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Les 10 commandements du Mondial

Par midi olympique
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    Les 10 commandements du Mondial
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En vue de la prochaine Coupe du monde qui se déroulera en Angleterre du 18 septembre au 31 octobre, Midi Olympique a listé les 10 commandements à suivre.

1. Tu trouveras un ouvreur

S’il est est une problématique à laquelle sur laquelle ce Tournoi a déposé un flou supplémentaire, c’est bien celle-là. Quand l’Irlande possède Sexton, l’Angleterre Ford ou le pays de Galles Biggar, la France n’a toujours pas de numéro dix. Alors que l’illusion de novembre avait offert sur un plateau un ouvreur pour les Bleus, quelques coups de pied ratés, plusieurs mauvaises inspirations et une polémique inattendue ont éloigné Camille Lopez du statut d’homme providentiel du XV de France. Déjà fragilisé par des prestations décevantes depuis le début de la compétition, le Clermontois a carrément quitté le groupe en milieu de semaine passée en raison d’une blessure au genou droit, sous fond de grave tension entre le staff des Bleus et celui de l’ASMCA. Le premier le préparait à jouer, le deuxième a exigé son forfait. « Ce qui me pose problème, c’est que, cette semaine, le joueur m’appartenait », lâchait même Philippe Saint-André dimanche à son sujet. Lopez devrait se reposer quatre à six semaines. De là à l’imaginer louper le wagon pour la Coupe du monde, il n’y a qu’un pas… Que Jules Plisson ne l’a vraiment pas aidé à franchir. Son remplaçant, coupable sur le premier essai anglais, défaillant (lui aussi) dans ses tirs au but et suspect en défense, ne s’est clairement pas imposé comme la solution idoine. Si son appétit offensif et sa capacité à impulser le mouvement sont à mettre à son crédit, il n’a donné aucune garantie. À vrai dire, c’est le XV de France qui n’a pas de garantie dans la quête de son numéro dix. Qui donc pour mener le jeu des Bleus en Angleterre en septembre ? Si ce n’est pas le désert, on n’en est pas loin. Frédéric Michalak ? Porté disparu à Toulon. François Trinh-Duc ? À peine revenu de sa fracture du tibia-péroné et pas franchement installé sous l’ère Saint-André. Rémi Tales ? Toujours régulier et rassurant, jamais séduisant. Bref, autant de prétendants fragiles au trône. Sachant que, sans sa blessure, Pierre Bernard aurait même pu être essayé sans personne ne croit réellement en ses capacités à prendre les clés. Pourtant, si le brin d’enthousiasme né de Twickenham veut accoucher de lendemains, cela ne se fera pas sans un maître à jouer crédible et incontesté. Et si c’était le premier chantier de la préparation pour le staff ?

2. Tu remettras tout à plat dans le staff

Faut-il y voir un effet collatéral de l’arrivée de Serge Blanco, dont on se demande encore quel est le rôle précis auprès du staff (lire ci-contre) ? Le fait est que, depuis le mois de juin dernier et la désastreuse expérience de la défense inversée face à l’Australie, les frontières des responsabilités au sein du staff se sont floutées, Saint-André venant au secours de la défense, avant de la laisser de nouveau à Patrice Lagisquet. Un sentiment renforcé par l’influence toujours plus importante de Yannick Bru, l’entraîneur des avants, sur la globalité du jeu. Au vrai, si l’excellence des relations humaines entre les entraîneurs ne souffre d’aucune contestation, ce qui avait été pris pour une richesse au départ (c’est-à-dire les sensibilités diverses au sein du staff) ressemble à l’usure davantage une faiblesse, chaque membre du trio se trouvant tiraillé par ses conceptions « philosophiques » pas toujours partagées par les autres. D’où une certaine cacophonie en interne, et un discours à plusieurs voix dont les joueurs se sont plaints lors de leurs réunions suivant la défaite face au pays de Galles.

