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Le six nations est-il la deuxième division du four nations ?

Par midi olympique
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    Le six nations est-il la deuxième division du four nations ?
Publié le Mis à jour
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Les affiches des demi finales de cette Coupe du monde 2015 sonnent comme un camouflet pour les nations du nord. Quatre sudistes se disputeront le trophée Webb Ellis. De quoi penser que le Nord ne rivalise pas avec le Sud ?

Et si cette idée reçue n’était qu’une manière d’envisager la déroute française face aux Blacks comme presque normale. Évidemment les nations du Sud apparaissent supérieures, sont organisées différemment, tournées vers la performance de leur équipe nationale mais il est difficile voire impossible de tirer des conclusions sur des matchs à élimination directe. Ainsi, si Craig Joubert n’avait pas commis son erreur d’arbitrage l’Écosse aurait battu l’Australie et quelles en auraient été les conclusions ? Le dernier des six nations serait plus fort que le vainqueur du four nations ? Assurément non, on aurait parlé d’un exploit, d’une exception confirmant la règle. Le Pays de Galles échoue à quatre points de l’Afrique du Sud avec plus de huit titulaires potentiels blessés et l’Irlande sombre face à l’Argentine avec des joueurs aussi importants qu’O’Connell, Sexton et O’Mahony sur le flanc. Il ne s’agit pas d’excuses mais d’un simple constat : la seule équipe, en pleine possession de ses moyens, à avoir subi le courroux d’une nation sudiste est bien la France. Les fours nations semblent plus fortes mais sans que la différence avec le nord soit aussi significative qu’il n’y paraît.

Des politiques différentes

Si le Sud domine, c’est avant tout par sa politique de gestion des joueurs. Les meilleurs sont sous contrat avec la fédération et leur temps de jeu est contrôlé. Leur principale source de revenus provient de la fédération et non des clubs. De plus, pour espérer être un All Black il faut jouer pour l’une des provinces néo-zélandaises engagée en Super Rugby. Des mesures prises avant tout pour pallier un réservoir de joueurs forcément limité par une démographie faible. (4,5 millions d’habitants) Dans un autre pays, l’Afrique du Sud, une quinzaine de joueurs sont sous contrat avec la fédération. Les mesures sont les mêmes pour les autres nations du Sud à l’exception peut être, de l’Australie, plus souple avec sa « loi Giteau » permettant à ses joueurs les plus capés d’évoluer pour les Wallabies même en jouant dans un autre championnat. L’Argentine de son côté est en train d’adopter les mêmes dispositions que ses consœurs. Il faudra désormais jouer pour la province argentine intégrant le super 18 pour espérer porter le maillot national. Si des joueurs, encore sous contrat, pourront disposer de certains emménagements (comme Fernandez-Lobbe ou Imhoff en Top 14), ils devront faire le choix de signer pour leur province à l’issue de leur engagement. Les fédérations du Four Nations financent et dirigent leurs provinces, ce qui leur permet de gérer leurs meilleurs joueurs, et de les maintenir en forme pour leur sélection. La FFR a émis l’idée de mettre en place ces contrats fédéraux pour gérer certains joueurs en vue des échéances de l’équipe de France. Un désir bien difficile à mettre en place : en France les clubs sont les principaux rémunérateurs de joueurs. Difficile de leur imposer de se passer de leurs internationaux pendant quelques matchs, et de les reposer au moment où les rendez-vous importants d’une saison de Top 14 se profilent. Avec la mise en place de cette mesure, les clubs se tourneraient encore un peu plus vers le recrutement d’étrangers… Imiter le modèle du Super Rugby n’apparaît pas forcément comme la meilleure solution. La cellule technique mise en place par la FFR devra donc certainement trouver d’autres solutions pour voir les Bleus rivaliser avec les Blacks.

Par Pierre-Olivier Chirol

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