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Bouscatel : « Je suis assez con pour ne pas me taire »

Par Jérémy Fadat
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    Bouscatel : « Je suis assez con pour ne pas me taire »
Publié le Mis à jour
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Samedi dernier, en compagnie de Jacky Lorenzetti, l’homme fort du Stade toulousain, René Bouscatel, s’est prononcé contre la convention FFR/LNR, seuls contre tous. Il livre ses motivations et ses attentes, toujours prompt à défendre son club. Il en profite aussi pour décrypter sa méthode, dresser le bilan de la saison stadiste et s’engager vers l’avenir. Alors qu’on lui promet la retraite, il se dit prêt à aider son successeur.

Samedi dernier, lors de l’AG de la LNR, vous avez voté contre l’adoption de la nouvelle convention qui n’était pas loin de faire l’unanimité (94%). Quelles sont vos motivations ?

Sachez que je suis favorable à la mise à disposition des internationaux mais la signature d’une telle convention, à cet instant de la saison, est inadmissible. La Ligue fait supporter les efforts de cette réforme, utile pour le XV de France, aux clubs concernés sans même la prendre en charge ni l’assumer. Pour des raisons électoralistes, elle fait voter des clubs non concernés, alors que la saison a commencé et sans mesures d’accompagnement adaptées. Ce n’est pas acceptable.

Que voulez-vous dire ?

Je n’aurais peut-être pas recruté de la même manière si j’avais su que l’on me prendrait deux demis de mêlée ou deux ailiers/arrières. Comment je fais s’ils sont retenus huit semaines ? Dans notre monde de fou, la Ligue change les règles rétroactivement, sans anticipation ou concertation. Cette convention est hors-la-loi. Imaginez que le sélectionneur ne prenne qu’un demi de mêlée toulousain pendant le Tournoi. Qu’est-ce que je fais si j’ai recruté un n°9 supplémentaire ? C’est dans la droite ligne de ce qui se passe au comité directeur depuis quatre ou cinq ans. On présente au dernier moment des modifications importantes, on les laisse à la charge des clubs concernés par la mise à disposition et on passe pour des héros puisqu’on a donné une convention à l’équipe de France. Tout cela est le fruit du traumatisme du Mondial et le syndrome des élections.

Alors quel intérêt pour vous d’avoir des internationaux ?

Ce n’est pas une mode ; on n’a pas découvert que notre projet sportif était basé sur la formation depuis que l’on a pris 60 points contre la Nouvelle-Zélande. Toulouse est premier sur de nombreux critères, (matchs à domicile, quotas de jiff, centre de formation, joueurs issus de la for mation, N.D.L.R.), je crois que l’on joue le jeu du rugby français et de l’équipe de France. Nous avons la tête dure et nous ne changerons pas de politique. C’est aberrant de nous imposer toujours des contingences supérieures sans, je le répète, une anticipation et une meilleure compensation. Si la priorité est l’équipe de France, il faut l’assumer et se donner les moyens de ses ambitions. Là, c’est au détriment des clubs fournisseurs d’internationaux.

Vous empruntez la théorie de Bernard Laporte…

Je ne suis pas loin de le penser même si je ne suis pas pro Laporte. Une telle précipitation ne fait que cliver les débats : soit on est contre la convention et donc favorable à Laporte, soit on est pour et donc défenseur de Camou.

Laporte propose de prendre les internationaux sous contrat…

(Il coupe) Je suis totalement contre. Même à mi-temps, je n’y crois pas et ne le veux pas. Ce ne serait possible que si c’était imposé à la fois par la Ligue et par la Fédération.

Pour qui voteriez-vous à la présidence de la FFR ?

Je ne vote pas donc je ne me positionnerai pas. Puis, je ne connais pas l’intégralité des candidats, ni l’intégralité de leur programme.

Revenons à la convention : quels préjudices déplorez-vous exactement ?

D’abord au plan sportif. Il y a dix dates pendant lesquelles les clubs joueront sans les internationaux. Les huit matchs plus deux semaines de vacances dues aux joueurs retenus. L’impact est considérable pour une équipe comme Toulouse qui était première du classement l’an dernier avant le Tournoi, et sixième après. Ensuite, il y a le volet économique : les partenaires nous accompagnent pour les grands matchs, joués avec les internationaux. Si près de la moitié de ceux à domicile se font sans les Bleus, les partenaires ne suivront plus. Même chose pour les abonnés.