Les quinze derniers jours ont-ils permis de changer la donne ? Difficile à dire, même si la nette victoire de Rome ainsi que la prestation résolument offensive des Bleus à Twickenham laissent augurer d’un nouvel état d’esprit. « Depuis quinze jours, on évolue enfin en équipe », s’est félicité le capitaine Dusautoir. Reste désormais que cette même équipe, pour franchir un cap, doit se dessiner une identité de jeu conforme à ses moyens. Laquelle demeure l’apanage du staff, bien qu’elle doive être cooptée par les joueurs… Le temps du Tournoi est désormais terminé, qui sonne la fin des tâtonnements et des incertitudes liées aux blessures et autres méformes. Désormais, la liste des 36 que livrera PSA devra être constituée en fonction d’un projet de jeu clair, auquel Saint-André, Bru et Lagisquet devront croire ensemble. Sous peine que leurs joueurs n’y croient pas non plus…

3. Tu définiras la mission de Blanco

Il devait décharger Philippe Saint-André des broutilles politiques qui parasitaient jusque-là le travail du sélectionneur. Propulsé au chevet du XV de France après l’australo-piquette de l’été 2014, Serge Blanco avait pour mission de permettre au « Goret » de se consacrer exclusivement au sportif. Verdict ? Le vice-président en charge du haut niveau n’a pas encore trouvé sa place, et son titre, au sein du groupe France. Durant les deux mois du Tournoi des 6 Nations, Blanco n’a jamais vraiment quitté les Bleus, mais n’a pas répondu là où on l’attendait. Au vrai, il aurait dû monter au front aux côtés de Philippe Saint-André, lorsque celui-ci se décida enfin à briser le silence, au lendemain de la défaite contre le pays de Galles. De même, il n’aurait pas été vain que le président du Biarritz olympique ne fasse entendre sa voix, dans le conflit larvé qui opposa dernièrement le staff des Bleus au club de Clermont, au sujet de la blessure du demi d’ouverture Camille Lopez. Pourquoi diable a-t-il laissé Saint-André, qui n’excelle pas dans l’exercice, se débattre au milieu du flot des questions, mercredi dernier à Marcoussis ? Pourquoi ne s’est-il pas servi de l’autorité qu’il représente encore dans le giron rugbystique pour dissiper les malentendus persistant entre l’un des plus gros pourvoyeurs d’internationaux et le staff du XV de France ?

En clair, Serge Blanco doit trouver sa place, dans l’entourage direct du XV de France. Grand frère, simple élu fédéral ou super manager ? Au sujet de l’ancien arrière du XV de France, de nombreux Tricolores s’interrogent d’ailleurs sur sa fonction véritable en équipe nationale, certains d’entre eux urgeant même Saint-André de clairement définir ses prérogatives.

Si le rôle de Blanco reste à définir, sa patte se fait néanmoins sentir. Interlocuteur privilégié de Thierry Dusautoir depuis quinze jours, le bras droit de Pierre Camou a poussé pour que le staff offre au capitaine tricolore les lieutenants qu’il appelait de ses vœux (Nicolas Mas, Maxime Mermoz), jugeant la charge de travail trop importante pour un homme seul. En conclusion, s’il est loin d’être inutile, Blanco doit aujourd’hui se fondre en intégralité dans la réalité des Bleus.

