pas soulevé le Brennus.

À 24 ans, l’avenir lui appartient et sa marge de progression autorise les plus grands espoirs. La prochaine étape : le niveau international. Avec quelle sélection ? La Nouvelle-Zélande, le Tonga, la France plus tard ? « Mes parents sont tonguiens, mon histoire est tonguienne. Je suis un fier guerrier tonguien ! J’espère donc que Toutai Kefu m’appellera pour la tournée de novembre, en Europe… Pour le XV de France ? Hmm… Je ne suis pas certain que le bleu soit très seyant sur moi ! Et les All Blacks, j’ai quasiment tiré une croix dessus en quittant le pays. Ils disaient que je n’étais pas assez en forme. » Avec sa première saison en France, Big Ben ne pouvait apporter de plus beau démenti à tous les sceptiques.

Les raisons du choix :

1. Il a été décisif, tout simplement

Aux grands joueurs les grands matchs. Si l’on s’en réfère à cette maxime, Ben Tameifuna est à ranger dans cette catégorie. Le Racingman a réalisé une prestation salutaire pour son équipe en finale : après avoir vaillamment résisté à Xavier Chiocci sur son flanc droit, il a été appelé à la rescousse à gauche, pour la première fois de sa carrière, à quelques minutes seulement du coup de sifflet final sur une mêlée importantissime, introduction Toulon. Le Néo-Zélandais a tenu le choc et permis aux siens de rester devant au score. L’action de la saison, sûrement. Deux semaines avant, dans un contexte similaire, il avait déjà endossé le costume de sauveur face à Toulouse.

2. Il a réussi son hasardeux pari

Rares sont les piliers droits sudistes ayant réussi à s’imposer dès leur première saison en France : le Girondin Sekope Kepu, le Toulonnais Salesi Ma’afu ou encore l’ancien Bayonnais Neemia Tialata pourront en témoigner. Les spécificités du rugby français constituent généralement un obstacle majeur à leur intégration. Après une brève période d’acclimatation, l’ancien joueur des Chiefs est parvenu à enchaîner les prestations convaincantes. Une véritable performance en soi. Et une belle promesse pour son futur dans l’Hexagone.

3. Il n’y a pas que la mêlée…

Si ce secteur constitue le cœur de son métier, la mêlée ne peut être considérée comme la seule responsabilité d’un pilier. Par son activité, sa technique et t sa disponibilité, Big Ben l’a prouvé.

Le classement

1. Ben Tameifuna, Racing.
Né le 30 août 1991 - 1,82 m, 134kg.
Temps de jeu : 1178 minutes.

2. Eddy Ben Arous, Racing.
Né le 25 août 1990 - 1,83 m; 109 kg.
Temps de jeu : 743 minutes - Points : 5.
International français - 14 sélections.

3. Daniel Kotze, Clermont.
Né le 28 mars 1987 - 1,85 m, 126 kg.
Temps de jeu : 1073 minutes.
International français - 1 sélection.

4. Steven Kitshoff, Bordeaux-Bègles.
Né le 10 février 1992 - 1,83m,120 kg.
Temps de jeu : 720 minutes - Points : 10.
International sud-africain - 1 sélection.

5. Mikheil Nariashvili, Montpellier.
Né le 25 mai 1990 - 1,86 m; 118 kg.
Temps de jeu : 1178 minutes.
International géorgien - 36 sélections.

6. Xavier Chiocci, Toulon.
Né le 13 février 1990 - 1,80 m; 120 kg.
Temps de jeu : 1112 minutes - Points : 5.
International français - 5 sélections.

7. Lucas Pointud, Brive.
Né le 18 janvier 1988 - 1,88 m; 127 kg.
Temps de jeu : 1033 minutes - Points : 5. 
International français - 2 sélections.

8. Levan Chilachava, Toulon.
Né le 17 août 1991 - 1,88 m; 125 kg. 
Temps de jeu : 966 minutes.
International géorgien - 29 sélections.

9. Census Johnston, Toulouse.
Né le 6 mai1981 - 1,76 m; 81 kg.
Temps de jeu : 1055 minutes.
International samoan - 57 sélections.

10. Raphaël Chaume, Clermont.
Né le 29 avril 1989 - 1,89 m; 138 kg.
Temps de jeu : 1111 minutes.

10. Jefferson Poirot, Bordeaux-Bègles.
Né le 1er novembre 1992 - 1,81 m; 100 kg.
Temps de jeu : 528 minutes.
International français - 7 sélections.

Les autres classements

LES ARRIERES
LES AILIERS
LES CENTRES
LES NUMEROS 10
LES NUMEROS 9
LES NUMEROS 8
LES TROISIEMES LIGNE AILE
LES DEUXIEMES LIGNES

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