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L'édito du lundi : la part du sublime

  • Les datas prennent une place de plus en plus importante dans le rugby.
    Les datas prennent une place de plus en plus importante dans le rugby. MIDI OLYMPIQUE - PATRICK DEREWIANY
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Le rugby est un sport éminemment collectif, je ne vous apprendrai rien en écrivant ces premiers mots davantage touchés par la banalité que par la grâce. Oui, mais c’est toujours bon de le rappeler. Surtout quand tout autour de nous, dans la société comme en sport, l’aventure ou la performance ont l’exploration nombriliste pour moteur et les data en juge de paix.

Vous le verrez dans ce journal, les chiffres sont devenus indispensables autant que leurs data scientist, capables de vous traduire en tableau Excel le Grand Combat du XV de France (Denis Lalanne, 1958). Bonjour l’émotion !

Les data préfigurent désormais les critères ès qualités d’un match ou de ses acteurs, faisant fi de la part du talent et de l’intelligence, de la technique ou des indispensables quêtes de sens et de fluidité collective qui font la différence.

Mais ne nous leurrons pas. Aussi brillantes soient-elles, la science et l’analyse ne sont jamais que des outils au service du jeu ou de ses acteurs. Et non l’inverse.

Que serait l’Usap sans sa flamme collective qui embrase Aimé-Giral et a encore fait fondre les espoirs Castrais, samedi ? Que serait-il advenu des Palois, promis à la fessée pour avoir fait allègrement tourner, sans le talent d’un Attissogbé et sans le caractère de cette Section frondeuse ? Enfin, qu’aurait été le match si Toulouse ne s’était pas laissé griser par les volutes du jeu avant de s’en remettre à la richesse et à l’orgueil du collectif pour se sortir du piège ? Rien. Ou si peu.

Au vrai, et l’on y revient forcément, le collectif peut bien être devenu la partie immergée de l’iceberg il n’en reste pas moins notre tout : la cause, l’ambition et la raison d’être ; les muscles, le cœur, le souffle et l’âme du rugby. Et c’est ce qu’il nous faudra toujours défendre, préserver et cultiver pour l’avenir.

Même au second plan, cantonné dans la pénombre des performances individuelles et des datas qui nourrissent les ego, ce sport délivre ses parts de sublime quand l’esprit est à la hauteur du dessein collectif, de l’engagement et de l’imaginaire de ses acteurs.

Le reste, tout le reste n’est jamais qu’un outil au service du collectif, un atout sur le chemin de l’excellence. Il en va ainsi de nos chères data, si précieuces quand ils font grandir les acteurs et éclairent le jeu d’une intelligence qui n’a encore rien d’artificiel. Il en va aussi des joueurs, des stars dont notre sport peine à assumer l’importance et même des phénomènes qui, tel un Antoine Dupont, sont les meilleurs ambassadeurs de la cause commune. Pourvu que ça dure. Le plus longtemps possible.

Vous êtes hors-jeu !

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