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Le Japon pour l’excellence

Par midi olympique
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Âgée de 20 ans, Cheyenne Dalverny a quitté la sud de la France pour le Japon. Engagée pour un an avec les Tokyo Phœnix la jeune fille a décidé de partir améliorer son jeu à sept au pays du soleil levant. Rencontre.

Pour Cheyenne le rugby n’était pas une évidence. Le ballon ovale lui est atterri dans les mains il y a à peine quatre ans. La date écrite sur un bout de papier à l’occasion de notre appel, elle confie que c’est en octobre 2011 qu’elle a rejoint son premier club. Pourtant, il s’en est fallu de peu pour qu’elle manque sa vocation. « Quand j’étais plus jeune je ne pensais pas du tout faire du rugby. Je ne savais même pas que le rugby féminin existait. Je n’avais jamais vraiment eu l’occasion d’essayer, ni de voir des filles jouer, donc, pour moi, c’était impossible de pratiquer ce sport. Jusqu’à ce que je voie des filles en train de se faire des passes sur un terrain. Et là, ça a fait tilt et je me suis dit pourquoi pas ». Elle fait son premier entraînent avec son père, lui même entraîneur d’un petit club, à l’âge de 17 ans. De suite, la jeune fille se sent à l’aise sur le terrain : « J’ai eu la chance que le placage soit naturel pour moi, je n’ai pas d’appréhension. En fait, je ne réfléchis pas avant de plaquer ! ». Après quatre mois à appréhender le ballon ovale, son entraîneur lui conseil de se présenter aux sélections moins de 18 ans organisées par le Comité Côte d’Azur. Elle est recrutée par Christine Gassiole, ancienne internationale, pour jouer les matchs de qualifications nationales. S’en suit une finale nationale à Marcoussis : « On a terminé vice-championne de France. Nous avons perdu contre Midi-Pyrénées. En fait, il y avait un temps précis qu’une joueuse pouvait faire lors du championnat et nous n’avions pas assez de joueuses pour terminer la compétition. On s’est retrouvé à 12 sur le terrain pour jouer une finale. » rigole-t-elle encore. Dans la foulée, elle tente aussi une sélection à VII. Son parcours est comparable : vice-championne de France après une finale perdue contre Midi-Pyrénées. À 18 ans, elle rejoint l’équipe à XV de La Valette où elle continue de pratiquer en fin de saison le VII. Elle y jouera trois ans et connaîtra une montée en Top 8.

Tokyo Phœnix, mon amour

Le choix du Japon n’a pas été une coïncidence pour Cheyenne Dalverny. Passionnée par ce pays et cette culture, le Japon est un rêve. Au-delà de l’esprit, l’équipe nationale du Japon l’attire beaucoup. Notamment trois joueuses qu’elle admire, Chiharu Nakamura (capitaine de l’équipe nationale à VII), Chisato Yokoo (équipe nationale à VII) et Misaki Suzuki (équipe nationale à VII et à XV). Le sort voudra que ces trois femmes évoluent au sein du club Tokyo Phœnix. Il n’en fallait pas moins pour que sa famille se mette en contact avec le club nippon. « À la base, je ne voulais pas partir au Japon cette année. C’est en parlant avec le coach, Yohei Shinomiya, (3 sélections en équipe nationale), que j’ai décidé de sauter le pas. Il m’a expliqué que la saison avait déjà commencé. En un mois, j’ai décidé de partir au Japon pour un an ». Du haut de ses vingt ans, la jeune femme a la tête sur les épaules et sait que l’amélioration de son jeu passera par la discipline et la rigueur. Deux choses que peut lui offrir le Japon. Et elle ne croyait pas si bien dire, lors de son premier entraînement la troisième ligne ne peut se rendre qu’à l’évidence : « Ce fut un grand changement, surtout que ça faisait un mois que j’avais arrêté de courir vu que j’étais en plein dans le déménagement. Le premier entraînement, j’ai vraiment cru que j’allais mourir, c’était très compliqué. Mais je m’y suis faite. On s’entraîne tous les jours entre deux heures et deux heures et demie. Ça m’a fait un choc parce qu’avec mon ancien club on s’entraînait trois fois par semaine et deux heures maximum. » Une nouvelle façon d’appréhender son sport qui lui a permis de s’améliorer en endurance et en rapidité. Car, si au Japon le rugby à VII est plus populaire que le XV chez les filles, il se joue aussi de façon différente, « On se rentre plus dedans en France alors qu’elles, elles esquivent, elles sont dans la rapidité et la technicité ». Une politique de l’excellence à tous les niveaux qui permet au Japon d’avoir des équipes très polyvalentes, « Un joueur qui sait lancer en touche va aussi vouloir savoir botter alors qu’en France ce n’est pas le cas. » Cet état d’esprit est très apprécié par la jeune femme. Elle confie d’ailleurs se sentir plus comme une sportive de haut niveau en évoluant au Japon. Une impression peut-être due à la préparation du tournoi international de Seven. Déjà quatre dates ont été prévues pour les Tokyo Phœnix, à Bangkok, à Singapour, en Chine et à Dubaï. En attendent de reprendre le sept, dont la saison s’est finie le week-end du 26 juillet avec une troisièmement place pour les Tokyo Phœnix, la troisième ligne profite des vacances du mois d’août avant de retrouver le XV en septembre.

Un œil sur Rio

Pour l’instant en terre japonaise, Cheyenne Dalverny se concentre sur le présent, bien que Rio garde une place dans son esprit. Si la jeune femme est sélectionnable avec la France et le Japon, c’est vers son pays d’origine qu’elle se tourne. Ayant déjà pratiqué des stages avec l’équipe nationale de mois de 18 ans, la jeune femme n’a pourtant jamais eu l’occasion de porter le maillot tricolore. Toujours blessée à l’heure des dates clé, Cheyenne Dalverny ne peut s’empêcher d’y penser. « Il me manque un peu d’endurance, un peu de technique, un peu de tout. Mais je vais tout faire pour m’améliorer ici et, si j’ai l’occasion de faire les JO, je rentrerai en France ». M. A.

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