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Pro D2 - Grenoble, jusqu’au bout du rêve

  • Les Grenoblois, qui touchent du doigt un top 6 inespéré au vu de leur saison délicate à plusieurs points de vue, veulent notamment offrir la meilleure des sorties à leur capitaine Steeve Blanc-Mappaz (en bas à gauche). Photos Icon Sport
    Les Grenoblois, qui touchent du doigt un top 6 inespéré au vu de leur saison délicate à plusieurs points de vue, veulent notamment offrir la meilleure des sorties à leur capitaine Steeve Blanc-Mappaz (en bas à gauche). Photos Icon Sport
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Sanctionnés de douze points (ramenés à huit) en décembre, les finalistes de la saison dernière ont trouvé leur rythme de croisière depuis l’arrivée du printemps, l’emportant notamment à vannes puis à Nevers. Au point de toquer à la porte du top 6 pour la première fois de la saison…

On utilise souvent, à tort et à travers, le terme de "résilience" dans le rugby de haut niveau. Toutefois, s’il fallait user d’un seul mot pour qualifier la saison des joueurs alpins, celui-ci ne serait pour une fois pas usurpé. Au bord de la relégation en Nationale et du dépôt de bilan cet été, pénalisés de 12 points au classement (ramenés à 8, plus quatre avec sursis) à l’automne, en crise interne au point de demander le retrait du terrain de leur manager à la mi-février, les Grenoblois ont relevé tous les défis, leurs récents succès à Vannes puis à Nevers leur permettant désormais de rêver à l’impossible. "Notre capitaine Steeve Blanc-Mappaz en a parlé pour la première fois après la victoire à Nevers, confie le trois-quarts centre Romain Trouilloud. On a le sentiment, au vu des résultats de nos concurrents qui vont se rencontrer ce week-end, qu’on a de nouveau notre destin en main et qu’il faut y croire plus que jamais. En cas de victoire vendredi, en fonction des résultats des uns et des autres, on pourrait entrer dans le top 6 pour la première fois de la saison, entre la 4e et la 6e place…"

Le hic ? Il est qu’il faudra, pour cela, cesser de se faire des frayeurs inutiles à domicile face à des Aurillacois qui, eux non plus, n’ont pas abandonné leurs espoirs de qualification. "On sait que c’est un match piège pour nous, avoue le talonneur Barnabé Massa. On s’est fait bien peur contre Angoulême (21-18) voilà deux semaines, même si on avait un peu mis ça sur le dos des vacances… Mais la réalité, c’est qu’on a besoin d’avoir peur pour être performant. Avec tout le respect qu’on a pour cette équipe, ce n’est pas normal de perdre à la maison contre Dax quand on est capable d’aller gagner chez le leader. Peut-être qu’on est une équipe à défi, après tout…"

Goffi : "le droit de rêver"

Une équipe qui, au vrai, commence à effrayer toute la division, la perspective de croiser ces Grenoblois revenus des enfers en phase finale n’étant évidemment pas la plus réjouissante… "On est à 15 victoires cette saison, personne n’a fait mieux hormis Provence Rugby, rappelle Trouilloud. Toutes les équipes le savent : si Grenoble a la chance d’être dans les 6 au soir de la trentième journée, personne ne sera ravi de nous croiser en barrages." "On a vécu une fin de saison de fou l’an dernier, et on a tous envie de revivre ces émotions, prolonge Massa. Le fait d’être en mesure d’aller chercher une qualif’ inespérée, après avoir figuré tout en bas du classement, c’est un challenge de dingue." À tel point qu’à cet instant de la saison un échec dans cette quête serait paradoxalement vécu comme une contre-performance… "Au début de saison, on pensait que c’était impossible, sincèrement, jure Trouilloud. Notre seul objectif, c’était de sortir de la zone rouge et assurer au plus vite le maintien. Mais maintenant qu’on est là, si on n’arrive pas à intégrer le top 6, ce sera malgré tout une déception." "Je préfère ne pas en parler, car je n’imagine même pas ce scenario, assure le président Patrick Goffi. Cette équipe mérite de participer aux phases finales et si elle y parvient, elle aura le droit de rêver."

"Toutes les équipes le savent : si on a la chance d’être dans les six au soir de la 30e journée, personne ne sera ravi de nous croiser...", Romain TROUILLOUD, centre

Tous unis autour de Blanc-Mappaz

Ce rêve ? Personne ne le verbalise encore, évidemment. Reste que l’idée, petit à petit, commence à faire son chemin. "On a récupéré à peu près l’intégralité de notre effectif, la dynamique mentale de l’équipe est excellente, on a vu qu’on était capable d’aller gagner où personne ne gagne, énumère Goffi. Donc oui, si on a la chance d’être dans les six, je ne présage de rien pour la suite." "On est une bande de potes, pour la plupart formés au club et pour qui Grenoble est le club de cœur, qui arrive à la fin d’une aventure commune, rembobine Massa. Certains vont arrêter, d’autres changer de club, et on espère évidemment vivre encore quelque chose de fort ensemble." Un pour tous… Et probablement, aussi, tous pour un. "Steeve (Blanc-Mappaz, N.D.L.R.) a notamment envie de finir en beauté son aventure au FCG, et je crois qu’une qualification le récompenserait de tous les efforts qu’il consent depuis qu’il est au club." Jusqu’à aller chercher une montée pour le "forcer" à rester ? "C’est sûr que ce serait le plus simple pour lui, se marre Trouilloud. Mais c’est tellement compliqué de soulever un bouclier… On va déjà penser à intégrer le top 6 et y rester jusqu’à la trentième journée. Et ensuite, on réfléchira match après match." Un fonctionnement au jour le jour qui vaut pour les joueurs autant que pour ses dirigeants, lesquels se veulent toutefois plus confiants que jamais en l’avenir. "On va présenter notre situation financière fin avril, début mai, mais je sais d’ores et déjà qu’on a abattu un énorme travail, conclut Patrick Goffi. Et pour ça, nos meilleurs commerciaux ont bien évidemment été nos joueurs… La locomotive d’un club, c’est le sportif, et on ne peut pas dire que notre équipe ne véhicule pas des valeurs énormes." De force et de fierté, entre autres…

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