4. Tu chériras tes lieutenants

Samedi soir, l’entraîneur des avants français, Yannick Bru, finissait avant de quitter Twickenham par convenir : « Cette quinzaine a été la plus riche de notre mandat. Et oui des joueurs se sont révélés prendre du poids dans le groupe. » Promus lieutenant du capitaine Thierry Dusautoir, presque par défaut à Rome Nicolas Mas et Maxime Mermoz et, dans une moindre mesure, Sébastien Tillous-Borde et Yoann Maestri, ont tout autant assumé qu’assuré. Pour les deux premiers, il s’agit d’une véritable résurrection. Au départ de ce Tournoi des 6 Nations, ces deux titulaires de la finale du Mondial 2011 n’entraient plus dans les plans du staff du XV de France. Mermoz était l’oublié de toutes les listes sur les trois premiers matchs et le « Bus » poussé gentiment sur une voie de garage. Esseulé après la suspension de Pascal Papé et après le désastre de la défaite au Stade de France, Thierry Dusautoir plaida la cause du pilier droit auprès du staff mais aussi de Serge Blanco lors du long conciliabule entre les deux hommes lors du banquet d’après-match. Mermoz profitait des forfaits de Fofana et de Lamerat (déchirure musculaire tous les deux) pour revenir par la petite porte. Au pied du mur, Mas et Mermoz se montraient précieux dans la vie du groupe. À Londres, le centre toulonnais outre une prestation quatre étoiles, a été le patron de la ligne de trois-quarts communicant énormément notamment avec Gaël Fickou et Scott Spedding. Saint-André dimanche matin reconnaissait publiquement avoir trouvé des relais autres que Dusautoir et Papé. Symbole du nouveau statut de Mermoz, sa relation durant le week-end londonien avec Patrice Lagisquet qui, au début du Tournoi, avait quelque peu stigmatisé le comportement du joueur et qui durant les 48 ans passés en terres britanniques à multiplier les apartés avec lui. Les deux hommes discutent et semblent être peut-être pour la première fois de leur collaboration sur la même longueur d’onde. Tant et si bien qu’à l’issue de ce Tournoi, la perspective d’un rappel des « vieux », Harinordoquy, Bonnaire ou Rougerie ne semble plus du tout pertinent. Le groupe France semble avoir trouvé enfin son noyau dur de leader, l’équilibre reste fragile, il ne faudrait pas leur mettre des bâtons dans les roues.

5. Tu oublieras les stars de novembre

Les Racingmen Teddy Thomas et Alexandre Dumoulin, le Bayonnais Charles Ollivon étaient les trouvailles de l’automne. Trois mois plus tard, on les a déjà oubliés ! Pour différentes raisons, ils n’ont pas marqué beaucoup de points durant ce Tournoi. Pour Thomas et Ollivon, handicapés par quelques pépins physiques, il semble qu’ils aient payé leur comportement en dehors du terrain. PSA n’avait pas encore utilisé l’expression mais il semble bien qu’en novembre dernier, deux des grands espoirs du rugby français se soient comportés au sein du groupe France comme des « starlettes ». Passe encore, le retard de l’ailier fantasque à un entraînement 72 heures avant le test-match face à l’Argentine, son comportement avec ses partenaires a été stigmatisé par certains de ses adversaires et son exhibition de rugby à VII, lors de la mi-temps de Racing - Grenoble, alors qu’il était officiellement blessé n’a pas plaidé en sa faveur. Celui qui est considéré comme le chouchou de Serge Blanco, a un talent indéniable, mais il doit apprendre à se fondre dans le moule d’un groupe. Tout comme Charles Ollivon aux qualités rugbystiques indéniables mais dont l’attitude dans la vie de groupe, et l’entorse à quelques règles de vie, ont choqué plusieurs de ses partenaires en équipe de France. Enfin, reste le cas d’Alexandre Dumoulin. Rien à lui reprocher au niveau extra-sportif. Au contraire, son altruisme et sa bonne humeur ont été salués par tous. Reste qu’après un match et demi avec le XV de France (80 minutes face aux Fidji et une mi-temps face aux Australiens probantes), il a depuis complètement disparu des écrans radars. Officiellement, il souffre d’une tendinite chronique au talon d’Achille, il a subi des injections de plaquettes pour que sa blessure cicatrise plus vite sauf qu’il n’est plus apparu sur les terrains de Top 14 depuis le 28 décembre dernier. Le temps presse d’ici au 19 mai. Soit, celui qui était présenté comme le joyau inespéré, résout rapidement ses problèmes physiques et enchaîne quelques matchs et il pourrait être de l’Eurostar, soit il donne raison à ses détracteurs qui le présentent comme le Yoann Gourcuff du rugby.

