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Trinh-Duc, sortie du tunnel

Par Jérémy Fadat
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    Trinh-Duc, sortie du tunnel
Publié le Mis à jour
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Après quarante-huit heures de silence, l’ouvreur montpelliérain - meurtri par son éviction du groupe France - a repris l’entraînement mardi avec le MHR et sera retenu pour le match à Pau samedi. Avec une obsession : surpasser le choc psychologique.

Il était invisible ou presque. Dimanche matin, juste après qu’il ait appris sa non-sélection dans le groupe des 31 joueurs amenés à disputer la Coupe du monde, François Trinh-Duc s’est contenté de prévenir ses proches de la mauvaise nouvelle. Et par la suite ? Quarante-huit heures de silence. L’ouvreur, visiblement très affecté et « carrément sous le choc », selon certains de ses confidents, a préféré tout couper et s’isoler. Il s’est juste permis une visite au centre d’entraînement de Montpellier lundi pour saluer ses coéquipiers et son staff. Sans pour autant prendre part aux séances, contrairement aux quatre autres recalés de l’équipe de France. « Il est venu le plus vite possible, se réjouit Abdellatif Benazzi, le nouveau manager sportif du MHR. On est content de le revoir même si nous sommes désolés pour lui. Le club l’a soutenu et va le soutenir. Il a pu voir que Montpellier est en marche depuis le début de saison et ça l’a certainement stimulé. Les entraîneurs lui ont d’ailleurs conseillé d’essayer de passer à autre chose au plus vite et entrer dans le moule du MHR actuel. »

Benazzi : « C’est lui qui a les clés »

Il a donc fallu attendre ce mardi après-midi pour que François Trinh-Duc foule les pelouses héraultaises. Retour tant attendu… Même si la désillusion demeure immense pour lui. « Je sais ce que c’est, avoue Benazzi. À quoi vous vous raccrochez dans ce genre de cas ? À votre famille et à votre club, qui est votre seconde famille. C’est le seul moyen de surpasser les choses. Et si vous êtes compétiteur, vous devez prouver, à vous-mêmes et à ceux qui ne sont pas en accord avec vous, que c’est une erreur. Il n’y a pas d’autre façon de faire. Soit on rumine et ce n’est bon pour personne. Soit on tourne de suite la page. C’est lui qui a les clés et qui doit montrer qu’il est capable d’apporter son expérience et son professionnalisme dans le projet du club, qui a commencé la saison sans lui. » Après s’être donc régénéré en famille durant plus de vingt-quatre heures, le numéro dix a ainsi choisi de forcer les choses et de chercher une issue sur le terrain. Celui du Top 14.

Encore des espoirs de Mondial ?

C’est ainsi que, comme l’a confirmé son entraîneur Jack White, Trinh-Duc devrait intégrer le groupe montpelliérain dès le week-end à venir. Peut-être même être titularisé au poste de premier centre. « Il est déjà dans le groupe, clame Benazzi. Il s’est impliqué de suite dans le projet. C’est tant mieux pour lui et pour nous. Maintenant, c’est à lui de passer à autre chose et de prouver que les sélectionneurs ont peut-être eu tort et qu’il avait sa place dans le groupe France. » Car un défi attend l’intéressé : montrer à la France entière et au staff des Bleus qu’il méritait sa place au Mondial. Tout autant que se détacher de l’image de « garçon terrible » du rugby hexagonal. Benazzi en convient : « Je n’aime pas trop cette étiquette de bad boy qui lui est attribuée. Chaque sport à son enfant mal-aimé mais je crois que François n’est rien de tout ça. Personnellement, je ne connais pas encore trop Trinh-Duc mais ce que j’en sais et la sensibilité qui est la sienne, il mérite autre chose que ce qu’on lui met sur le dos. Mais la vérité est sur le terrain. Et c’est à lui de grandir encore plus et de montrer que c’est un vrai pro. » Surtout que les espoirs les plus fous sont permis. Même ceux de s’inviter encore en Angleterre. « Il a peut-être une chance de revenir, affirme son manager sportif. J’ai fait trois Coupes du monde et je sais par expérience qu’il y a beaucoup de blessés. Il peut revenir mais pour cela, il doit de suite retrouver la confiance avec Montpellier. » J. Fa. (avec J. L. et E. D.)

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