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Pro D2 - "Envie de montrer mon vrai visage", retour sur le parcours de Michael Ruru, demi de mêlée du RC Vannes

Par Jérémi BLACHÈRE
  • Le demi de mêlée Michael Ruru est précieux pour guider le jeu vannetais.
    Le demi de mêlée Michael Ruru est précieux pour guider le jeu vannetais. Icon Sport - Alexandre Dimou
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Après une année passée sans jouer, le demi de mêlée Michael Ruru a su s’imposer dans la cité des Vénètes qu’il espère emmener au plus haut niveau grâce à son expérience.

S’il fait aujourd’hui les beaux jours du côté de la Bretagne et du RC Vannes, c'est à 19 000 kilomètres d’ici que Michael Ruru a fait connaissance avec le rugby. D’aussi loin qu’il s’en souvienne, il a toujours été question d’ovalie. "J’ai commencé tout petit. On jouait tout le temps avec mon frère. J’étais plus gros que lui à l’époque, donc je gagnais plus souvent (rires)", confie le Maori. Dès lors, la passion n’a plus quitté Michael Ruru qui n’avait qu’une idée en tête : embrasser le destin de son idole Jonah Lomu et marquer de son empreinte le monde du rugby. Du moins, c’est ce qu’il croyait.

Premiers rebonds

C’est à l’aile que Michael Ruru a répété ses premières gammes. Mais un test pour intégrer la sélection des moins de 13 ans de la province d’Hawke Bay qui va rebattre les cartes. "J’ai été retenu mais pour rester dans l’équipe, le coach m’a dit que je devais passer talonneur. J’étais tellement triste (rires). On était en 2001, je ne me voyais vraiment pas être un "gros"", explique-t-il. Mais après plusieurs saisons au talon, une nouvelle reconversion s’offre à lui. "En juniors, on m’a refait le coup. Le coach m’a dit que j’allais rester dans le groupe mais cette fois, en tant que demi de mêlée", déclare-t-il, amusé. Après être passé de l’aile au talonnage, voilà que les clés du jeu sont déposées dans les mains de Michael Ruru, l’amenant à vivre sa première en pro dans sa province de Hawke Bay en 2012. Cette année sera également celle de la paternité. Avec une conséquence directe sur la carrière du joueur : "Ma copine, qui est devenue ma femme, est Australienne et elle était enceinte de notre premier enfant. Elle a voulu se rapprocher de sa famille et on est partis en Australie".

Premier saut et grand envol

La famille rallie donc Perth et la Western Force. Le joueur y fait sa première campagne en Super Rugby en 2017 avant de rebondir chez les Melbournes Rebels. Après deux saisons passées entre autres à prendre conseil auprès du Wallaby aux 110 sélections Will Genia, il lui fallait trouver un nouveau point de chute. "J’avais deux possibilités : la France ou aller au Japon. Pour notre famille, c’était plus intéressant de venir en France", explique-t-il. Des échanges avec Ihaia West, Tim Nanai-Williams, Zack Holmes et Quade Cooper ont fini de le convaincre de tenter l’expérience hexagonale. C’est en juillet 2019 que Michael Ruru et sa famille débarquent à Bayonne. La ville, le club, son histoire : tous les ingrédients sont réunis et permettent au joueur de s’imposer petit à petit. En juin 2021, le demi de mêlée boucle une saison à 22 apparitions (dont 14 titularisations) contre le Stade français. Au quart d’heure de jeu, le genou craque, Ruru sort sur civière. Rupture des ligaments croisés du genou et luxation de ce dernier : absence estimée à plus d’un an.

Profiter de l’instant présent

Malgré tout, le joueur fait ce qu’il faut pour revenir en avance… mais surtout en vain. Entre-temps, le rendement de l’équipe actuelle, l’émergence de nouvelles solutions au poste et le statut non-JIFF ont fait reculer le joueur dans la hiérarchie aux yeux du staff. L’ex-Bayonnais Maxime Lafage, parti à Vannes à l’intersaison mais toujours proche du Néo-Zélandais, l’informe alors du besoin breton à la mêlée. Le courant passe entre le joueur et le club. La charnière allait pouvoir se reformer, permettant à l’homme de 33 ans de faire de nouveau ce qu’il préfère : jouer au rugby. "Je me suis toujours impliqué à fond dans le rugby et j’ai toujours eu confiance en mes capacités. Après cette blessure, j’avais vraiment envie de montrer une autre image de moi, la vraie", confie-t-il. Arrivé dans le staff vannetais quelques mois seulement avant son demi de mêlée, Yoann Boulanger se souvient de cette arrivée : "Ça a été la bonne pioche. Il est arrivé avec son professionnalisme et son exigence quotidienne. Ça a fait du bien au groupe". Conscient du bon coup, les Bretons n’ont pas attendu la fin du prêt pour signer le joueur jusqu’en 2025. De son côté, le joueur tire le meilleur de cette effervescence pour venir à bout d’inédits défis. "L’ambiance ici est folle. Peu importe le résultat, les gens sont derrière nous. À nous d’assumer notre statut sans oublier qu’on en est là grâce au travail et qu’il en reste encore. J’ai envie d’être champion de Pro D2 avec cette équipe", confie-t-il. Ça tombe bien, il semblerait que les Bretons aimeraient vraiment bien ça, eux aussi.

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