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Vers un Top 16, championnat favorable au JIFF.

Par Arnaud Beurdeley
  • Vers un Top 16, championnat favorable au JIFF.
    Vers un Top 16, championnat favorable au JIFF.
Publié le Mis à jour
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Cette formule pourrait privilégier la position des JIFF au sein des clubs mais au niveau du calendrier cela pourrait coincer.

Souvenez-vous. C’était il y a seulement quatre ans. Les présidents de clubs professionnels avaient relancé le débat, obligeant Pierre-Yves Revol, alors président de la LNR, à mettre en place « une commission chargée d’évaluer l’impact sportif et économique d’un passage à 16 clubs en 1re division. » Dans nos colonnes, le président du (feu) Racing-Metro 92 Jacky Lorenzetti, sans doute le plus fervent partisan d’une augmentation du nombre de clubs dans l’élite, déclarait alors : « Il faut passer au Top 16. Seize équipes, c’est beaucoup plus de joueurs Jiff dans l’effectif des clubs. Le corollaire pourrait être de faire jouer dix remplaçants au lieu de huit. Ce sont 37 ou 38 joueurs dans un effectif, potentiellement cinq jeunes de plus qu’aujourd’hui tout en maintenant le « salary cap. » C’est aussi un moyen de régler le problème posé par les internationaux qui pourraient ainsi bénéficier d’un match de repos tous les quatre matchs par exemple et rester frais et disponibles pour l’équipe de France. » La LNR avait finalement opté pour le statu quo. PYR avait alors expliqué : « Des études ont été réalisées sur l’intérêt sportif et économique d’un passage à un Top 16. La conclusion est qu’en l’état, les avantages d’un passage à seize sont probablement moins nombreux que les inconvénients. » La situation a-t-elle évolué en quatre ans ?

Les avantages

C’est plus de clubs intéressés par l’élite. Lyon et Bayonne, respectivement premier et deuxième de Pro D2 auraient évolué cette saison en Top 14. Forcément, les clubs habitués au bas de classement en Top 14 ou ceux qui jouent constamment les premiers rôles en Pro D2 verraient d’un bon œil le passage à un Top 16.

Ce sont deux matchs à domicile supplémentaires pour chaque club, deux recettes en plus. Un argument financier souvent avancé.

Avec un Top 16, le diffuseur paierait peut-être plus cher les droits TV. La LNR vient d’ailleurs de lancer, devançant le timing initialement prévu, un nouvel appel d’offres sur les droits TV du Top 14 pour la période 2019-2023.

C’est plus de temps de jeu pour des jeunes joueurs français. Dans les colonnes du Figaro vendredi dernier, le président du Racing 92 Jacky Lorenzetti l’a redit. Interrogé sur les moyens de trouver des dates supplémentaires dans un calendrier archi-comble, il a rétorqué : « On joue deux fois par semaine ! On l’a fait la saison dernière et on peut le refaire. On ferait jouer des joueurs qui ont peu de temps de jeu. »

Les inconvénients

C’est quatre dates à trouver. Un véritable casse-tête. En cette année de Coupe du monde, les clubs ont été privés des internationaux durant les quatre premières journées de championnat, puis durant les trois journées jouées simultanément avec les phases finales du Mondial, puis encore durant deux journées du Tournoi des 6 Nations (plus une qui n’était pas prévue en raison des attentats du 13 novembre). Soit dix matchs, plus d’un tiers de la compétition, sans les meilleurs joueurs…

C’est forcément une augmentation du Salary Cap et un déséquilibre financier encore plus grand. Jacky Lorenzetti, dans les colonnes du Figaro, prône de jouer à raison de deux fois par semaine, arguant la capacité des clubs à financer un groupe de presque quarante joueurs pour ne pas mettre en péril la santé des joueurs. C’est vrai pour les cinq ou six plus gros budgets du championnat, ce qui signifierait une augmentation du Salary Cap, Mais quid de Bayonne, par exemple, candidat sérieux à l’accession en Top 14 la saison prochaine. Quid d’Oyonnax ou Agen ? Ces clubs ont-ils les moyens d’assumer une telle masse salariale ? Pas sûr…

Ce serait une course à l’armement encore plus grande. Pour espérer rivaliser avec les cadors de l’élite, le risque est grand de voir certains clubs s’engager sur une voie dangereuse. Chaque été des clubs sont dans le rouge financièrement et flirtent avec la rétrogradation ou des sanctions administratives.

C‘est la multiplication des impasses. Déjà, avec quatorze équipes dans l’élite, certains clubs sont contraints de faire une croix sur certaines rencontres. Avec deux de plus, c’est la porte ouverte à des matchs sans intérêt.

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