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Top 14 / Pro D2. Dossier droits télé (2/3) : un appel d’offres mais le souhait de poursuivre avec le diffuseur historique Canal+

Par Pierre-Laurent GOU
  • La LNR a la volonté de poursuivre avec le diffuseur historique du rugby Canal+.
    La LNR a la volonté de poursuivre avec le diffuseur historique du rugby Canal+. Icon Sport - Icon Sport
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Le 22 mai, la LNR dévoilera l’identité du diffuseur qui retransmettra jusqu’en 2031 le Top 14 et la Pro D2. Pour cela les chaînes de TV intéressées doivent répondre à un appel d’offres dont on analyse les enjeux.

  • Un objectif de 130 millions d’euros

C’est le nerf de la guerre. Même si les droits TV ne "pèsent" que 20 % du budget d’un club de Top 14 et 25 % d’un club de Pro D2, l’anticipation de l’appel d’offre est faite pour essayer de les maximiser et de poursuivre leur hausse constante depuis 2003. Pour cela, le comité de pilotage a fixé un prix de réserve global dont le montant a été révélé, de l’ordre de 130 millions. Toutefois, chaque lot a lui-même son propre prix de réserve. Compte tenu du fait que Canal paie actuellement 113,6 millions d’euros pour l’exclusivité et l’intégralité de la diffusion, l’objectif paraît réaliste.

  • Dépendant des droits du football, des cases horaires modifiées

Ce lundi 8 avril, la Ligue 1 n’a toujours pas trouvé son diffuseur pour la période 2024 – 2029. L’appel d’offres s’est révélé infructueux et depuis, la Ligue de football professionnel essaye de négocier de gré à gré avec les entreprises susceptibles d’être intéressées. Problème pour les cousins du ballon rond, depuis plusieurs années, ils sont en conflit ouvert avec le groupe Canal + et ont subi plusieurs revers économiques dont le dernier, retentissant, avec la faillite du groupe Mediapro. La direction de Canal + a annoncé ne plus vouloir diffuser le championnat français de football, qui a été autrefois son produit phare. Selon les dernières indiscrétions, c’est le groupe beIN Sports – diffuseur de la Champions Cup en rugby – qui est favori pour récupérer les droits du foot. Il pourrait toutefois sous-licencier deux rencontres à Canal +.

Un appel d’offres mais le souhait de poursuivre avec Canal +
Un appel d’offres mais le souhait de poursuivre avec Canal +

Ces deux entités pèsent lourd dans l’environnement économique du rugby. Les montants dépensés au foot pourraient manquer dans le rugby. De plus, au moment de l’ouverture des enveloppes de l’appel d’offres du Top 14 et Pro D2, le football devrait savoir à quelle sauce il sera diffusé. Surtout, on saura quelles cases horaires du weekend il occupera.

C’est pour cela que la LNR a prévu d’élargir la période de diffusion de ses matchs le weekend. Le Pro D2 pourra être visible du jeudi soir au samedi après-midi ou soir. De même pour le Top 14, il pourrait prendre la case du vendredi en prime time où même celle du dimanche en début d’après-midi, sachant que la majorité des rencontres devraient avoir lieu le samedi après-midi.

  • Canal + favori pour poursuivre la collaboration

Du côté de Canal +, notamment en raison de sa mésaventure footballistique, on se refuse au moindre commentaire. L’appel d’offres présenté par la LNR n’a toutefois pas offensé les dirigeants de la chaîne cryptée.

D’une part, toutes les cases horaires actuelles, notamment celles fortement suggérées par Canal + (le jeudi soir pour la Pro D2 et le dimanche soir pour le Top 14), sont maintenues si le futur diffuseur le souhaite. D’autre part, le système de coefficients de majoration ou de minoration des offres financières (coefficient multiplicateur qui va de 0,8 à 1,2) handicape forcément un nouvel entrant, notamment les fameuses plateformes de diffusion comme Amazon ou DAZN, qui ne peuvent pas démontrer leur savoir-faire ou proposer dès le départ une exposition comparable à celle de Canal +. Voilà pourquoi il serait très étonnant que Canal + n’emporte pas au moins une bonne majorité des lots.

  • Quatre packs pour deux diffuseurs au maximum

La Ligue a choisi de découper son offre en quatre packs ou lots. Elle propose aussi au marché à la fois la diffusion du Top 14 et du Pro D2. Le pack 3 permet à un éventuel diffuseur de bénéficier de la retransmission de rencontre des deux championnats. Une règle, toutefois, que ce soit pour le Top 14 ou la Pro D2 : les matchs ne pourront être diffusés que par deux groupes médias au maximum. La LNR ne souhaite pas éparpiller ses compétitions. Il est vrai que, pour le moment, pour l’amateur de rugby, l’offre est simple : tout sur Canal. Et il lui suffit de prendre l’option sport pour avoir aussi tous les matchs de Champions Cup et Challenge Cup, dont beIN Sports possède les droits pour trois saisons encore.

  • Une cinquième année en option

C’est le petit bonus offert par la Ligue, si jamais le prix de réserve est atteint soit par un seul diffuseur, soit par l’addition de deux : l’instance leur propose une cinquième année en option, au même tarif (soit 30 millions supplémentaires) afin d’avoir une visibilité plus longue. Les clubs de rugby professionnel français entendent ainsi sécuriser à la fois leur exposition et leur rentrée d’argent. Face aux incertitudes qui concernent le calendrier international (Coupe des Nations à partir de 2026, arrivée possible de l’Afrique du Sud dans le 6 Nations à l’horizon 2030), avoir un Top 14 et une Pro D2 les plus forts possibles constitue un très bon rempart.

  • Un élément de campagne pour une réélection de René Bouscatel

Prolonger à la hausse les droits TV des championnats serait une excellente nouvelle en vue des prochaines élections à la présidence de la LNR, qui doivent se tenir en mars 2025. Le président René Bouscatel réfléchit à un second mandat. Les anciens présidents Goze et Revol compteraient des partisans pour une nouvelle mandature. L’ex-député Didier Guillaume, membre du comité directeur en tant que personnalité qualifiée, réfléchirait aussi à la possibilité de se présenter. Bouscatel pourrait couper l’herbe sous le pied à tous ces éventuels adversaires avec un dossier des droits TV bouclé à la hausse plus d’un an avant l’échéance électorale.

Cette année 2024 va voir une évolution, pour ne pas dire une révolution en matière de diffusion des test-matchs du XV de France. Si, comme la plupart du temps pour la tournée d’été, les rencontres face aux Pumas du 6 et 13 juillet seront diffusées par Canal +, celles de l’automne sont tombées dans l’escarcelle de TF1. La première chaîne qui détient aussi les droits des Coupe du monde 2027 et 2031, a signé un accord avec la FFR pour être le diffuseur des matchs des Bleus en France hors compétition. Le Japon le 9 novembre, la Nouvelle-Zélande le 16 et l’Argentine le 23 seront au programme.

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Les commentaires (2)
MILOUB Il y a 20 jours Le 09/04/2024 à 15:59

Le risque de plusieurs diffuseurs est la fuite des abonnés! Mais ça n'a pas l'air de gêner la LNR!
Et l'exemple du Foot ne les fait pas réfléchir pour autant.

Avdemuret Il y a 20 jours Le 09/04/2024 à 15:51

Je ne connais pas les dessous du dossier mais lorsque l'on voit l'avalanche de publicité lorsque les matchs sont retransmis sur les chaînes publiques, on se dit qu'il serait préférable de continuer avec Canal.