Vous ne parlez pas de l’aspect financier et de l’indemnisation accordée pour les joueurs sélectionnés…

Ce n’est pas le plus important mais le préjudice est là encore réel. L’indemnisation consentie au club est de 1300 euros par jour et par international alors qu’elle était estimée à 2000 euros par la cellule technique. Cette somme ne couvre pas le salaire et les charges. Nous en serons donc de notre poche. On pourra recruter un joueur pour deux sélectionnés, à hauteur de 288 000 euros. Mais comment trouver un joueur de niveau international pour une telle rémunération, charges incluses, à ce moment de la saison ! L’enveloppe est inadaptée et la Ligue vient nous dire qu’elle ne peut pas faire plus... Il faudra que l’on m’explique pourquoi nous toucherions 144 000 euros par joueur alors que sur la base de 1300 euros par jour, l’indemnité doit être de 156 000 euros (120 jours). Tout cela est ubuesque…

Avez-vous commencé à sonder le marché pour compenser les absences de vos internationaux (le Stade peut recruter trois joueurs) ?

Nous avons identifié les postes et suivons des pistes mais comment se décider sans avoir tous les éléments en mains et sans savoir si la DNACG validera des contrats supplémentaires... Car, je vous le répète, les indemnités accordées ne couvriront pas les dépenses occasionnées. Je ne sais qu’une chose : on nous oblige à nous tourner vers l’étranger pour compenser l’absence des joueurs « élite ». Si la convention avait été votée l’an dernier pour application cette saison ou votée aujourd’hui pour mise en œuvre en 2017-2018, nous aurions pu nous préparer. L’an prochain, il faudrait le savoir au moins en avril… J’ai parfois l’impression qu’à la Ligue, au haut niveau, certains n’ont jamais géré un club.

Quelles autres mesures d’accompagnement voudriez-vous voir en place ?

Une réforme du calendrier et du format des compétitions, un ajustement véritable de la politique des jiff et du salary cap aux conséquences de cette convention. C’est impératif.

Peut-il y avoir des ajustements sur des cas particuliers ?

Imaginez que l’on nous dise, malgré les textes, qu’il peut y avoir des cas particuliers… ce serait un désaveu total de la convention. Je suis personnellement légaliste. Ils ont voulu cette convention dans la précipitation, ils se rendront compte de certaines inepties qui n’ont pas été vues. Je les laisse se débrouiller avec.

Vous prétendez que la convention est hors la loi. Pourquoi ne pas l’attaquer ?

Comment voulez-vous qu’un club seul vienne aujourd’hui contester la validité de cette convention ? Celui qui le fera sera accusé de ne pas respecter les intérêts supérieurs de l’équipe de France. On nous a passé la patate chaude.

Votre opposition à la convention est-elle l’expression d’un désaccord avec Guy Novès, le sélectionneur ?

Il n’y a aucun désaccord avec Guy. Puis, je suis d’accord avec la mise à disposition des joueurs en équipe de France. Je veux que ce soit clair.

Vous êtes le seul, avec Lorenzetti, à vous être opposé à ce projet. Pourquoi les autres clubs ne vous ont-ils pas suivi ?

Ils étaient contre et l’ont fait savoir en contestant ouvertement. Mais, comme tous les clubs n’ont pas les mêmes intérêts et que le Pro D2 vote alors qu’il n’est pas concerné, la convention était à coup sûr validée. Ils ont donc voté par dépit. Je savais que les choses se passeraient ainsi. Une partie des clubs est satisfaite de ces mesures qui pénalisent les locomotives. Trouvez-vous décent d’entendre « je préfère qu’on leur coupe la tête pendant un certain temps » ?

Avez-vous entendu de tels propos cette fois ?

Cette remarque, non. Mais j’en ai entendus de pires…

Cela vous blesse ?

Non. Je suis blessé d’être enfermé dans un personnage négatif alors que pendant plus de 20 ans, je suis passé pour un progressiste, ouvert aux autres… L’indifférence me blesse autant que ce système qui vous amène à une image qui n’est pas la vôtre.

Cela fait un moment que vous êtes sur les mêmes combats, autour de l’équipe de France et des calendriers…

Je suis pour l’équipe de France du moment que les mesures d’aide qui sont mises en place sont incitatives et non coercitives.

Alors pourquoi les gens vous perçoivent ainsi ?

