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Portrait d’un grand joueur : Alun Wyn-Jones

Par Jérôme Prévot
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    Portrait d’un grand joueur : Alun Wyn-Jones
Publié le Mis à jour
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Deuxième ligne du pays de galles bientôt dix ans d’équipe nationale, bientôt cent sélections sous le maillot gallois. Le deuxième ligne des ospreys est un athlète hors du commun ainsi que le porte-drapeau d’un pays de galles sûr de lui et dominateur

Avec son allure de gladiateur, son visage de chevalier tout droit issu des légendes du Roi Arthur, Alun Wyn Jones s’apprête à fêter ses dix ans de carrière sous le maillot gallois. Il devrait atteindre le cap des cent sélections en cours d’année. Si l’on compte ses six capes avec les Lions, il est centenaire depuis la dernière Coupe du monde. à 30 ans, il a déjà construit une carrière hors du commun qui l’a propulsé dans le club fermé des vraies icônes du rugby gallois. Qu’est ce qui explique ce statut spécial ?

Parce qu’il comble un vide

Les Gallois ont un panthéon de rugbymen bien fourni. Mais ils sont davantage habitués à rendre hommage à des stratèges et des créateurs comme Cliff Morgan, Gareth Edwards, Phil Bennett, Barry John, Jonathan Davies. Ils ne comptaient pas beaucoup de deuxième ligne parmi leurs joueurs de légende. AWJ est en train de combler ce vide. Il a enfilé le maillot national pour la première fois à l’âge de 20 ans en 2006 lors d’une tournée en Argentine. Et depuis, il n’a jamais déçu. Son activisme est proprement hallucinant pour un joueur annoncé à 118 kg. Et quand on évoque son nom : une image nous revient en mémoire : une interception extraordinaire en 2009 à Cardiff face aux All Blacks. Il avait sprinté sur plus de cinquante mètres transcendé par la fureur du Millennium Stadium. Il n’était pas allé au bout car des joueurs de vingt kilos de moins que lui avaient fini par le rattraper in extremis, mais la séquence avait frappé les 74 000 spectateurs. Personne n’allie à ce point mental et dimension athlétique.

Parce qu’il incarne la fidélité

Alun Wyn-Jones est né à Swansea et n’a connu qu’un seul club professionnel, les Ospreys. Il incarne la fidélité vis-à-vis de sa ville et de son pays. Le 19 janvier dernier, il a prolongé son fameux « dual contract » qui le lie à la fois à sa province et la fédération galloise (60 pour cent à la charge de la WRU, 40 pour cent à la charge des Ospreys). Cet événement fut largement salué car tout le monde se doutait bien qu’Alun Wyn-Jones aurait très bien pu aller monnayer ses talents en Angleterre et en France. Par son paraphe, il a donné du crédit à ce système mixte, imaginé pour garder l’élite au pays.

Parce qu’il est entré dans l’Histoire

Le 6 juillet 2013, il était le capitaine des Lions qui ont battu l’Australie 41 à 16 dans le match décisif de la tournée des trois tests. Alun Wyn-Jones est le deuxième Gallois à avoir connu cet honneur, 42 ans après John Dawes en Nouvelle-Zélande en 1971. Il avait remplacé dans cette fonction son compatriote Sam Warburton, blessé en cours de tournée.

Parce qu’il est une tête bien faite…

Alun Wyn-Jones est l’un des derniers joueurs à avoir pu mener de front une carrière professionnelle et des études universitaires sérieuses. Il est diplômé en droit de l’université de Swansea depuis 2010. Il a toujours véhiculé l’image d’un joueur intelligent et chevaleresque, dans la tradition classique du rugby britannique. Son père est avocat à Swansea, sa mère, enseignante, a mis au point une carte géante de la Grande-Bretagne pour inciter les enfants des écoles à étudier la géographie.

… et un esprit chevaleresque

En janvier dernier, en Coupe d’Europe, il a impressionné tout le monde en demandant à l’arbitre anglais Stuart Barnes de ne pas donner de carton jaune au joueur de Clermont Vito Koleilashvili avec qui il venait de se chamailler, conscient qu’il était à l’origine de l’accrochage et de la réaction brutale du joueur de Clermont.

Parce qu’il sait fendre l’armure

Il est devenu père durant la Coupe du monde et sa fille Mali a assisté à la victoire historique des Gallois à Twickenham. Il a laissé filtré des photos d’elle sur les réseaux sociaux où il joue du contraste de son corps de colosse de la fragilité de son bébé. « Elle m’a rendu plus humain. Je suis moins cynique… Le plus beau moment de la Coupe du monde ne fut pas la victoire face aux Anglais, mais la présence de ma fille dans le stade pour son premier match. » En 2010, il avait reçu un carton jaune contre l’Angleterre, la polémique avait enflé et Warren Gatland l’avait un peu tancé : « La pire chose, ce fut de voir ma grand-mère pleurer à cause de tout ça. » déclara-t-il.

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