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La course à l’armement

Par Marc Duzan
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Publié le Mis à jour
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Jusqu’ici peu concurrentiels sur le marché des transferts, les clubs anglais se sont armés et leur pouvoir d’achat augmentera nettement la saison prochaine. Le Royaume Uni va-t-il devenir le nouvel eldorado ?

Par Marc Duzan

Le marché anglais évolue. Lassés de se voir piller par les clubs français et japonais, les douze membres du Premiership, ont en octobre dernier assoupli, le règlement concernant le « salary cap », accordant désormais le droit aux présidents de recruter deux joueurs (les joueurs marquis) dont les revenus n’entrent pas dans la masse salariale, portée dès l’an prochain à 13,5 millions d’euros (contre 10,5 millions d’euros en France). Depuis la refonte du règlement régissant le marché britannique, les clubs du championnat anglais se sont donc lancés dans une course à l’armement, proposant des salaires énormes et surpassant -pour les joueurs marquis- les offres émises par la France ou le Japon. Le mois dernier, Worcester a ainsi proposé 2 millions d’euros sur trois ans au centre de Leicester Manu Tuilagi, offre alors jugée « obscène » par Richard Cockerill, le manager des Tigers. Peu après, l’international anglais prolongeait néanmoins son contrat dans les Midlands pour le coquet salaire de 650 000 euros annuels...

L’an prochain, le Leicesterman Manu Tuilagi sera donc talonné par Louis Picamoles (Northampton, 600 000 euros par an), John Afoa (Gloucester, 550 000 euros par an), les stars des Harlequins Chris Robshaw, Danny Care et Mike Brown (480 000 euros par an) ou encore la vedette de Sale Danny Cipriani (400 000 euros par an). Des salaires sans commune mesure avec le pactole annuel de Dan Carter au Racing 92 (1,2 millions par an) ou le contrat juteux de Matt Giteau sur la Rade (700 000 euros annuels), d’accord. Mais les contrats aujourd’hui proposés par les plus riches clubs du Premiership (les Wasps, Bath, Northampton, les Saracens...) sont sensiblement équivalent à ceux offerts en Top 14 aux plus influents des internationaux français (on parle de 600 000 euros annuels pour Morgan Parra à Clermont). Et si l’Angleterre était un nouvel eldorado ? Et si l’exode du début des années 2000 (Olivier Magne aux London irish, Olivier Azam, Philippe Saint-André à Gloucester, Lionel faure, Sébastien Chabal et Sébastien Bruno à Sale..) connaissait aujourd’hui un « revival » inattendu ?

Conserver ses jeunes

En début de semaine, l’entraîneur du Racing 92 Laurent Labit nous confiait à ce sujet : « Les Anglais en ont marre d’être doublés par les Français ou les Irlandais en phases finales de coupe d’Europe. Ils se sont rendus compte que leur politique fédérale, aussi profitable soit-elle à la sélection, éloignait aussi leurs internationaux quatre mois sur douze. Ils ont désormais besoin de stars restant au club quand les meilleurs anglais sont réquisitionnés en équipe nationale. »

Dai Young, le directeur du rugby des Wasps -bien parti pour arracher Leigh Halfpenny à Toulon et conserver James Haskell à Londres- expliquait récemment à nos confrères du Daily Mail : « On se rend compte que lorsque le salary cap augmente, les squads du premiership ne s’étoffent pas. Cela signifie que le surplus d’argent est destiné aux mêmes joueurs, qui veulent simplement de plus gros salaires. C’est ce que nous devons combattre aujourd’hui. Les joueurs doivent gagner ce qu’ils méritent, pas davantage, et il ne faut pas déshabiller nos squads pour surpayer quelques vedettes. » Du côté des Saracens, le nouvel afflux d’argent servira donc d’abord à garder au club la nouvelle génération du rugby anglais, incarnée par le talonneur Jamie George, les frères Vunipola ou le deuxième ligne Maro Itoje. Mark McCall, le manager des Sarries, conclut ainsi : « Nous voulons avant tout préserver ce que nous avons construit. Nous avons passé les six dernières années à tenter de construire un squad jeune et performant. Mais ces Espoirs sont aujourd’hui devenus des internationaux et ils méritent d’être payés comme tels. L’augmentation de la masse salariale nous y aidera. »

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