Sans doute du fait de mes prises de position très claires mais qui ne sont pas relayées dans leurs véritables intentions. Quand j’ai démissionné de la Ligue, il y a quatre ans, ce n’est pas à cause de la mise à disposition des internationaux comme on a bien voulu le dire mais parce que l’on nous imposait une limite du nombre de matchs qui est aujourd’hui révolue. J’avais raison avant l’heure. Quand on heurte l’intelligence, ça me choque. Je ne suis pas plus intelligent que les autres mais je vois les choses et s’il y a un combat à mener, je le mènerai. Même s’il s’agit du Pro D2.

Votre démission du comité directeur a-t-elle porté une image négative aux yeux des autres présidents ?

Je suis le plus heureux des hommes depuis et l’image, franchement, je m’en tamponne. Je ne me sens pas différent des autres et j’ai des relations amicales avec la quasi-totalité des présidents et même du comité directeur. Pierre-Yves Revol est mon ami depuis plus de vingt ans et je considère qu’il y a deux grands présidents chez les investisseurs, Thomas Savare et Jacky Lorenzetti. La différence que j’ai avec certains, c’est que je suis assez con pour ne pas me taire. Sinon, il y a toujours deux ou trois personnes avec lesquelles on n’est pas en empathie ou en sympathie. Pour le reste, je ne considère pas qu’il y a un modèle unique de club qui vaille même si nous sommes fiers du nôtre. Nous le défendrons toujours…

Justement, ce modèle toulousain a-t-il toujours un avenir ?

Bien sûr. C’est celui que tout le monde voudrait avoir. Quel est le but de Jacky Lorenzetti ? Avoir notre modèle, pour qu’il n’ait plus à remettre d’argent de sa poche. Dans un apparent paradoxe, celui qui se rapproche le plus de nous est Toulon avec Mourad Boudjellal qui a créé cette économie. Mourad ne met plus rien.

Passons à l’actualité interne du Stade toulousain, après les remous nés en avril à propos de votre succession. Le Conseil de surveillance s’est réuni la semaine dernière et, selon nos informations, a décidé de vous maintenir jusqu’à la fin de votre mandat en juin 2017. Confirmez-vous ?

Rien de plus normal. Je suis élu jusque-là. La question est plutôt : est-ce que j’ai demandé deux ans supplémentaires ?

Alors ?

Je ne redemanderai pas de nouveau mandat. J’ai dit que j’avais l’intention de présenter Fabien Pelous, avec son accord, pour qu’il soit au directoire dès cette année. Il m’a répondu être intéressé par la présidence mais veut voir pendant un an et ne souhaite pas s’engager maintenant.

Mais vous avez bien proposé de rester à ses côtés s’il était désigné ?

Je souhaite que Pelous entre au directoire cette année et je suis prêt, si c’est nécessaire et s’il le demande, à l’accompagner durant la période qu’il lui faudra mais pas supérieure à deux ans. Non pas pour être le patron mais pour aider Pelous.

Où en est la question de son entrée au directoire ?

J’avais envoyé la candidature de Fabien en disant que je souhaitais qu’elle soit mise à l’ordre du jour du Conseil de surveillance du 2 juillet. Le président de ce Conseil (Hervé Lecomte, N.D.L.R.), de sa propre autorité, a reporté l’examen. Je pense, et j’espère, que cette candidature sera examinée en septembre.

Que faut-il pour être président du Stade toulousain ?

La dimension et une légitimité. Je crois que Fabien Pelous, c’est mon avis que je ne demande à personne de partager, a la stature et les compétences pour l’être.

Si l’on comprend bien, vous êtes prêt à accompagner votre successeur si c’est Fabien Pelous...

(Il coupe). Pas uniquement si c’est Fabien Pelous.

Mais la question se pose si c’était quelqu’un avec qui vous n’êtes pas en accord. Si c’était Hervé Lecomte, qui semble le candidat soutenu par le Conseil de surveillance, par exemple...

Si je ne suis pas en accord, je ne pourrai pas le faire. On ne peut travailler qu’avec une personne en qui on a confiance. Si le Conseil de surveillance désigne quelqu’un et s’il estime avoir besoin que je l’accompagne durant un temps limité, je le ferai. Après, je ne quitterai pas le Stade. Je suis au club depuis 1958. J’aurais été président pendant 26 ans. Je resterai à Toulouse, pourquoi pas dans d’autres fonctions. Mais je ne vois pas comment, raisonnablement, on ne me demandera pas de rester au moins un an pour qu’on ait accompli totalement le nouveau projet sportif et éviter de connaître une transition brutale.