6. De Twickenham, tu feras ta philosophie de jeu

Pour que les promesses de jeu aperçues à Twickenham deviennent réalité, Philippe Saint-André va devoir mettre un mouchoir sur sa fierté et aller contre nature. Le sélectionneur est un pragmatique. Défense, conquête, jeu au pied et prise du milieu de terrain sont ses maîtres mots. Depuis toujours, PSA construit ses équipes en s’appuyant sur ces secteurs de jeu et sur des joueurs taillés dans ce moule. Samedi, au cœur de Twickenham, la composition de l’équipe ne correspondait pas à la philosophie de Saint-André. L’association Mermoz-Fickou au centre, ce n’était pas dans ses plans initiaux. En raison des blessures des uns et des autres mais aussi des insuffisances constatées depuis le début du Tournoi, il a donc été contraint de bâtir une formation très loin de ses idéaux et de laisser aux joueurs cadres plus de latitude dans le choix de la stratégie. Conséquence : les Bleus ont bafoué tous les principes de jeu chers à leur sélectionneur. En défense, ils ont laissé les portes ouvertes à un record. 55 points encaissés contre une nation de l’hémisphère Nord, c’était du jamais vu. En conquête, PSA l’a confessé : « Les Anglais nous ont un peu dominés. » En ratant douze points face aux perches et en minorant le pied (31 coup de pied), les Bleus ont privilégié le jeu de mouvement en occultant quasi systématiquement la prise du milieu de terrain. Par le passé, Saint-André s’est souvent reposé sur la puissance de Bastareaud pour jouer dans l’avancée. Samedi à Twickenham, les Bleus ont été cherchés les espaces sur les extérieurs en se faisant beaucoup de passes (169), notamment devant la défense. Un risque plus ou moins calculé. Certes, le XV de France a perdu de nombreux ballons dans les zones de ruck, faute d’avoir la capacité physique suffisante à la production d’un tel jeu, mais il a aussi inscrit cinq essais à une défense anglaise souvent resserrée. Cinq essais inscrits dans le temple du rugby, ce n’était jamais arrivé ! « On a jamais été contre le jeu, s’est défendu Saint-André dimanche matin. Ce qui m’a plu, c’est d’ailleurs que les joueurs aient joué au rugby, aient pris des initiatives, qu’ils aient montré des intentions de jeu. Mais pour gagner la Coupe du monde, il faudra trouver un juste équilibre. Je vous rappelle qu’en 2011, l’équipe de France est finaliste du Mondial avec deux buteurs (Yachvili et Parra, N.D.L.R.) qui réunis sont les meilleurs réalisateurs de la Coupe du monde. » Un détail important qui laisse à penser que PSA n’ira pas contre nature si facilement.

7. Tu en finiras avec la « Bastareaud-dépendance »

Son profil offre une option inédite. Certes. Ses performances ne déçoivent jamais. Évidemment. Sa présence dans le groupe au Mondial est indispensable. Certainement. Pour autant, Mathieu Bastareaud ne doit plus être la solution à tous les maux bleus. Celui qu’on recherche systématiquement sur les premiers lancements, comme cela fut le cas trop souvent. Car si son gabarit atypique permet en permanence de fixer les défenses au milieu du terrain, il réduit aussi et considérablement les alternatives de jeu offertes au XV de France. Forcément, ses 120 kg au centre n’entraînent pas le mouvement vers les extérieurs et ne favorisent pas les mouvements d’envergure. De même qu’ils diminuent sa capacité de déplacement, donc le choix des relances. Or, si les Bleus veulent pratiquer un jeu plus ambitieux, comme cela semble être le cas depuis le déplacement en Italie, ils doivent apprendre à se passer de lui. Comme l’a prouvé le match de samedi. En son absence et au cœur d’une rencontre au rythme et à l’intensité incroyables, les Mermoz et Fickou se sont montrés aussi actifs que précieux, par leur mobilité, leur fluidité et leur capacité à amener de la continuité. Là où Bastareaud ont peut-être affiché certaines limites. Mais le simple fait de le compter dans son effectif est pourtant une force. D’abord parce que son physique impressionne les autres nations - les poussant parfois à se focaliser sur lui - et ensuite parce qu’il peut s’avérer très précieux en certaines situations précises. Quand le climat ou l’adversaire ne permettront pas les grandes envolées, le recours à un jeu plus restrictif, donc à sa force de pénétration, sera bien sûr réclamé. Peut-être même en cours de match quand les défenseurs adverses commencent à marquer le pas. À la condition que lui accepte le rôle d’impact player, ce que son visage fermé, affiché tout le week-end, ne laissait pas transpirer…

