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Ombres et lumières des jokers

Par Nicolas Zanardi
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    Ombres et lumières des jokers
Publié le Mis à jour
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Indispensable selon certains, le système des jokers Coupe du monde ne permet pas pour autant à des jeunes espoirs de se voir offrir du temps de jeu durant l’absence des internationaux.

Atout pique, ou atout cœur ? Question difficile à trancher au sujet de ces jokers Coupe du monde… Il est vrai que dans un championnat aussi relevé que le Top 14 et perturbé par un sujet aussi saugrenu que les doublons, la solution pour les clubs ne pouvait que sortir du chapeau d’un magicien malade… les impératifs de performance faisant, avant tout, foi. « On ne trahit pas un secret d’état en affirmant que les internationaux sont souvent les meilleurs joueurs d’une équipe, nous avait confié voilà quelques saisons l’entraîneur du Racing 92 Laurent Labit. Pour les clubs privés d’internationaux, la période de la Coupe du monde est particulièrement difficile à négocier. C’est en cela que le système des jokers est intéressant, car il permet de faire venir au club des joueurs confirmés qui ne restent là que pendant trois mois. Cela n’empêche pas les jeunes joueurs de travailler, qui sont là pour toute la saison. On ne peut jamais savoir comment un jeune va se comporter au plus haut niveau, et en Top 14, il y a peu de marge d’erreur. C’est pour cela que les éclosions sont préparées longtemps en amont, et s’effectuent à petite dose. Au contraire, le bon joker, c’est celui dont on connaît le niveau de jeu et qui évolue tout de suite au niveau des attentes. » L’objectif étant de limiter la moins-value née de l’absence de l’international.

Mal nécessaire en première ligne ?

De tout cela, on veut bien accepter l’augure. Le problème ? C’est qu’en raisonnant de la sorte, on légitime également le système des joueurs supplémentaires, des jokers médicaux… Autant de mesures qui, accolées les unes aux autres, ont un seul et même résultat : celui de priver les espoirs de temps de jeu en Top 14. En effet, évoquer la longueur de son temps d’adaptation et sa durée de maturation nécessaire pour refuser l’intégration d’un jeune ne revient-il pas, finalement, à créer une quadrature du cercle ? Il ne faudrait pas beaucoup nous pousser pour le penser… D’autant plus que, malgré le système des jokers Coupe du monde, les équipes les plus privées d’internationaux sont celles qui accusent le plus le coup lors des périodes de Coupe du monde. L’exemple actuel de Toulon est bien là pour le prouver… Alors, perdu pour perdu, offrir du temps de jeu à des jeunes durant un Mondial ne constituerait-il pas la moins pire des solutions ? Sur ce postulat, en fan de Brassens, on imagine mal Mourad Boudjellal nous répondre par la négative : qu’on se pende ici, qu’on se pende ailleurs, s’il faut se pendre… Encore que l’on accordera aux jokers médicaux au moins un réel avantage : celui de probablement éviter des accidents graves aux postes si spécifiques de première ligne. Un mal nécessaire, en somme.

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