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Jacques Soppelsa : l’incompris

Par Didier Navarre
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    Jacques Soppelsa : l’incompris
Publié le Mis à jour
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Président de la Sorbone, Jacques Soppelsa a été président de 1984 à 1987, une période difficile pour la discipline. Souvent montré du doigt, il a contribué au retour de l’appellation rugby à XIII qui depuis 1947 était baptisé Jeu à XIII

Le parcours

Il est né à Libourne le 10 juin 1943. Jacques Soppelsa a certes été président de la Fédération, mais c’est surtout dans sa vie professionnelle que ses essais ont été transformés. Jacques Soppelsa est un brillant universitaire, spécialiste de Géo-Politique dont il a écrit de nombreux ouvrages. Agrégé de géographie à l’âge de 22 ans, il a été à 40 ans président de la Sorbonne. Homme de réseaux, il a été pendant quelques années ambassadeur aux États-Unis. Pour ce lettré, ce savant, le rugby à XIII est une passion. Une discipline qu’il a pratiquée à Libourne, à Bordeaux XIII de 1959 à 1961, au Celtic Paris en 1962, puis à Paris Côte basque en 1972 et à Lutèce XIII en 1974.

Le président

En 1984, le 23 juin très exactement, il devient le huitième président de l’histoire. Un mandat qu’il va occuper pendant trois jusqu’en 1987. En cette période, la discipline est en crise. Le pouvoir fédéral est contesté par les clubs, l’équipe de France perd de sa superbe. Sous son mandat, il sera l’infortuné président qui, le 13 décembre 1986 à Carcassonne, assiste totalement impuissant à la correction de l’équipe de France (52-0) face à l’Australie. Une défaite qui était filmée ce jour-là par les caméras d’Antenne 2. Après ce camouflet, le service public s’est désolidarisé du mouvement treiziste. Quelques semaines après sur la pelouse carcassonnaise, le décès du centre audois, Daré lors d’une rencontre face au XIII catalan a affaibli un peu plus son image. Il voulait réformer la discipline, il était plein de bonne volonté. Or, ce brillant universitaire est devenu un incompris dans le monde treiziste trop attaché à sa culture locale.

Son empreinte dans le rugby à XIII

Sa principale victoire, c’est le retour de l’appellation rugby à XIII en 1987 qu’il a remportée dans un bras de fer face à son homologue du rugby à XV. Un dossier qu’il avait savamment préparé depuis plus de deux ans avec Maître Jean-Denis Bredin, un associé de Robert Badinter. C’est lors de l’assemblée générale extraordinaire de la fédération, le 9 mai 1987 que disparaît le terme Jeu à XIII au profit de Rugby à XIII. Lors de son mandat présidentiel, c’est sa plus belle victoire.

L’anecdote

Pour son premier match officiel avec l’équipe de France en tant que président, le 1er mars 1985 à Leeds, l’équipe nationale subit une correction face à la Grande-Bretagne (50-4). Deux semaines après à Perpignan a lieu le match retour. Lors du repas protocolaire, le président anglais lui dit en plaisantant « Si on perd, je mange mon chapeau. » Finalement, l’équipe de France a réussi à s’imposer 24 à 16. Au coup de sifflet final, le président français dans une langue anglaise parfaitement maîtrisée dit à ami britannique « Ne mange pas ton chapeau, j’apprécie tout simplement cette victoire. »

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