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Il y a dix ans : Saint-André et Chabal champions d’Angleterre

Par Jérôme Prévot
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    Il y a dix ans : Saint-André et Chabal champions d’Angleterre
Publié le Mis à jour
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 C’était sous les couleurs de Sale, larges vainqueurs de Leicester en finale (45-20). Pour la première fois des Français triomphaient dans le championnat anglais.

Par Jérôme PREVOT

 

 

 

C’était il y a dix ans et pour la première fois de l’Histoire, un entraîneur français et des joueurs devenaient champions d’Angleterre. Phillippe Saint-André toucha là sans doute le sommet de sa carrière en costume. Car depuis, personne n’a pu égaler son exploit, Sale n’est même jamais revenu en finale du championnat. Cette finale entre Sale et Leicester incarnait une autre époque. Nous étions un an avant la Coupe du Monde organisée en France, l’événement qui fit basculer notre rugby dans une autre dimension. Et à ce moment-là, le championnat anglais était capable d’attirer les joueurs français en masse. La preuve, il y avait quatre tricolores dans cette équipe : Valentin Courrent, Lionel Faure, Marc Bruno et bien sûr, Sébastien Chabal. Précisons une chose : le Chabal de 2006 n’était pas encore devenu un phénomène médiatique. Il le deviendrait seulement un an plus tard à la faveur d’une tournée des Bleus en Nouvelle-Zélande illustrée par des images choc à la face d’Ali Williams. Sa barbe n’était pas encore aussi fournie qu’aujourd’hui, mais le troisième ligne français était déjà le chouchou des supporters des « Sharks » venus en nombre à Londres et prompts durant tout le match à scander son nom ou plutôt son surnom : « Seabass », ce qui en Anglais fait référence à une espèce de poisson : le « Bar » ou « Loup ». La finale fut presque trop facile pour Sale qui passa un terrible 45 à 20 aux Tigres de Leicester. A noter qu’outre les quatre Français, cette équipe comptait plusieurs joueurs qui feraient bientôt les beaux jours du Top 14 : Magnus Lund à Biarritz et Juan Martin Fernandez-Lobbe à Toulon et à un degré moindre l’Ecossais Jason White à Clermont. Cette équipe était vraiment très tricolore, même par anticipation.

 

Un pack d'acier  autour de Chabal et de Bruno

Pour Phillipe Saint-André le triomphe était total car il avait brisé une malédiction : celle qui voulait que le premier de la saison régulière ne soit plus couronné en fin de parcours. Son équipe avait bien terminé numéro un à l’issue des 22 matches aller et retour :« Ca m’a beaucoup aidé, j’ai pu faire reposer mon effectif lors des deux derniers matchs contre Newcastle et Northampton qui n’avaient plus beaucoup d’enjeu, » expliquait PSA. On comprenait que l’ancien ailier du XV de France avait vraiment trouvé ses marques dans la banlieue de Manchester. L’année précédente : il avait déjà empoché le Challenge Européen : « Quand je suis arrivé ici, Sale avait la réputation d’une équipe joueuse mais qui avait du mal sur les bases. j’ai essayé de lui apporter de la puissance, de la force et une grosse défense. » Autour de Bruno et de Chabal, Saint-André sut bâtir un pack d’acier , experte dans les avancées dans l’axe derrière Chabal et adepte de l’art d’épuiser l’adversaire en mêlée. Et derrière des conquêtes de plus en plus propres, les talents des lignes arrières avaient pu s’exprimer à cent pour cent. Nous parlons là de gens comme Jason Robinson (champion du monde 2003) ou Mark Cueto, trois quart aile international. Cette année-là, il avait su bien gérer la délicate question des doublons entre le championnat et les matches internationaux : « L’an passé, je n’avais gagné qu’un match sur huit dans ces conditions. Cette saison, nous en avons gagné plus de la moitié. » Bien sûr, Philippe Saint-André avait pu compter sur un mécène généreux, Brian Kennedy, prospère patron d’une entreprise de double vitrage. Sa fortune était estimée à 200 millions de livres. Il avait appelé Philippe Saint-André en 2004 juste après son limogeage de Borgoin. « Il voulait à tout prix me voir. Je l’avais rencontré quand j’entraînais Gloucester entre 1999 et 2002 il m’avait dit que nous travaillerions ensemble. Je ne l’avais pas vraiment pris au sérieux. Mais il m’a convaincu par son enthousiasme, il avait quand même racheté Stockport, un club de foot de D3 pour pouvoir disposer de son stade. Finalement , je suis surpris que ça ait marché aussi vite.»

 

Sébastien Chabal aussi savourait ce trophée inédit : « Evidemment, ça n’a pas la saveur d’un Brennus, mais je compte bien revenir en France et y âtre sacré. ». L’ex-joueur de Bourgoin avait découvert un nouveau poste en Angleterre : celui de numéro 8 : «J’ai appris à ouvrir les yeux, j’ai gagné en maturité »

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