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Un combat perdu d’avance ?

Par Jérôme Fredon
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    Un combat perdu d’avance ?
Publié le Mis à jour
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Cible de tous les mécontentements, la fameuse règle 8 de World Rugby a peu de chances d’évoluer dans les années à venir.

Par Jérôme Fredon

jerome.fredon@midi-olympique.fr

Le coup de gueule passé par les Sud-Africains pour dénoncer le pillage de leurs meilleurs jeunes par les autres nations met l’accent sur les règles d’éligibilité de World Rugby. Le rugby fait aujourd’hui partie des rares sports où la nationalité étatique n’est pas une condition obligatoire pour devenir éligible pour une sélection nationale. La nationale sportive peut en effet s’acquérir selon des critères hérités de la tradition du droit britannique et définis dans l’article 8 du règlement de World Rugby.

En vertu de cette loi, des joueurs étrangers exilés peuvent au bout de trois ans de résidence consécutifs dans un pays porter le maillot de la sélection nationale dudit pays. Cette règle a permis avec l’avènement du professionnalisme à de nombreux joueurs du Pacifique (Tonguiens, Fidjiens, Samoans) de devenir internationaux néo-zélandais et australiens. Deux sélections beaucoup plus prestigieuses et surtout plus rémunératrices que celles de leurs pays d’origine. Les Fidji, Tonga et Samoa sont depuis toujours confrontés à un manque chronique de moyens financiers. Une partie des aides reversées par l’IRB se retrouve en effet détournée à des fins personnelles par des dirigeants peu scrupuleux. Les joueurs sont toujours les plus grands perdants de cette mauvaise gouvernance avec des indemnités de sélections et de tournées dérisoires. Dans ces conditions, comment en vouloir à ces joueurs cherchant à obtenir une plus grande sécurité ?

Une accélération de l’exode

Pour les Sud-Africains, le scénario est totalement différent. La nation arc-en-ciel produit tellement de bons joueurs qu’elle alimente les autres équipes nationales. Un phénomène accru par le renforcement au cours de ces dernières années des quotas de couleur obligeant les équipes de Currie Cup et Super Rugby à accélérer la mixité sociale en leur sein. Depuis les années 90, les Sud-Africains exilés sous d’autres maillots et non des moindres (Angleterre, France, Australie, Italie, Irlande) sont légions. La Sarfu et ses Fédérations cousines du Pacifique s’évertuent à dénoncer cette fuite des biscottos au profit des nations les plus riches. Certaines voix s’élèvent pour demander l’abrogation pure et simple de cette règle 8 trop permissive dans son esprit bien que récemment assouplie pour le rugby à VII. Au fond, elle continue d’encourager les jeunes espoirs rêvant un jour d’embrasser une carrière internationale à prendre le chemin de l’exil. Mais il y a peu de chance pour qu’elles soient entendues. D’ailleurs, la Sarfu le sait. Autrement, elle ne plancherait pas sur un projet de mettre 150 joueurs sous contrat pour ralentir cet exode massif.

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