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Monribot : « Je n’avais que ça en tête »

Par Emilie Dudon
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    Monribot : « Je n’avais que ça en tête »
Publié le Mis à jour
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Le capitaine de l’Aviron Bayonnais a laissé exulté sa joie à la fin du match. C’est toute la force d’un groupe qui s’est montré lors de cette saison.

Qu’est-ce qui vous est passé par la tête quand l’arbitre a donné le coup de sifflet final ?

Énormément de joie et de fierté. Nous avons vécu une saison exceptionnelle. Chapeau à tous les mecs, vraiment. Ce n’était pas facile de reprendre le flambeau en début de saison alors que j’avais seulement quatorze joueurs à mes côtés. Mais tout le monde y a cru, tout le monde avait une réelle volonté de remonter en Top 14. C’était un peu fou quand même… Des gens sont entrés au goutte à goutte dans cette équipe, nous avons tous adhéré au discours du staff sportif et nous avons écrit une belle page de l’histoire du club. Nous pouvons être fiers d’être remontés un an après la descente. Il faut le dire, tout en restant humbles.

Ce groupe s’est-il construit sur la revanche de la descente et du début de saison délicat de l’été dernier ?

Complètement. Personnellement, je n’avais que cette image en tête : ce dernier match à Jean-Dauger quand on nous dit qu’on descend alors qu’on ne le mérite pas compte tenu de notre saison. Après un truc comme ça, tu te mets en mode félin et tu as envie de bouffer tout ce qui passe devant toi. C’était ça, vraiment : on avait le rôle de faire remonter l’Aviron en Top 14 après l’avoir fait descendre. On ne pouvait pas faire autrement. C’était très important pour nous. Personnellement, ça tenait une place très importante dans mon cœur.

On vous a vu très ému à la fin du match. Que représentait cette victoire pour vous ?

À la fin, tu craques… Il y avait beaucoup de responsabilités sur mes épaules. Je prends les choses vraiment à cœur en tant que capitaine. J’aime ce club, c’est sûr et certain. J’ai essayé de faire prendre conscience à tous les mecs que l’Aviron est magique. Et nous avons réussi à greffer un état d’esprit autour de ce groupe. Il y a vraiment un putain d’état d’esprit dans cette équipe !

Pensez-vous avoir changé depuis que vous êtes à Bayonne ?

J’ai gagné en maturité. Je commence à avoir de la bouteille maintenant, je dois avoir 200 matchs de rugby professionnel. Mais j’ai adoré ce challenge de la remontée. Rester au club l’an dernier a été un choix parce que je ne savais pas trop dans quoi je m’engageais. Je sortais d’une saison exceptionnelle sur le plan personnel, je faisais des bonnes perfs et je me sentais très bien alors ça m’avait mis un coup derrière la tête de revenir en Pro D2.

Aviez-vous hésité à partir ?

Il y a eu de l’hésitation, je ne m’en cache pas. Tu te poses forcément des questions mais quand tu vois les mecs à côté de toi, tu te dis qu’il y a peut-être un truc à faire. Nous avons organisé beaucoup de repas entre joueurs, des liens se sont créé très vite. Il y avait un vrai projet de club aussi. Et puis il y a aussi eu le fait qu’on me nomme capitaine. J’aime ça. C’était relever un défi pour moi.

Que vous êtes-vous dit quand vous avez pris ces fonctions avec 15 joueurs à la reprise, puis des joueurs chiliens, namibiens, qui arrivaient au compte-gouttes ?

Il faut tirer notre chapeau au staff sportif, qui a été vraiment très important en début de saison. La mayonnaise a pris rapidement. On a vécu un stage à Hagetmau exceptionnel l’été dernier. On était vraiment des gamins, on avait l’impression d’être potes depuis dix ans, on a vécu des moments très forts. Avec cette ligne directrice : c’est nous qui avons fait descendre le club, alors nous avions le devoir de le faire remonter le club en Top 14. Je n’avais que ça en tête tous les soirs quand je m’endormais. Parce que je suis tombé amoureux de ce club ! Un peu comme à Agen, où j’ai passé onze ans. Je m’attache au maillot. Et c’est vrai que quand tu vois un Chilien débarquer au bord de la Nive, tu te demandes ce qu’il va apporter. Mais en fait, c’est un mec exceptionnel. Il n’y a pas de brebis galeuse dans le groupe. Vivre de tels moments maintenant que le rugby est passé professionnel, c’est quelque chose de rare à mon avis.

C’est donc la force du groupe qui vous a permis de gagner le pari de la remontée directe ?

Ce groupe ne fait pas semblant. Rapidement, on s’est libéré, on s’est dit les choses. Il n’y a pas de pudeur dans cette équipe, nous avons immédiatement été en confiance. Cela vient aussi du management de Vincent, qui aime la fête, partager des choses avec son groupe et vivre des moments hors du terrain avec nous. Ça a été une émulation et c’est comme ça que la mayonnaise a pris.

Cette proximité entre le manager et les joueurs est-elle un frein parfois ?

Il nous fallait cette personne-là au début de la saison. ça fait peur quand tu te retrouves dans un vestiaire aux trois-quarts vide à la reprise. Tu es un peu angoissé, forcément… Mais on savait qu’il y avait un noyau de joueurs de qualité, avec des mecs attachés au club comme Aretz (Iguiniz, N.D.L.R.), Guillaume (Rouet) ou Jean-Jo (Marmouyet). Et à partir du moment où nous avions décidé de rester, il fallait bien faire les choses. Nous avons vraiment beaucoup parlé et nous nous sommes rapprochés, nous avons appris à nous connaître. Ces liens qui se sont créés expliquent que nous en sommes là aujourd’hui.

Êtes-vous passés par des moments de doute cette saison ?

Non parce que Vincent nous avait prévenus que l’hiver serait difficile. On savait qu’on allait passer ric-rac sur certains matchs mais que le plus important était de gagner. On s’est fait peur plusieurs fois à domicile mais c’est passé. On ne s’est jamais affolé. Le groupe a grandi, a gagné en maturité, en folie. Il y a quelque chose de spécial dans cette équipe.

Le plus compliqué est-il maintenant à venir ?

Je n’ai vraiment pas envie d’en parler là tout de suite (samedi soir). Je veux juste de savourer le moment présent, retrouver mes copains et de faire une grosse fête avec les gens qui nous attendent à Bayonne. C’est exceptionnel de pouvoir rendre les gens heureux comme ça.

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