Votre avenir personnel reste en suspens. Comment l’imaginez-vous ?

Mon mandat se termine en juin 2017. Ou bien celui qui sera prévu comme mon successeur aura besoin de moi, ou bien... Je suis en pleine forme physique et intellectuelle. Si j’avais des ambitions personnelles et si j’avais été mu par mes propres intérêts ou mon image, j’aurais arrêté en même temps que Guy (Novès). Je partais au même moment, j’allais dire en pleine gloire, et les autres se débrouillaient. Je pense que tous parleraient de moi avec un grand respect. Peut-être même que l’on planterait un arbre au stade avec une plaque à mon nom (sourires)...

Pourquoi être resté ?

Je sais que ce sont des années de transition difficiles. Je suis resté pour mettre en place un nouveau projet sportif. Après le départ de Guy, avec qui j’ai vécu tellement de joies, de travail et de combats partagés, je ne pouvais pas laisser le club comme ça. Sinon, vous imaginez le bazar ? Sans Novès, je ne peux pas faire du Novès.

Donc vous avez choisi d’autres hommes...

Oui, en tenant compte de mon expérience. Des hommes qui me paraissent complémentaires. Il a fallu trouver des équilibres comme je l’avais fait 26 ans plus tôt, en allant chercher Guy Novès et Serge Laïrle... Là, c’est avec un directeur sportif transversal, Fabien Pelous, qui unifie le projet sportif de l’ensemble du club. De par son statut, il est un parapluie pour Ugo Mola, le manager général, qui a moins d’expérience mais tout autant de compétences dans d’autres domaines. Moi, je suis une ombrelle (rires).

Ce mode de fonctionnement est-il une rupture avec le passé du Stade ?

Nous sommes obligés. C’est une aventure, un nouveau projet. Je suis en train de revivre ce que j’ai vécu avec Guy et Serge il y a 26 ans. Voilà pourquoi je suis excité. C’était la même stimulation de créer quelque chose de neuf. Je voudrai voir concrètement que ça fonctionne, être là pour effectuer des arbitrages. Sur un an, deux ans, pas plus, car c’est le temps de la mise en place de ce projet sportif.

Quel est votre ressenti après la première saison de cette nouvelle ère ?

J’en suis très satisfait. Nous sommes passés à travers en Coupe d’Europe et je sais pourquoi. En championnat, je n’ai rien à dire. À un ou deux coups de pied près, nous étions qualifiés en demi-finale et je suis persuadé que nous aurions été difficiles à battre. En barrage, on se plante sur une première mi-temps avant d’être en mesure de gagner à la fin de match. L’arbitre nous en a empêchés, nous aussi.

Au-delà des résultats, il y a le contenu, l’état d’esprit. Satisfait ?

Nous sommes premiers pour les matchs à domicile, avec un nul et une défaite ici pendant les doublons, contre Montpellier qui fait entrer comme jokers médicaux Steyn et Spies... Le plus important, c’est l’harmonie entre les hommes. Je sens un souffle, je vois que ça prend. Il y a une atmosphère dans ce club, un nouvel état d’esprit. Ce n’est pas en contradiction avec le passé, mais j’ai senti quelque chose la saison dernière. Nous ne sommes pas encore allés au bout pour ne pas brûler les étapes. Cette saison, j’espère qu’on va le faire. Sans cette convention avec ses contraintes supplémentaires, j’étais serein... Je ne suis pas confiant, je ne le suis jamais d’ailleurs, mais j’étais assez serein sur le plan sportif.

La transition se traduit aussi par le leadership sur le terrain. Thierry Dusautoir a confié dans nos colonnes sa volonté de « se dégager de ses responsabilités de capitaine » pour ce qui devrait être sa dernière saison. Est-ce un sujet auquel vous êtes attentif ?

Oui, mais je considère que cela dépend du sportif. Je ne vais pas aller dire au manager général ce qu’il doit faire. Je ne l’ai jamais dit à Guy, je ne vais pas le faire avec Ugo. C’est de sa responsabilité.

Cette question est-elle tranchée ?

Ugo m’en a parlé. C’est lui qui le décidera mais je crois que ce sont des choses qui se font naturellement. (Il réfléchit). Pour être sincère, et je n’en ai pas discuté avec lui, je ne suis pas sûr que « Titi » ne revienne pas sur sa décision volontairement ou involontairement. L’expérience démontre que nécessité fait parfois loi. Mais si «Titi» ne le souhaite pas et se voyait tout de même obligé de rester capitaine, ce serait un constat d’échec. Plus largement, sur les joueurs, je fais attention. Il y a un an, nous étions critiqués car nous avions un groupe vieillissant. Nous avons essayé d’y remédier dans le respect. Je voudrais savoir qui nous n’avons pas respecté ?

