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Deux victoires en parallèle

Par midi olympique
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Publié le Mis à jour
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Pour la première fois de son histoire, Lille a remporté le bouclier du Top 8 féminin, face à son grand rival, Montpellier. Une première également pour le Nord, qui n’avait jamais eu de champion au sommet de la hiérarchie ovale.

Beaucoup de larmes auront coulé cette année sur les joues des Villeneuvoises. De ces petites rivières qui inondent les regards pour former le torrent de la réussite. Car ces filles-là, ces « Putains de nanas » comme elles disent et arborent sur leurs maillots d’échauffement, sont passées par tous les états. Il faut, dès lors, se souvenir du premier match de la saison, face à Rennes, en ouverture d’une rencontre des garçons du LMR. Et de ce tragique accident qui toucha la première ligne Alice Dallery et conditionna certainement, en fond, la réussite collective de l’équipe. Opérée deux fois de la moelle épinière, son combat pour retrouver ses facultés a forcément été suivi de près par toute l’équipe. Il a aussi insufflé à la fois le doute et le supplément d’âme qui ont porté la saison. « Cet événement malheureux a certainement soudé le groupe, mais nous avons vécu des moments difficiles derrière, raconte Damien Couvreur, l’entraîneur. Ensuite, il y a eu d’autres blessures et il a été compliqué de travailler à l’entraînement certains secteurs, comme le combat. Nous sommes amateurs, c’est un sport de combat, mais on a vu qu’on pouvait aussi perdre beaucoup… »

Alors, sur le terrain, ce frein inconscient, cette réflexion collective sur les conséquences d’un accident, ont amené les Villeneuvoises à refréner quelques ardeurs dans les impacts, mais aussi à travailler d’autres aspects du jeu de rugby. « Cette saison n’a pas été la meilleure sur la forme, indique Alexandra Pertus, il y avait de la crainte aux entraînements, la peur de se faire mal, ce qui ne nous a pas permis d’être bonnes en match. C’est une saison où nous avons gagné des matchs sans forcer, on s’est installé dans une forme de routine. Avec la maturité, il nous a fallu trouver de nouveaux défis. Puis il y a eu le déclic, lors de la demi-finale retour, face à Blagnac-Saint-Orens. Un déclic tardif, c’est vrai, mais qui a suffi à accomplir cette promesse que nous nous étions faites l’an dernier, et à Alice, de décrocher le bouclier. »

« On s’est servi de cet exemple… »

Les Villeneuvoises se sont ainsi appuyées sur ces acquis qui leur avaient permis de terminer en tête du championnat l’an dernier, pour récidiver cette année. Avec un groupe qui s’est également étoffé et a permis de surseoir aux différentes échéances internationales. « Nous avons pu compter sur un groupe de trente joueuses et toujours pu travailler avec environ vingt-cinq joueuses, même lors du Tournoi des 6 Nations ou des rencontres internationales à VII, quand certaines filles étaient en sélection, précise Damien Couvreur. On a donc pu garder un certain niveau d’exigence. » Puis Alice est allée mieux, venant soutenir ses amies sur le bord du terrain, jusqu’à cette finale en apothéose face à Montpellier. Deux combats en parallèle, et deux victoires, chacun étant certainement indissociable de l’autre. « On s’est servi de cet exemple… »

Une saison qui a également révélé les sœurs Ménager, Gabrielle Vernier, centre de 19 ans qui a su rivaliser en finale, face à Élodie Poublan, « centre de l’équipe de France et peut-être la meilleure du monde à ce poste ».

Une saison pour l’Histoire, mais qui veut que l’histoire continue en structurant davantage le club, en le professionnalisant un tant soi peu. Car le petit LMRCV, qui n’a pas de club professionnel auquel s’accoler, doit se préparer à faire à l’émergence d’équipes féminines issues de clubs du Top 14 et autrement structurées.

Guillaume Deprecq

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