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Lee : «Contre Toulon, des matchs à part...»

Par Marc Duzan
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    Lee : «Contre Toulon, des matchs à part...»
Publié le Mis à jour
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Débarqué à Clermont dans un étrange concours de circonstances, Fritz Lee fait aujourd’hui partie des meilleurs numéros 8 européens. Il attend le Rct de pied ferme.

À quoi vous attendez-vous face à Toulon, samedi soir ?

Nos affrontements avec le Rct sont toujours des matchs à part. Il s’y passe souvent des trucs incroyables. Les Toulonnais sortent d’une lourde défaite à Londres (face aux Wasps, N.D.L.R.) et voudront se racheter, chez nous. Ce sera un gros challenge.

Quel souvenir gardez-vous de votre dernier affrontement ?

Il est encore très clair. C’était en finale de coupe d’Europe, à Twickenham (24 à 18). Nous avions plutôt réalisé un bon début de match, avant d’être pris par l’intensité physique qu’avaient mis les Toulonnais dans cette rencontre. Ils nous avaient fait souffrir dans ce secteur de jeu.

Cette équipe a-t-elle changé, depuis ?

Les départs de Bakkies Botha, Ali Williams et Carl Hayman seront difficiles à digérer, pour eux. Ces trois joueurs étaient des montagnes d’expérience. Mais Matt Giteau, Drew Mitchell et Bryan Habana sont toujours là. Leur recrutement n’a pas été mauvais, non plus. Samu Manoa est d’ailleurs un joueur qui me plaît beaucoup. […] Je n’ai pas l’impression que Toulon ait changé quoi que ce soit à son jeu depuis l’an passé : le Rct s’appuie toujours sur une dimension physique hors normes et la technique individuelle de ses Australiens.

Quelle sera la clé, pour vous ?

D’abord, nous devons rester concentrés pendant quatre-vingts minutes. Contre les Ospreys (34 à 29), nous n’avons pas défendu jusqu’au bout. Résultat : nos adversaires ont fini très fort et ont quitté le Michelin avec un bonus offensif. Ce genre de comportement devra disparaître contre Toulon. Il nous faudra aussi surveiller de près Steffon Armitage, l’empêcher d’arriver avant nous sur les rucks.

De quelle manière ?

Le porteur de balles devra faire reculer son adversaire direct, les soutiens devront être très réactifs…

Vous êtes, à votre poste, l’un des meilleurs joueurs d’Europe. Votre parcours est néanmoins méconnu…

Je suis né aux Samoa. Ma mère travaillait pour le ministère de la culture, mon père était comptable. Nous n’étions ni super riches, ni super pauvres. À 14 ans, j’ai été recruté par une école néo-zélandaise, le collège de Tangaroa. Je suis parti seul, avant d’intégrer les Counties Manukau. C’est là que j’ai découvert le rugby de haut niveau. J’y ai aussi côtoyé Tana Umaga, qui m’entraînait. Ce club était enfin celui de Jonah Lomu. Je l’y ai croisé à de nombreuses reprises. Sa disparition m’a fait très mal. Paix à son âme.

Avez-vous évolué à d’autres postes que celui de numéro 8 ?

Non, puisque je ressemblais déjà à ce que je suis aujourd’hui, à 14 ans. En réalité, je dois beaucoup au rugby à 7. Le coach des All Blacks Sevens, Gordon Tietjens, m’a tout appris. Avant lui, je n’avais aucune notion d’hygiène alimentaire. Je mangeais comme un polynésien lambda : du porc à tous les repas. (rires)

Dans quelles circonstances êtes-vous arrivé à Clermont, alors ?

Au départ, ce n’était pas dans les plans. Mon but était de me faire une place dans le squad des Waikato Chiefs.

Et puis ?

J’ai reçu un message de Mike Delany, avec lequel j’avais joué en Nouvelle-Zélande. Il me demandait ce que j’avais prévu de faire après l’ITM Cup (le championnat néo-zélandais, N.D.L.R.) et m’a parlé d’une place à prendre à Clermont, en tant que joker médical d’Elvis Vermeulen. Au départ, je devais juste rester trois mois, en France. Et ça va faire trois ans que ça dure… Aujourd’hui, j’appelle même Clermont « ma ville ».

Quel fut le facteur déclencheur de votre départ ?

Quand Mike Delany m’a contacté, j’en ai immédiatement parlé à Tana (Umaga), qui m’a dit : « Fonce. Clermont est l’une des meilleures équipes d’Europe depuis plusieurs années et ce n’est pas prêt de s’arrêter. » Tana connaissait bien la France. J’ai décidé de l’écouter.

Si l’on en croit votre activité sur les réseaux sociaux, vous êtes sensible à la défense de la cause îlienne, dans le rugby. Pourquoi ?

Je ne suis pas certain que les nations du Pacifique soient toujours bien traitées. Ce n’est pas une question d’argent. Mais les instances du rugby mondial devraient coopérer davantage avec les Samoa, les Tonga et les Fidji : envoyer du matériel, former des éducateurs, des arbitres… La mondialisation du rugby passe aussi par là.

Vous êtes hors-jeu !

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