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Le Racing tient son « Phantom »

Par Marc Duzan
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    Le Racing tient son « Phantom »
Publié le Mis à jour
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Exceptionnel à Twickenham, Dan Carter ressemble à s’y méprendre au super-héros qu’il préfère.

Comme Alain Prost, Didier Deschamps et Pete Sampras l’ont fait avant lui, Carter s’en va sur un triomphe, abandonnant dans son sillage un bien pesant héritage à son successeur présumé, Aaron Cruden : 1598 points, 112 sélections pour 99 matchs gagnés. « C’est irréel, inhumain », lâchait Jonny Wilkinson au micro d’ITV, samedi soir. Et pour comprendre l’accomplissement d’une telle œuvre, il faut remonter à l’automne 2011, au jour où les adducteurs de « DC » abandonnèrent la Nouvelle-Zélande aux mains de Cruden, Slade et Donald. Il se souvient : « Ma mère était en pleurs, ce jour-là. J’étais également terrassé. […] À l’époque, j’ai pourtant choisi de signer un contrat fixe de quatre ans avec la fédération néo-zélandaise. Je n’avais qu’une seule idée en tête : la Coupe du monde qui suivrait. » Concernant Carter et les performances surréalistes qu’il a enchaînées dans ce Mondial, il n’y a pas plus belle métaphore que celle utilisée par Steve Hansen : « Quand Dan se met à bien jouer, il est comme une boule de neige. Il réussit un plaquage, puis un « off-load », puis une transformation en coin et soudainement, la boule de neige devient une avalanche. Et écrase tout sur son passage. » En Nouvelle-Zélande, Dan Carter (33 ans) a révolutionné le poste de numéro 10. D’une façon si brutale que les noms de ses prédécesseurs tendraient même à s’effacer, au fil du temps. Hansen poursuit : « Quand Grant Fox et Andrew Mehrtens ont pris leur retraite, les gens pensaient qu’il n’y aurait plus jamais de grand numéro 10 en Nouvelle-Zélande. Puis un gamin de Southbridge a pointé son nez et en un match, il a fait plus de plaquages que n’en avait jamais réalisé « Foxie » ou Andrew dans toute leur carrière. »

« Phantom », l’immortel

Carter n’a jamais rien laissé au hasard. À l’époque de ses premiers flirts avec celle qui deviendrait son épouse (Honor Dillon), l’ouvreur des Blacks préparait même des « fiches de conversation », histoire de ne jamais être à court d’idées lors de ses rendez-vous galants. Méticuleux, perfectionniste à l’extrême, le néo-Racingman dut les rares impondérables de son immense carrière à un corps aussi solide que l’économie grecque. Hansen, encore : « Le talon, les épaules, les adducteurs, les genoux… Dan n’a jamais été épargné. Il y a quatre ans, il aurait pu tout arrêter et nous dire : « Là, c’est trop. J’en ai assez vu. » Il a pris au contraire l’adversité comme un rival à sa mesure. » Car il ne faut pas se fier à sa bouille angélique et son sourire ultra-bright. Sur le terrain, Carter est un leader, « une teigne » (Kieran Reid), « un combattant » (Milner-Skudder). Un immortel, comme il se plaît à le croire lorsqu’il endosse le costume du « Phantom » ? Il conclut dans un sourire : « Cette passion pour les masques et les capes remonte au temps où nous nous déguisions en super-héros, avec Ali (Williams). Mais depuis que mon épouse a accouché, il a fallu faire de la place dans les placards. J’ai donc laissé mes costumes à la cave… » Les costumes, pas les supers pouvoirs.

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