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Carte postale : l’Argentine enterre ses billets

Par Léo Faure
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    Carte postale : l’Argentine enterre ses billets
Publié le Mis à jour
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Les scandales de corruption touchant notamment José Lopez sont toujours présents en Argentine.

Lancé en fanfare ce week-end par le bras droit du Pape François, Monseigneur Arancedo, la conférence épiscopale d’Argentine remplit les rues de Tucumàn de groupes de scout, de représentants et de fidèles en tout genre de l’église argentine mais aussi de personnages moins reluisants. Comme le Cardinal brésilien Giovanni Battista Re, qui s’est vu remettre les clés de la ville au terme d’une cérémonie un rien pompeuse, alors même qu’il avait déclaré en 2009 qu’à ses yeux : « Le viol est moins grave que l’avortement. » Forcément, s’en suit une joyeuse polémique dans les médias locaux. Mais pas de quoi surpasser la belle histoire de la semaine à la une de tous les JT, en boucle et en éditions spéciales sur toutes les télés argentines. Accrochez-vous, ça vaut un condensé de tous les meilleurs films de Scorsese.

José Lopez, c’est son petit nom, est né il y a plus de soixante ans dans la région de Santa Cruz, au cœur de la Patagonie. Après d’honnêtes études administratives, il endosse des responsabilités politiques locales puis nationales lorsque son amie fidèle, Christina Kirchner, accède au pouvoir suprême : la présidence, en 2007, qu’elle gardera jusqu’en 2015. José Lopez devient alors secrétaire d’État aux travaux publics. Tout roule. Sauf que, depuis 2015 et la fin du deuxième mandat, les scandales de corruption de cette équipe présidentielle ne cessent d’éclater au grand jour. Cette fois, rattrapé à son tour, le bon Lopez a vu rouge.

Dans la nuit de mardi à mercredi, celui qui avait la réputation d’être « un peu fou » s’est fait prendre dans les jardins du monastère de Général Rodriguez, une paisible cité à une cinquantaine de kilomètres de Buenos Aires. Partiellement aliéné selon les témoins, le politicien était ni plus, ni moins qu’en train d’enterrer une valise et des dizaines de sacs, contenant l’équivalent de plus de 8 millions de dollars américains en petites coupures et dans différentes monnaies. À la bonne sœur venue à sa rencontre, il déclarera simplement qu’il s’agit d’argent qu’il a volé pour le donner aux pauvres. Sacré Robin des bois !

« Un grand besoin de cocaïne »

Aux gendarmes d’intervention locaux (équivalent de notre GIGN), qui sont venus le cueillir chez lui au beau matin, José Lopez ne déclara en revanche rien du tout. Même face caméra puisque, en Argentine, l’information est un spectacle et que les gendarmes filment eux-mêmes leurs interventions, avant de remettre les images aux médias.

C’est donc hagard, affublé d’un casque et d’un gilet pare-balles que l’ancien secrétaire d’État a quitté son domicile. Ah oui, parce que l’argent provient certainement de marchés douteux de bâtiments publics, conclus avec les narcotrafiquants. Et la vie de Lopez, désormais, est clairement menacée. Portée à l’écran, l’histoire vaudrait déjà largement un ticket de cinéma. Mais c’est là que la réalité dépasse la fiction : en garde à vue, José Lopez n’a rien déclaré non plus, si ce n’est qu’il avait « un grand besoin de cocaïne ». Ça ne s’invente pas.

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