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Pro D2 - Béziers, taillé pour un retour parmi l’élite ?

Par Rémy Rugiero
  • Les Biterrois veulent consolider leur deuxième place synonyme de demi-finale à domicile. Des phases finales qu’ils n’ont pas connues depuis la saison 2017-2018 et le barrage face à Mont-de-Marsan.
    Les Biterrois veulent consolider leur deuxième place synonyme de demi-finale à domicile. Des phases finales qu’ils n’ont pas connues depuis la saison 2017-2018 et le barrage face à Mont-de-Marsan. Midi Olympique - Derewiany patrick
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Les Héraultais ont compilé les points et proposé un rugby spectaculaire depuis de nombreuses semaines. Simple épiphénomène ou réel virage amorcé par la formation qui truste le podium depuis décembre ?

Presque vingt ans, deux décennies que l’ASBH n’a plus goûté aux joutes de la première division nationale. C’était le temps du Top 16, celui de la génération Dimitri Szarzewski avec son acolyte Yannick Nyanga, fleurons de la formation biterroise, qui marquera profondément le club aux onze Brennus du sceau douloureux d’une longue traversée du désert par la suite. Jusqu’à une descente en Fédérale 1 en 2009, l’ASBH s’est difficilement relevée. Depuis, les Rouge et Bleu ont vivoté, entre stagnation et certains coups d’éclats.

Provence Rugby s'impose sur la pelouse d'Agen et conserve sa place de leader, Béziers s'offre un succès à Sapiac, Soyaux-Angoulême se donne un peu d'air dans la lutte pour le maintien... Voici nos pronos pour la 19ème journée de Pro D2 !https://t.co/BuICOcwXCJ

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) February 8, 2024

Comment Pierre Caillet, le patron du sportif, juge-t-il la probabilité actuellement d’un retour sur le devant de la scène avec son groupe : "Nous avons construit un effectif pour tenter d’accéder à la phase finale. Pas pour le Top 14. On est dans les clous en ce moment, sans connaître de véritables périodes compliquées. Ce que je retiens par contre, c’est la réactivité du club et de nos dirigeants maintenant. Évoquer le Top 14, c’est juste pour faire parler. Limite, ce n’est pas respectueux de notre équipe et de notre championnat, en se prenant pour d’autres. Pour être transparent, il s’en passe des choses dans le rugby. Et si un jour, nous devions faire face à un imprévu, on ne l’anticipe pas. Et si j’ai de la chance d’être à Béziers si ce moment survenait, et bien je préparerais l’année d’après, car on sait très bien comme cela se passerait." Une posture claire afin d’établir un climat propice et privilégié dans la construction d’une nouvelle ère. Sans utopie.

Des joueurs investis pleinement

Concernant les principaux intéressés, les acteurs et décideurs d’une telle issue, semblent tous unanimes. Sans verser dans la prudence, mais en ne se prenant pas pour d’autres non plus, le discours est sensiblement apaisé pour ne pas exciter les foules et ne pas céder à l’empressement. Gabin Lorre, le titulaire à l’arrière des Rouge et Bleu, détaille son point de vue sur une éventuelle montée du club : "Notre entourage, nos proches, dans mon village, cette question commence à venir dans les discussions. Le vestiaire ne se pose pas du tout ce genre d’interrogation. Disputer une phase finale, cela serait déjà fou. Nous devançons de grosses écuries actuellement et l’objectif, à ce jour, c’est de rester parmi les qualifiables. Bien sûr, nous ferons les comptes à la fin et on va tout faire pour aller le plus haut possible. Voir Béziers retrouver ce niveau de classement est déjà incroyable, faire en sorte que le club y figure chaque année serait peut-être déjà plus réaliste."

"Nous avons construit un effectif pour tenter d’accéder à la phase finale. Pas pour le Top 14. On est dans les clous en ce moment, sans connaître de véritables périodes compliquées."

D’autant que le groupe n’est pas insensible au contexte local avec plusieurs joueurs revenus au bercail et d’autres talents ajoutés. Le Piscénois décortique l’environnement : "L’histoire phénoménale, le palmarès, le public. Tout cela nous habite, même si on peut nous porter au pinacle après une belle série, tout comme nous tomber dessus si c’est plus dur. Moi, j’aime cette pression, j’ai toujours connu cela, il y a de la vie dans le stade et c’est un atout indéniable dans notre quête des hauteurs."

Une direction qui temporise

Alors que le centre de formation vient d’être considéré comme le meilleur de sa catégorie par les instances, l’ASBH doit-elle se prémunir à toute éventualité concernant un cheminement vers le Top 14 ? Jean-Michel Vidal, le président du Directoire, apprécie tout comme l’ensemble des dirigeants ce festin comptable et offensif proposé, et n’élude pas le sujet : "C’est aller trop vite en besogne d’évoquer ce type de considérations. On veut positionner Béziers dans la régularité. On ne refusera rien non plus. Puis l’incertitude est présente, le championnat n’a pas donné son verdict. C’est un travail de plus de trois années en coulisses. Nos recrues ont donné satisfaction, nous avons trouvé des leaders et le staff a mis en place un cadre qui permet d’être là où nous sommes. Auparavant, nous connaissions toujours une période creuse. Avec les profils à notre disposition aujourd’hui, effectivement on peut croire à un autre destin. Mais chaque chose en son temps, nous avons le contenu pour rivaliser, et je suis persuadé que le groupe se donnera le droit de jouer des choses à la fin."

Un effectif aux qualités certaines, aussi bien collectives qu’individuelles. Une trajectoire rythmée et emballante. De quoi donner un espoir insensé à tout un peuple, gavé d’espérances autrefois et qui ne recherche qu’à atteindre la jouissance de se frotter au gratin du rugby. Béziers possède le portrait-robot idéal du trouble-fête, comme un bastion de l’ovalie qui retrouverait ses lettres de noblesse.

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