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10 décembre 1978 : le jour de gloire de l’équipe de France

Par Didier Navarre
  • 10 décembre 1978 : le jour de gloire de l’équipe de France
    10 décembre 1978 : le jour de gloire de l’équipe de France
Publié le Mis à jour
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Vainqueur du premier test deux semaines avant à Carcassonne (13-10), l’équipe de France récidive au stadium de Toulouse en s’imposant (11-10). A l’issue de cette victoire, les Français furent déclarés officieusement « champions du Monde ». Un exploit où le président de la Fédération, Carlos Zalduendo était acteur et élu homme du match

Le 10 décembre 1978 reste à jamais une date gravée dans la mémoire du rugby à XIII français. Par un dimanche froid de décembre dans l’enceinte du vieux stadium de Toulouse, l’équipe de France a réalisé un de ses derniers exploits majeurs en s’imposant face au Champion du monde australien (11-10) confirmant son premier succès deux semaines avant à Carcassonne (13-10). Une double performance qui avait alors permis aux Tricolores d’être officieusement sacrés Champions du Monde. Dans cette rencontre, d’une rare intensité, où la décision s’est faite à trois minutes de la fin par un drop du centre catalan Jean-Marc Bourret, l’actuel président de la fédération, Carlos Zalduendo se souvient. À l’époque, il n’avait pas la responsabilité de la fédération, mais il était associé au Villeneuvois, Danie Hermet au poste de deuxième-ligne. Un match qui n’a pas pris une ride dans sa mémoire. « Comment oublier un tel match ! Déjà, après notre victoire à Carcassonne, les dirigeants australiens avaient remis en question l’arbitrage. Ils étaient très remontés, vexés d’avoir perdu ce test à Carcassonne puisqu’ils revenaient d’une tournée en Angleterre où ils avaient remporté les trois tests matchs. Pour ce match de Toulouse, nous savions qu’ils étaient particulièrement motivés et revanchards. De plus, ils avaient annoncé qu’en cas de défaite, nous étions considérés officieusement comme étant Champions du Monde. C’est dire l’importance de ce test… Pour ma part, j’ai la conviction que ce match a basculé à la première minute de jeu. Sur leur première attaque, les Australiens transpercent notre défense, l’ailier Anderson mis en débordement lâche le ballon dans l’en but. J’ai dit aux copains, c’est un signe, ce match ne peut pas nous échapper. » Un duel au sommet, entre deux formations techniquement et tactiquement au point. À la demi-heure de jeu, on pense que l’Australie a fait le break à la faveur d’un exploit personnel de son centre Rogers (7-2). Deux minutes après, Carlos Zalduendo sonne la révolte tricolore, il s’échappe au niveau de la ligne médiane, trouve à hauteur le double soutien du centre Villefranchois Christian Laumond et du Catalan Michel Naudo qui concrétise en bout de ligne pour un score de parité (7-7) à la pause. Cinq minutes après la reprise, l’ailier Boustead pense avoir inscrit l’essai libérateur et salvateur pour sa formation (7-10). Mais dans ce bras de fer, c’est la France qui a eu le dernier mot.

UNE ÉQUIPE DE FUNAMBULES

« Une fois que l’Australie a repris la tête en seconde mi-temps, nous n’avons pas douté une seule seconde, renchérit Carlos Zalduendo. Nous sommes repartis au combat, nous étions confiants. Nous avions vraiment une équipe homogène ; il y avait des funambules, des créateurs, des guerriers. Nous étions bien préparés par Roger Garrigue et Louis Bonnery. Nous avions la chance d’avoir aussi un grand capitaine qui était Michel Maïque, un grand joueur et un fédérateur. En fin de match, c’est tout une équipe qui est allée chercher la victoire. Le drop décisif de Jean-Marc Bourret, je le vois passer encore entre les barres. Trente – sept ans après, tous ceux qui ont vécu de près ou de loin ce match, on ne peut vraiment pas l’oublier. En revanche, je ne pouvais pas imaginer que ça serait la dernière victoire de l’équipe de France face à l’Australie. » Cette dernière avait été vexée d’un tel affront. Trois ans après à Sydney, elle retrouva son homologue tricolore et prit une belle revanche (43-3). Et depuis, ce 10 décembre 1978, les Australiens enchaînent les victoires et cela dure depuis trente-sept ans. D.N.

la fiche technique

À Toulouse (Stadium municipal) France bat Australie 11-10 (7-7)

Arbitre : Laverny (France), 1 000 spectateurs, pour 6500 entrées payantes.

France : 1 E Naudo (37e), 1T, 2P Moya (2e, 42e), 2 D Walligunda (60e), Bourret (77e).

Australie : 2 E Rogers (34e), Boustead (45e), 1T (34e), 1P Cronin (20e).

France – Tranier (Villefranche-de-Rouergue) ; Moya (Carcassonne), Naudo (XIII catalan), Laumond (Villefranche-de-Rouergue), Borreil (XIII catalan) ; (o) Wallingunda (Lézignan) (Bourret XIII catalan 67e), (m) Castel (Albi) (Roosebrouck Villeneuve-sur-Lot 77e) ; Maïque (Lézignan) (cap) ; Hermet (Villeneuve-sur-Lot), Zalduendo (Toulouse) ; Castanon (Lézignan), Malacamp (Carcassonne), Daniel (Pia).

Australie — Eadie ; Boustead, Rogers, Cronin, Anderson ; (o) Fulton (cap), (m) Raudonikis (Thompson 57e) ; Price ; Reddy, Gerard ; Young, Hilditch, Olling (Thomson 47e).

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