8. Tu sélectionneras un troisième ligne de rupture

Thierry Dusautoir, avec sa prestation quatre étoiles, a mis fin au débat. Le capitaine incontesté du groupe France, reste encore un joueur de très haut niveau. Critiqué sur la première moitié du Tournoi, parfois à juste titre (seulement trois plaquages face aux Gallois), piqué dans son orgueil, il a réagi en champion tout en assumant en dehors du terrain ses responsabilités. Il termine ce Tournoi des 6 nations, qui devrait être son dernier, au firmament sportivement mais quelque peu épuisé mentalement. Il a obtenu de la part du Stade toulousain, une semaine de repos complet. Dusautoir ne sera pas du choc la semaine prochaine entre le RCT et Toulouse au Stade Vélodrome de Marseille. Sa prestation face au XV de la Rose a aussi mis en exergue, une nouvelle fois, son double emploi avec le « décathlonien » Bernard Le Roux. Le Sud-Africain, indiscutable pour le patron des avants Yannick Bru, n’aura pas convaincu ses détracteurs sur le match de Twickenham. Au contraire. Par son incapacité à avancer sur chacune de ses prises de balles, par ses plaquages ratés (4) fait nouveau, il a milité sans le savoir, pour son remplacement par un troisième ligne dit de rupture. Les prétendants ne manquent pas. On pense tout d’abord à Yannick Nyanga, appelé à chaque liste de trente durant ce 6 Nations mais recalé chaque fois, on pense aussi au Montpelliérain Fulgence Ouedraogo, le grand oublié de cette saison, ou encore au Clermontois Alexandre Lapandry : trois joueurs qui présentent sur certains plans physiques quelques lacunes mais dont les candidatures dans le groupe France pour le Mondial, doivent être au bas mot étudiées. Notamment dans ce style de rencontre endiablée. Le staff doit revoir certains de ses dogmes et s’ouvrir à un style de jeu, et donc à un troisième ligne de cette trempe. Certes, il est parfois judicieux, dans les matchs où tu choisis une stratégie ostensiblement défensive, d’aligner Le Roux et Dusautoir ensemble comme contre l’Australie ou même le match à Rome durant ce Tournoi, mais dans les rencontres où tu te dois de produire un gros volume de jeu, L Roux doit être sacrifié. C’est aussi l’un des enseignements de ce 6 Nations.

