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Top 14 - À Toulon, le muguet refleurit au printemps

Par Nicolas ZANARDI
  • David Ribbans s'empare d'un ballon en touche lors de la rencontre face à Montpellier
    David Ribbans s'empare d'un ballon en touche lors de la rencontre face à Montpellier Icon Sport - Icon Sport
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Si la crise couvait ouvertement au RCT en cas de faux pas face aux Montpelliérains du trio Laporte-Collazo-Carbonel, les Toulonnais se sont magistralement tirés du piège en l’emportant sur un score sans appel (54-7). un signal très fort à la concurrence et un retour dans le top 6.

Tous les ingrédients du drame pagnolesque étaient réunis. Du retour hyper médiatisé de l’ancien président, Mourad Boudjellal, en tribune Bonnus pour la première fois depuis quatre ans à celui des "frères ennemis" Bernard Laporte et Patrice Collazo, sans occulter évidemment les douloureux échanges de joueurs entre les deux clubs. Marius à Mayol, avec Bernard Lemaître dans le rôle de Raimu. "Tu imagines, si petit Louis se voit offrir la pénalité de la gagne à la 80e ?" s’interrogeait un supporter des plus angoissés pendant l’avant-match sur le zinc du comptoir du XV, ce bar de la Marine de circonstance tenu par Jocelino Suta et Soane Toevalu. "Parle pas de malheur, lui rétorquait l’ancien ailier international Marc Andreu. Je préfère penser que ce sera Paolo Garbisi qui l’aura, et qui va la mettre."

Parce qu’au vrai, minot, du totem André Herrero au héros de 1992, Jean-Christophe Repon, invité à donner le coup d’envoi, c’étaient toutes les générations d’un club qui s’étaient mobilisées. Un samedi à 15 heures, en plein soleil, pour le retour tant attendu du printemps. Bien conscients qu’en ce 23 mars, quelque chose de spécial allait forcément se jouer sur la pelouse de Mayol… Le hic ? Il est que, comme l’écrivait lui-même le grand Marcel, "l’auteur dramatique fait des pièces comme un figuier fait des figues, c’est-à-dire sans rien y comprendre." Et pour le coup, personne n’avait vraiment vu venir l’issue de l’histoire…

À l’issue de la démonstration des siens face à Montpellier (54-7), l'ailier varois n’a pas boudé son plaisir face aux micros, tout en insistant sur la nécessité de garder la tête froide.

L'interview : https://t.co/yEu98HluiK pic.twitter.com/OxPg2KjqKR

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) March 24, 2024

Posons-le ici clairement : si l’atmosphère se voulait printanière et légère, les couteaux n’en étaient pas moins prêts à être tirés dans les loges, au moindre faux pas. C’est donc bien face à leur destin que se présentaient les joueurs du RCT au coup d’envoi, qu’ils avaient en outre symboliquement choisi d’aborder face à tous les éléments, soleil et vent y compris. Comme pour envoyer le signal : rien, ni personne, ne pouvait ce jour-là les empêcher d’aller au bout de leurs intentions. Et surtout pas ces Montpelliérains, emportés par les vagues défensives varoises dès les premières secondes du match… "Vous me demandez ce qui n’a pas fonctionné chez nous, mais c’est surtout Toulon qui a tout fait pour que ça ne fonctionne pas, admettait sportivement après coup le manager adverse Patrice Collazo. D’abord sur les collisions, puis au ras du sol, ils nous ont imposé une intensité et une agressivité qu’on n’a pas été capable de suivre."

Villière : "on a connu trop de regrets ces dernières saisons..."

Du haut de la corbeille présidentielle, aux côtés du président du RCT, Bernard Lemaître, Bernard Laporte n’a pu que constater les dégâts et la furia de Varois emmenés durant les trente premières minutes par un Gabin Villière démoniaque. "On a pris conscience d’une chose, c’est que les saisons passent très vite, souriait l’ailier international. C’était un match couperet, comme chaque rencontre à domicile désormais. À la moindre défaite, aujourd’hui, l’aventure peut s’arrêter et on ne le veut pas, parce qu’on a connu trop de regret ces dernières saisons. On a les armes pour battre pas mal d’équipes, à nous de nous en donner les moyens si on ne veut pas regarder une fois de plus les phases finales à la télé."

Et pour tout dire, ce RCT observé samedi, guidé par les surpuissants Ribbans, Alainu’uese ou Du Preez a franchement une gueule de qualifiable, dès lors que les cannes de feu des Serin, Paia’aua, Dréan ou Jaminet se mettent en branle… " C’est probablement notre match le plus abouti cette saison, savourait l’entraîneur de l’attaque Andrea Masi. Ça fait des semaines qu’on travaille très dur et ce travail a payé, on a enfin réussi à se créer des opportunités au travers de nos structures mais aussi du talent des joueurs. Cela n’est pas dû au hasard : on sortait de notre meilleure semaine d’entraînement de la saison. On a bien préparé ce match et pris du plaisir mais, désormais, notre challenge numéro un, c’est la consistance. On a déjà fait de bons matchs à Mayol mais c’est important de confirmer notre progression à l’extérieur, si possible dès la semaine prochaine à Anoeta, face à Bayonne."

Histoire de valider au-delà d’une semaine le retour du RCT dans le peloton des qualifiables, lui qui ne demande désormais plus qu’à retrouver définitivement la lumière. "La seule bonne nouvelle de la journée nous concernant, ça a été de revoir Paolo Garbisi avec le sourire, s’amusait le deuxième ligne de Montpellier Bastien Chalureau. Normalement, il ne fait que râler, alors ça fait plaisir pour lui." Et pour le RCT tout entier, sans qui le rugby français ne serait évidemment pas ce qu’il est…

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