La tendance du Midol : Romain Ntamack, la (très légitime) confusion des sentiments
Dans sa tendance, Jérémy Fadat s'épanche sur la position ô combien délicate de Romain Ntamack, qui n'était pas avec le XV de France au moment du "Mondial français".
Le 1er janvier, Romain Ntamack a pris la parole dans ces colonnes. Le symbole avait de la gueule, de démarrer l’année avec celui qui fut le héros du dernier Brennus toulousain et le grand absent de la Coupe du monde, fauché par une cruelle blessure au genou. Son retour à la compétition se rapprochant, le clin d’œil était sympa. Comme à son habitude, l’ouvreur s’est livré sans retenue, avec sincérité. Et certains de ses propos ont marqué les esprits. Parce qu’il a avoué avoir eu besoin de se « blinder » face à un éventuel parcours doré des Bleus : « Je pense que cela aurait été plus dur pour moi si la France avait été championne du monde. La cicatrice aurait été difficile à refermer... J’essayais de me projeter sur l’idée que les Français allaient être champions car ça aurait été compliqué à vivre pour moi. [...] Cela aurait été le plus beau jour du rugby français mais peut-être l’un des pires de ma vie. »
Ces quelques mots, que la majorité du public a compris, ont parfois viré à la polémique, donnant lieu un débat biaisé : « Était-il normal que Ntamack souhaite l’élimination des Bleus ? » NTK a pourtant répété dans le même entretien : « J’avais tous mes potes dans cette équipe de France, j’espérais pour eux qu’ils aillent le plus loin possible et qu’ils soulèvent cette Coupe. C’est pour ça que j’avais besoin de me projeter sur ce moment. [...] Mais il me semblait légitime de penser aussi à moi dans ce genre de période. »
Oui, c’était archi légitime, à la hauteur des sacrifices effectués des dernières années en vue de ce Mondial et donc du traumatisme de l’avoir raté. Et non, Romain Ntamack n’a - comme il le dit - jamais espéré l’élimination du XV de France. Au contraire. Mais il confie juste que celle-ci a adouci sa peine. Logique. C’est assez révélateur des dérives d’une société qui refuse de plus en plus la nuance. Oui, on peut ressentir deux émotions ambivalentes. On peut se séparer d’une personne, l’apprécier, souhaiter son bonheur et regretter qu’elle ne le trouve pas avec soi. Ntamack avait le droit d’espérer à la fois une issue magique pour les Tricolores et en souffrir si c’était arrivé. Car il est humain, tout simplement... Un comble, quand beaucoup lui ont reproché d’être trop « froid ». Mais, puisqu’il a annoncé récemment sa future paternité, il sera sûr de connaître, en 2024, la plus belle des émotions.
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