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Castanet adopte la carte jeune

Par midi olympique
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    Castanet adopte la carte jeune
Publié le Mis à jour
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Malgré un « voisinage » des plus prestigieux, le club castanéen construit sa propre histoire en s’appuyant sur ses différences et de solides certitudes. Découverte.

Unique en son genre. Le club de Castanet, en Fédérale 1, fait figure d’ovni face aux autres clubs. La raison ? Le choix des joueurs évoluant dans son équipe première. Sur les 26 joueurs qui composent le groupe, un tiers de l’effectif est constitué d’universitaires. Un choix pleinement assumé par la présidence du club. Au vu de sa situation géographique, entouré de très bons clubs, Colomiers, Toulouse, ou Castres, et de ses finances (38e sur 40 au niveau des budgets de la division, avec 530 000 euros) le club n’a pas tellement le choix, non plus. Cependant, le modèle choisi et appliqué a fait ses preuves. Il a permis aux Rouge et Blanc de monter en Fédérale 1 ainsi que de se maintenir depuis cinq ans dans cette division. Avec à la clé, systématiquement, une place qualificative pour disputer la montée en Pro D2. De quoi faire certains envieux… En effet, l’équipe seniors est composée uniquement de joueurs pluriactifs (joueurs opérant des études ou un travail). Un cas de plus en plus rare en Fédérale 1 où beaucoup de clubs comptent dans leurs rangs joueurs étrangers et professionnels. Aujourd’hui la moitié des clubs n’évoluent plus qu’avec des pros.

Suite au départ de son entraîneur l’an passé, l’Avenir castanéen a recruté Jean-Louis Dessacs. Un coach qui a entraîné les jeunes au Racing, ainsi que l’équipe de France universitaire de 2004 à 2011. « C’est un modèle de club qui est très rare dans le paysage actuel de la Fédérale 1. On est pratiquement les seuls à avoir autant d’étudiants. La moitié des joueurs qui jouent ici évoluaient en Espoirs il y a deux ans », explique-t-il. Une donnée qui oblige cependant le club à développer un savoir-faire pour aider les jeunes joueurs à progresser.

Une continuité dans la formation

Connaissant ses caractéristiques économiques, Castanet cible en priorité les Espoirs des clubs professionnels situés dans son périmètre géographique. Une alternative également intéressante pour les juniors qui n’ont pas réussi à percer dans les gros clubs. « Ce sont des jeunes qui ont de la rigueur, qui sont très respectueux au niveau de leur hygiène de vie et du groupe. Ils sont très bons pour la Fédérale, 1 car ils se sont déjà confrontés aux meilleurs », souligne encore Dessacs. Le club a donc décidé de les faire évoluer en équipe première, pour les amener à maturité. Toutefois qui dit formation implique forcément un rapport au temps différent. C’est l’éloge de la patience. « La Fédérale 1 est quasiment une troisième division professionnelle, les Reichel ont besoin de temps pour se mettre au niveau. Mais c’est un très bon championnat, où ils peuvent continuer à progresser. » Toutefois, cette méthode peut montrer ses limites : les avants sont souvent trop « tendres » physiquement pour tenir de manière constante. Seul un petit nombre d’entre eux arrive à tirer son épingle du jeu, compte tenu d’une maturité physique précoce. Un constat moins évident chez les arrières, eux qui compensent avec des qualités de vitesse, et de techniques.

L’exemple castanéen détonne quand des clubs comme Lille ou Aix-en-Provence préfèrent solliciter des joueurs plus expérimentés, anciennement pensionnaires du Top 14 et du Pro D2. Ou encore enrôler des étrangers. « Ce sont des joueurs plus mûrs physiquement oui, mais pas meilleurs techniquement ou stratégiquement, note l’entraîneur. Face à cette réalité, nous sommes pourtant conscients que ce modèle ne pourra pas nous emmener jusqu’au titre de champion de France. Mais il nous permet de survivre en Fédérale 1 ! »

Une mise en place particulière

Cette vision à moyen terme ne garantit cependant pas de bons résultats en permanence. Qu’importe, ce n’est pas le leitmotiv du club haut-garonnais. « Ici la reconduction du staff ne dépend pas des résultats immédiats, elle est énormément liée à sa capacité à former des jeunes joueurs », admet Jean-Louis. Par conséquent, en seniors, l’équipe réserve s’entraîne conjointement avec l’équipe première. « On a choisi de faire de cette équipe une formation Espoirs moins de 23 ans. C’est-à-dire qu’elle intègre en priorité des jeunes joueurs de manière à ce qu’ils puissent continuer à s’aguerrir. Et surtout ils s’entraînent toujours avec l’équipe 1. On fait tous les entraînements en commun. » Et d’ajouter : « Même si certains jeunes ne sont que de passage chez nous, on sera fier d’avoir été le club qui les a fait progresser et retourner dans le monde professionnel. Cela sera une réelle fierté », confie-t-il. Mais faire évoluer des jeunes demande une organisation bien spécifique. Soit quatre entraînements par semaine dont deux le soir et deux entre midi et 14 heures. Un modèle qui coïncide avec l’arrivée de Jean-Louis Dessacs. « Les entraînements qui ont lieu le midi se déroulent sur des terrains proches des rocades toulousaines, pour que les joueurs ne perdent pas de temps et d’énergie dans les déplacements. De même, pour qu’un joueur soit performant, il a besoin de fraîcheur. On propose donc des séances courtes, attractives. Le joueur peut prendre du plaisir pour qu’il ait envie de rester l’année suivante » Un vœu qui semble s’exaucer puisque les Belascain de Castanet sont premiers de leur poule à mi-saison. Preuve que le niveau des jeunes augmente et que le club grandit doucement. R.C.

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