Vincent Clerc, dont le départ ne s’est pas effectué sans fracas ?

C’est quelqu’un avec qui je suis dans les meilleurs rapports, que j’espère réintégrer au club dans le cadre de sa reconversion si c’est possible. Je n’ai jamais eu un différend avec lui. C’était le seul cas particulier, qui faisait partie d’un deal entre nous. C’était entre Clerc et moi. Quand il m’a dit qu’il souhaitait continuer, on avait déjà fait le recrutement.

Cette histoire vous a-t-elle touché ?

Oui. Ça m’a touché car c’est une histoire d’hommes. Ce n’est pas par rapport à Guy, au public ou à qui que ce soit. Je suis petit-fils, arrière petit-fils et arrière arrière petit-fils de maquignon et de chevillard, j’ai toujours respecté ma parole. Quand Vincent m’a dit vouloir faire un an de plus, je lui ai répondu que si le sportif était d’accord, il n’y avait aucun problème pour moi si on trouvait les solutions. Ma seule faute, vis-à-vis de Vincent, est d’avoir été optimiste. Je pensais qu’un joueur sous contrat (Alexis Palisson, N.D.L.R.), alors contacté par les Saracens avec une belle proposition de trois ans et qui avait peu joué avec nous, prendrait ses dispositions pour partir. Auquel cas, je l’aurais libéré. Attention, je n’ai jamais demandé au joueur de partir. Mais je croyais qu’il me le demanderait. Le joueur n’a pas quitté Toulouse. Sachez qu’à l’origine, j’avais un accord de principe avec Vakatawa, conditionné au départ d’un joueur, puisque j’étais dans la même situation. Mais quand j’ai donné mon accord à Vincent, j’ai cassé celui avec Vakatawa un quart d’heure plus tard.

Il va y avoir d’autres fins de contrat, et de carrière marquantes en juin 2017 : Dusautoir mais aussi Albacete, Johnston ou McAlister...

Oui, ça va être terrible. Je n’en ai pas parlé encore avec Thierry bien qu’il m’avait dit que ce serait sa dernière année. Les choses peuvent évoluer. Si, avec lui, ça se passe comme prévu, cela ne posera pas de problème. Nous ne sommes jamais à l’abri mais j’ai tiré les leçons de cette saison. Surtout qu’il faut, j’en suis responsable mais pas coupable, assumer, anticiper, trancher et accompagner encore.

Les trois derniers exercices budgétaires ont été difficiles pour Toulouse. Cette année encore, vous devriez terminer avec des pertes...

Oui, de l’ordre de celles de l’année dernière.

Un million d’euros, voire davantage ?

Disons de l’ordre d’un million d’euros. Je ne connais plus le chiffre exact. Nous en savons malheureusement les causes alors que nous retrouvions le Stadium et pensions compenser en partie les pertes de l’année précédente, quand nous ne l’avions pas. Mais nous n’avons pas pu y faire les matchs que nous souhaitions en raison de sa mise à disposition tardive et, ensuite, on ne pouvait plus y jouer à cause de la préparation de l’Euro. Par exemple, nous n’avons pas pu y délocaliser la réception de Clermont, ce qui aurait représenté 400 ou 500 000 euros supplémentaires.

La perte est-elle dû aussi à une baisse du partenariat ?

Non, cette année, c’est la billetterie. Il y a eu l’effet Coupe du monde, les conséquences des attentats... Notre modèle économique est le meilleur mais il possède un inconvénient, à savoir que nous n’avons pas de variable d’ajustement. Toute mauvaise nouvelle, liée à nous ou à des événements externes, fait que nous n’avons pas les moyens de la compenser.

Peut-il y avoir une augmentation de capital ou une présence accrue de Fiducial ?

Ce n’est pas à l’ordre du jour même si ce sont des choses dont les actionnaires discutent, et qui dépassent le directoire. Ils décideront. Nous avons heureusement des fonds propres qui nous ont permis de passer cette période difficile. Il n’y a pas d’urgence mais il faut être attentif. Rien n’est exclu. Mais que les associations perdent la majorité ne me paraît pas être une solution. Ou alors une solution désespérée.

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