9. Tu formeras un buteur

Le constat est probablement aussi cru que cruel, mais à l’heure actuelle, le buteur le plus fiable du groupe France demeure probablement l’entraîneur du jeu au pied Romain Teulet… On exagère ? À peine… Car si les Bleus ont vaincu l’Italie et l’Écosse en réalisant des sans-faute au pied, leurs défaites face à l’Irlande, le pays de Galles et l’Angleterre doivent énormément à leur manque de régularité face aux poteaux. Lopez, puis Plisson et Kockott vendangeant trop de points pour l’emporter dans une rencontre de haut niveau… Un constat que PSA a toujours du mal à digérer. « C’est le mal du Tournoi, mais c’est aussi notre mal depuis plus longtemps. Est-on prêt à sacrifier un bon joueur pour un bon buteur ? Ce sont les questions que l’on se pose, ça c’est sûr. On va identifier les 5-6 buteurs capables de nous faire grandir, et Romain va avoir du boulot 24 heures sur 24. Je ne donnerai pas de nom. L’annonce est le 19 mai, on va continuer à voir des matches, à faire le tour de la France, à échanger avec les encadrements de club. On fera notre choix avec la plus grande réflexion possible. » Mais justement, quels seraient désormais ces buteurs susceptibles de succéder à Dimitri Yachvili, grand artificier du Mondial 2011 ? Les pistes ne sont pas nombreuses. Meilleur réalisateur l’an dernier, Gaëtan Germain est en outre le fils d’un des meilleurs amis de Saint-André, et fut très proche d’être convoqué en Italie. Reste que Spedding et Dulin sont depuis longtemps les favoris du poste d’arrière. La candidature de Jonathan Wisniewki, meilleur buteur de l’exercice en cours et maître d’œuvre du projet de jeu grenoblois, aurait du sens. Reste que ses carences défensives, encore aperçues lors de la victoire du FCG à Paris, semblent rédhibitoires aux yeux du staff. On se souvient également que Pierre Bernard aurait pu entrer dans le groupe sans une blessure, mais ses échecs lors de coups de pieds décisifs ces derniers mois lui ont valu une petite baisse de crédit. Quant au cas Morgan Parra, perturbé par sa rupture des ligaments croisés postérieurs, celui-ci se trouve d’autant plus perturbé par l’émergence de Tillous-Borde comme lieutenant de Dusautoir. Sacré chantier…

10. Tu décaleras Fofana à l’aile

Joueur cadre du mandat de Philippe Saint-André dont il n’a manqué que les deux derniers matchs, Wesley Fofana a-t-il perdu sa place de titulaire indiscutable au centre de l’attaque au profit de l’association Mermoz-Fickou ? Difficile à dire aussi sèchement, tant les deux matchs livrés par la nouvelle paire se sont situés aux antipodes en matière de scénarios. N’empêche que les deux hommes ont marqué des points, ne serait-ce que pour avoir ressuscité un jeu de ligne auquel Fofana apportait un certain frein, de par sa volonté de gagner ses duels offensifs. Se trouvait-il visé par le terme de « starlettes » utilisé par PSA ? Le fait est que Fofana, plutôt transparent en bleu depuis une saison, n’a pas semblé enclin aux efforts consentis par Mermoz ou Fickou, ne serait-ce qu’en termes de replacement pour porter soutien à leur triangle arrière sur les ballons de contre-attaque. Et au vu de la dynamique enclenchée, on imagine bien les deux hommes partis pour rester…

Toutefois, le XV de France peut-il décemment se passer d’un Wesley Fofana à son meilleur niveau ? Bien sûr que non… C’est pourquoi il semble évident aujourd’hui de rechercher d’autres pistes, comme celle de le voir revenir à l’aile, poste auquel il avait été lancé en bleu. « Nous avions été les premiers à le faire mais à ce moment-là, on nous le reprochait » souriait Philippe Saint-André à l’évocation de cette possibilité, qui avait également eu le don de mettre en colère Patrice Lagisquet lorsque la question lui avait été posée en Irlande. Sauf que si Fofana rechignait à l’époque publiquement à s’exiler en bout de ligne, le peu de progrès entrevu depuis lors dans sa faculté à faire jouer les autres, ainsi que l’émergence d’une forte concurrence, pourraient lui valoir de reconsidérer la question. D’autant que si Noa Nakaitaci a nécessairement marqué des points de par son impact offensif en Angleterre, sa légèreté au moment d’aplatir ainsi que son manque de sécurité en matière de défense collective sont autant d’arguments qui, pour l’heure, ne font pas de lui un titulaire incontestable. Peut-être aujourd’hui le seul de la ligne de trois-quarts…

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