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Van der Merwe : de l’ombre à la lumière

Par Marc Duzan
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    Van der Merwe : de l’ombre à la lumière
Publié le Mis à jour
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Auteur d’une saison époustouflante avec le Stade français, Heinke van der Merwe est devenu le meilleur pilier gauche du Top 14. Le voici...

Midi Olympique avait fait de lui, l’an passé, le meilleur élément du recrutement parisien. Pourtant, Heinke van der Merwe n’est pas un monstre, rend quinze kilos à l’immense majorité des piliers droits qu’il affronte et ne compte que quatre sélections avec les Springboks, toutes obtenues lors d’obscurs matchs de semaine. Au fil du temps, le voile d’obscurité qui régnait jusque-là autour du gaucher parisien s’est néanmoins considérablement dissipé. Van der Merwe est une bombe et, dans le milieu, ça commence à se savoir. Voici deux mois, le sélectionneur national des Springboks Heyneke Meyer a même rendu visite à Gonzalo Quesada pour savoir comment se portait Morné Steyn, probable titulaire à l’ouverture lors du prochain Mondial, avant de se rencarder longuement sur ledit Heinke.

Et si Van der Merwe participait au Mondial anglais ? L’idée fait son chemin, dans la tête de l’ancien gourou des Bulls, qui s’est rendu compte que Tendai Mtawarira était seul au monde à ce poste, dans le squad des Springboks. « Heinke (30 ans) est l’un des meilleurs piliers européens, analyse son entraîneur Simon Raiwalui. Il possède une puissance incroyable en mêlée fermée et ne cesse jamais de travailler. Tous ses jours de repos, il les passe d’ailleurs au club. » Si la mêlée parisienne est réputée comme l’une des meilleures de France, Rabah Slimani, Rémi Bonfils et Laurent Sempéré n’y sont pas pour rien. Mais la clé de voûte de l’édifice reste, dans ce domaine, l’ex protégé de Joe Schmidt au Leinster. « Au Stade français, la mêlée est le travail de huit personnes, nous confiait-il au téléphone, mercredi soir. Je n’ai pas fait souffrir Carl Hayman tout seul. J’ai beaucoup trop de respect pour lui pour oser dire une chose pareille. »

Sa cinquième finale

Où qu’il soit, ledit Heinke (31 ans) se complaît dans « l’obscurité » et s’est visiblement habitué à ce qu’on le confonde avec l’un ou l’autre des Van der Merwe squattant le monde du rugby français. Lui est pilier, « depuis l’âge de 6 ans, comme mon père Schalk ». Il a toujours occupé le flanc gauche d’une mêlée et ne voit pas pourquoi ça devrait changer aujourd’hui. « Je n’ai jamais cherché la lumière, confie-t-il d’une voix sourde. J’aime l’anonymat que me procure ce poste. » Au fil de sa carrière, l’ancien « gaucher » des Lions de Johannesbourg et du Leinster a disputé quatre finales. « Celle du Stade de France sera donc ma cinquième. Jusqu’ici, j’en ai perdu deux : la première avec les Lions en Currie Cup (2007), la seconde avec le Leinster en Ligue celte (2011). » De fait, le Springbok a pourtant gagné les deux plus importantes, glanant deux titres européens en 2011 et 2012, aux côtés de Johnny Sexton et Jamie Heaslip à Dublin. Il poursuit : « À l’époque, Clermont était notre bête noire en Coupe d’Europe. Nous détestions affronter cette équipe qui reste, à mes yeux, l’une des deux grandes références du rugby européen. Leur paquet d’avants est très massif. C’est là-dessus qu’ils tenteront de nous faire souffrir. »

Afin de se fondre dans le jeu de mouvement prôné par Quesada à son arrivée au club, l’ancien joueur des Lions de Johannesbourg - dix plaquages en moyenne par match - n’a pas vraiment eu à forcer sa nature. « Je l’appelle le pilier marathonien, conclut Adrien Buononato. Heinke est essentiellement réputé pour sa puissance en mêlée fermée. Il est pourtant toujours en mouvement, sur un terrain. Aux tests physiques de début de saison, il est souvent devant tout le monde. Ce qui m’épate aussi, chez lui, c’est son seuil de tolérance à la douleur. Récemment, il a disputé la dernière demi-heure d’un match alors qu’il souffrait d’une désinsertion du biceps… »

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