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Des All Blacks empoisonnés ?

Par Jérôme Prévot
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    Des All Blacks empoisonnés ?
Publié le Mis à jour
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Et si cette finale n’avait pas été aussi claire qu’on le voudrait ? Retour sur un curieux malaise collectif qui a saisi les All Blacks juste avant le match.

La légende de ce match est sans doute trop belle. Les All Blacks ont toujours pensé qu’ils avaient été drogués à leur hôtel dans les heures qui précédaient cette finale. Tout a commencé deux jours avant le grand jour quand le manager Colin Meads et l’entraîneur Laurie Mains se sont sentis mal fichus alors qu’ils dînaient avec les joueurs du groupe non retenus pour la finale. Alors qu’ils reviennent à l’hôtel de la délégation, ils tombent sur le pilier Richard Loe prostré dans le jardin, visiblement loin de sa meilleure forme. Puis le numéro 8 Zinzan Brooke vient leur dire que les 22 finalistes, en grande partie, se sentaient très bizarres. La moitié d’entre eux sont déjà pris de vomissements et de diarrhées. Rapidement, les théières et les cafetières auxquelles les joueurs s’étaient abreuvés dans la journée sont pointées du doigt comme la source des maux des hommes en noir.

Le lendemain, une réunion du staff dut se tenir dans la chambre même de Colin Meads car celui-ci était trop malade pour sortir de sa chambre. L’idée de demander l’annulation du match est évoquée, mais managers et entraîneurs décident de garder l’affaire secrète. « J’ai demandé ça. Je ne voulais pas que les Sud-Africains nous prennent pour des truqueurs. C’est la pire chose que j’ai faite », reconnaît Laurie Mains. Mike Bowen, le médecin de l’équipe explique : « J’ai tout de suite compris que tout ça n’avait pas pu arriver de façon accidentelle. Mais je ne pouvais pas le prouver. En plus, j’étais le seul médecin néo-zélandais dans les parages. » Les All Blacks furent donc paralysés par cette obsession de ne pas alerter l’opinion, ni leurs adversaires. Brian Lochore, l’autre manager de l’équipe se remémore : « Je voulais me rendre dans la salle où nous prenions nos repas habituellement puis on m’a dit : non, ce n’est pas là. La salle des All Blacks est par là-bas. On m’a montré une autre pièce. J’ai trouvé ça étrange. »

Le matin du match, les joueurs se sentent moins souffrants, mais toujours fatigués. « À ce moment-là, si on m’avait demandé un pronostic sur le résultat. J’aurais dit 30-0 pour l’Afrique du Sud », explique Lochore. Pendant le match, le manager remarque que ses joueurs cherchent à faire les choses trop rapidement comme s’ils étaient pris par un accès de fébrilité. En plein match, le trois-quarts aile Jeff Wilson se met à vomir. L’arbitre anglais Ed Morrisson apprit les soupçons après la rencontre au gré des conversations même s’il avait bien vu que le pilier McDowell transpirait énormément dès les premières mêlées et que Wilson se trouvait mal. « Les All Blacks n’ont pas cherché à se trouver des excuses durant la rencontre. Je serai toujours reconnaissant à Sean Fitzpatrick pour ça. »

Laurie Mains eut quand même un peu de mal à accepter cette situation injuste. « Mon épouse connaissait un détective privé en Afrique du Sud. Nous l’avons fait travailler. Il a reconnu que ses investigations avaient eu un succès modéré car toutes les portes se fermaient mais il nous a parlé d’une serveuse de cet hôtel, appelée Suzy. Elle est arrivée deux jours avant nous. Elle est partie juste après. Mais je ne vis pas non plus dans l’aigreur, je ne me laisse pas submerger par ce genre de sentiments. »

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