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Timoci Nagusa : « On en a sous la pédale »

Par Emilie Dudon
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    Timoci Nagusa : « On en a sous la pédale »
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Plus que jamais, le fidjien est l’arme fatale du MHR : il a explosé son record avec quinze essais inscrits cette saison.

Vous étiez malade lors du match contre Castres. Comment allez-vous ?
Je vais bien maintenant, j’ai récupéré. Je n’étais pas sûr de pouvoir jouer le barrage. J’avais de la fièvre, mal à l’estomac, mal à la tête. J’avais passé deux jours au lit… J’ai bien dû prendre vingt cachets en 24 heures ! Mais je voulais absolument jouer. On s’est vu avec les coachs et le médecin juste avant le match et nous avons décidé de prendre le risque.

Vous avez battu votre record d’essais. Est-ce votre meilleure saison selon vous ?
Pour être honnête, non. Les gens pourraient le penser avec ce record mais je ne suis pas dans la meilleure forme de ma carrière. Après ma blessure cet hiver, je suis revenu avec huit kilos en trop…Là, on arrive à la fin de la saison et j’ai joué quinze matchs d’affilée sans prendre de repos quasiment.ça commence à tirer. Et je joue avec le mental. Parce que je veux finir la saison sur une bonne note. Nous sommes lancés et je ne veux pas m’arrêter là. C’est ce que nous voulons tous.

Le MHR a un jeu plus restrictif qu’auparavant mais vous inscrivez plus d’essais. Comment l’expliquez-vous ?
Je ne saurais pas le faire.Peut-être que je suis au bon endroit au bon moment…Je touche moins de ballons qu’avant et je suis frustré parfois. Souvent après les matchs, j’allais voir les coachs et je leur disais que ça n’allait pas, que je n’avais pas de ballons, que j’étais là à rien faire… Ils me répondaient d’être patient, penser à l’équipe. Maintenant, je suis content.

On vous voit souvent vous asseoir sur le terrain pendant les matchs. Pourquoi faites-vous ça ?
Je ne sais pas trop. Pour réfléchir. Je m’assois, je regarde ce qui se passe sur le terrain et je pense à ce que je vais devoir faire et comment je vais le faire.

Votre femme et votre fils sont retournés aux Fidji cette année. Comment vivez-vous la situation ?
Avant, ils vivaient avec moi mais depuis qu’il va à l’école, mon fils a voulu rentrer aux Fidji. C’est son choix. À chaque fois que je lui demande d’être ici en France, il pleure alors je ne veux pas le contrarier. C’est une situation difficile mais jc’était déjà arrivé Avant qu’ils me rejoignent, nous avions déjà été séparés. Je suis habitué à cette situation. On skype beaucoup, on se parle sur Facetime…

À quoi ressemble votre quotidien dans ces conditions ?
Demandez aux autres joueurs ! Ils se moquent toujours de moi parce que dès la fin de l’entraînement, je rentre chez moi, juste derrière le stade, et je dors. La fin de la journée et la nuit. C’est mon hobby ! Le seul truc que je fasse à côté du rugby, c’est dormir (il rit).

Les gens parlent beaucoup du fait qu’il y a beaucoup d’étrangers dans l’équipe de Montpellier. Qu’en dites-vous ?
Il y a des étrangers mais certaines équipes en ont plus que nous. Regardez Toulon ! Notre coach est sud-africain et il a fait venir d’autres Sud-Africains mais, pour la plupart, ce n’étaient pas des joueurs confirmés. Il a principalement misé sur des jeunes. Je n’ai aucun problème avec ça : tant que l’équipe gagne et que le président est content, ça me va. Au début, j’étais triste parce que de nombreux amis, que je connaissais depuis des années, partaient pour faire de la place à de nouveaux joueurs. Mais au final, si tu veux une équipe qui gagne, il te faut les meilleurs. C’est comme ça que ça marche.

Comment avez-vous l’épisode autour de François Trinh-Duc ?
J’ai été touché. Pour être honnête, tout le monde l’était. Mais le rugby est un business maintenant. Il va aller à Toulon et vivra un nouveau challenge là-bas. Pour autant, il restera toujours une figure à Montpellier.

Cette équipe de Montpellier est-elle la meilleure dans laquelle vous ayez évolué ?
Je vais vous dire : je crois qu’on n’a pas encore vu tout le potentiel de cette équipe. Certains joueurs sont arrivés tard et notre groupe est jeune. Prenez Clermont par exemple : la plupart des mecs se connaissent depuis longtemps. Et s’ils en sont là, c’est parce qu’ils jouent ensemble depuis plusieurs années. De notre côté, nous avons accueilli pas mal de joueurs en novembre, après la Coupe du monde, alors nous sommes toujours en construction.Et on en a encore sous la pédale.

Samedi, vous allez être opposé à Tuisova, qui est votre compatriote et le deuxième meilleur marqueur du Top 14 derrière vous.Comment envisagez-vous ce duel ?
L’un de mes bonheurs en France, c’est de voir émerger des jeunes talents fidjiens face à moi. Tuisova en est un parfait exemple. Je suis vraiment très heureux pour lui.C’est l’une des meilleures armes de Toulon à ce jour. Et je suis tout aussi heureux de l’affronter samedi.Mais ce week-end sera spécial pour beaucoup de Fidjiens puisque, sur les deux demies, nous serons neuf à jouer : moi, Qera, Rokocoko, Vulivuli, Saulo, Tuisova, Yato, Raka et Nakaitaci.Nous sommes tous supporters les uns des autres.

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