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C’était en 2015 : les attentats touchent le rugby

Par midi olympique
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    C’était en 2015 : les attentats touchent le rugby
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Deux joueurs de rugby parisiens sont décédés le soir des attentats commis à Paris le 13 novembre. deux autres ont été gravement touchés. Et le bouleversement du calendrier, consécutif à ces attaques, pourrait fragiliser les qualifications de clubs français en quart de finale de Coupe d’Europe.

Cette nuit funeste du vendredi 13 novembre 2015, alors que les villes de Paris et de Saint-Denis ensanglantées par l’équipée suicidaire de terroristes islamistes dénombraient sur leur sol des centaines de victimes, au Stade de France, sur les terrasses des bars fréquentés par la jeunesse, et au Bataclan, dans tous ces lieux de vie de plaisir et de divertissement, des cris ont résonné dans la maison du rugby. On a compté deux morts du monde de l’Ovalie parmi les 130 assassinés. Romain Didier et son amoureuse Lamia ont été fauchés ensemble par le commando jihadiste de la rue de Charonne. L’Espagnol Juan Alberto Gonzalez se trouvait dans la salle du Bataclan au concert des « Eagles of Death Metal ». Tous les deux évoluaient dans le championnat amateur de la Fédération française du sport d’entreprise (FFSE), cette petite fédération de 2000 membres créée en 2010, soudain terriblement endeuillée. Le premier dans l’équipe des Crocodiles, le second avec celle des Kudus. Un troisième membre de la FFSE, Jean-Camille Lavaud, joueur des « VRP » et entraîneur des « Peer Nana », se trouvait également au Bataclan. Lui s’en est sorti malgré son bout de vertèbre arraché par une balle. L’ouvreur Aristide Barraud, le Massicois d’origine exilé en Italie dans le club de Mogliano, qui profitait de sa famille pendant une trêve du championnat transalpin, est un miraculé. Grièvement touché alors qu’il se trouvait avec sa sœur et un groupe d’amis devant le restaurant du Petit Cambodge, une balle lui traversant le poumon, une autre le pied, sa survie a tenu à sa constitution exceptionnelle de sportif de haut niveau. Rémi Bonfils, le talonneur champion de France du Stade français, présent aussi sur les lieux, est passé entre les balles.

Calendrier bouleversé

Au lendemain de ces attentats, les joueurs Agenais les premiers, en entonnant une Marseillaise improvisée émouvante sur le terrain des London Irish, après la minute de silence protocolaire, ont rendu un hommage vibrant à toutes les victimes. Par mesure de précaution, alors que des voix dissertaient sur la nécessité de maintenir les rencontres sportives, pour ne pas céder à la terreur, le gouvernement français décidait leur annulation sur son sol. Les organisateurs de la Coupe d’Europe reportaient les cinq matchs de ce week-end européen prévus en France. Une semaine plus tard, la France toujours en état de choc, les dirigeants du Stade français préféraient reporter à leur tour leur confrontation face au Munster, faute de pouvoir garantir une sécurité suffisante à Jean-Bouin. Les attentats ont aussi fait ça : la réorganisation du calendrier et la création d’un nouveau doublon pendant le Tournoi des 6 Nations, dans un mouvement de concorde générale, avec l’assentiment de tous. Les six matchs européens annulés (Oyonnax - Ulster, Racing - Glasgow, Bordeaux-Bègles - Clermont, Toulon - Bath et Stade français - Munster en Champions Cup ; Pau - Castres en Challenge Cup) ont été reportés le week-end du 9 janvier. La journée de Top 14 du 9 janvier, la LNR l’a renvoyée le 19 mars, le week-end de France - Angleterre. Une exception : le match entre Bordeaux-Bègles et Toulon, qui se jouera le 14 février. Laurent Marti avait choisi cette affiche contre les Toulonnais pour faire rentrer son équipe pour la première fois au Matmut Atlantique et remplir les 40 000 places du nouveau stade des Girondins. Le 19 mars, ces derniers recevront Bastia. La date libre du 14 février, le lendemain de France - Irlande, a été négociée entre les deux clubs.

Les conséquences sportives de ces bouleversements ? Tous les clubs concernés par ces reports devront enchaîner trois rencontres européennes consécutives à partir du week-end prochain. Les autres concurrents n’en joueront que deux, selon le calendrier initial. Une disparité a été créée. Les qualifications pourraient en souffrir. Et c’est vers le Stade français et Toulon que les regards se tournent. Complètement largués en Top 14, les champions de France parisiens sont toujours dans les clous pour une qualification en quart de finale de Coupe d’Europe. Mais ils devront remporter leurs deux matchs contre le Munster (9 et 16 janvier) et contre Leicester (23 janvier) pour s’en sortir. Leur inconstance du moment ferait de ce triple succès un exploit. Les triples champion d’Europe toulonnais devront gagner leur double opposition contre Bath (10 et 23 janvier) et celle contre les Wasps (16 janvier) pour finir premiers de poule. Et si, par un effet de ricochet sur ces attaques meurtrières, le rugby français devait perdre ses deux représentants les plus illustres sur la scène européenne ? Guillaume CYPRIEN

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