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XV de France - L'édito : Capitaine Greg, lieutenant Charles

  • Grégory Alldritt et Charles Ollivon (France).
    Grégory Alldritt et Charles Ollivon (France). Icon Sport
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On a mangé avec Charles Ollivon, il n’y a pas si longtemps - il y a onze jours très exactement, au soir du lundi 8 janvier. C’était dans les locaux du resplendissant RCT Campus, côté brasserie, autour d’un "filet de daurade, jus bouillabaisse, fenouil braisé, pomme de terre safranée et pickles d’orange". Ça avait de la gueule dans les assiettes et sur l’estrade : quelques minutes plus tôt, "le grand Charles" avait reçu le second Oscar Midi Olympique de sa carrière. Pour sa vie et son œuvre.

Autour de la table et des filets de daurade, on trouvait Pierre Mignoni, Bernard Lemaître et Laurent Emmanuelli. Et Charles, donc, ainsi que sa compagne. Forcément, à un moment, la discussion s’est enclenchée autour du XV de France, de ce maudit quart de finale, de ce que les Bleus gardaient en regret, en fierté, de ce que les "Sud-af’" leur avaient opposé ce jour-là de novateur et qui les avait déstabilisés. Et soudain, le sujet qui occupait son monde était lancé : le capitanat à venir du XV de France, pour le Tournoi 2024.

Antoine Dupont parti pour un temps, c’est vers Ollivon que pointaient tous les indicateurs. Après-tout, il avait été le premier skipper du bateau Galthié, après en avoir été son "ovni" pour la Coupe du monde 2019. Quand Dupont lui avait "subtilisé" le brassard au profit d’une blessure, le Toulonnais s’était rangé sans vague derrière son nouveau capitaine de barre. Quand Antoine Dupont s’était blessé à son tour, en pleine Coupe du monde, Ollivon avait repris le relais à son tour. S’il n’était plus vraiment capitaine, il était officiellement vice-capitaine. Le numéro 2, prêt à suppléer. Et l’histoire devait se répéter.

Raté. Surprise du mercredi, dans la liste de Galthié, la première de son acte 2 : le petit symbole (c) (abréviation de "capitaine") apposé sans autre commentaire aux côtés du nom "Grégory Alldritt". Une décision que Galthié justifie plus en longueur, dans le long entretien qu’il nous accorde ici. Passé la surprise de l’annonce, son argumentaire s’entend clairement. L’âge, l’anglais parlé sont des éléments factuels qui justifient sans mal le choix d’Alldritt, et que tout le monde entendra.

À la table des Oscars, lundi dernier, interrogé sur l’éventualité d’un énième retour au capitanat, Ollivon avait d’abord juré ne pas savoir, ne pas avoir été sollicité ni consulté à ce sujet. "On me pose toujours cette question et je ne peux rien répondre d’autre, parce que c’est la vérité !" On l’a cru et on le croit encore. Puis Ollivon avait interrogé, en retour, dans une curiosité sincère : "Mais pourquoi est-ce si important ?"

Pour plein de raisons, en fait. Parce que le capitaine donne le ton d’un match par ses prises de parole, plus nombreuses que les autres, dans les vestiaires ou devant la presse. Parce qu’il communique avec l’arbitre et doit toujours, sur ce terrain, être le seul détenteur du droit à la parole. Parce qu’il est le visage d’une équipe, son incarnation. Dans d’autres cultures, néo-zélandaises par exemple, le capitaine a même des pouvoirs sur ses coéquipiers et un regard sur les compositions d’équipe ou les choix stratégiques. Ce n’est pas rien.

Ollivon avait écouté, en avait convenu. Il nous avait aussi rétorqué que le rugby était une chose trop collective pour être portée par un seul homme. Qu’il avait été un lieutenant heureux de Dupont, fier serviteur de sa cause, comme il avait été un capitaine heureux. Il sera donc le lieutenant heureux d’un capitaine nommé Alldritt et qui ne vole rien à personne, indiscutable de son poste en Bleu et lui aussi rompu à la tâche de leader, dans son club. Fin du mini-drame. Désormais, tout le monde avance.

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Les commentaires (2)
LoupVert Il y a 3 mois Le 19/01/2024 à 09:05

Votre édito est très bien dans son fond et dans sa forme (même si pour moi le détail du menu n'apporte absolument rien au sujet et donne une impression élitiste "moi je suis à la table des grands et pas vous") mais, à mon sens, son titre marque une forme d'irrespect pour Charles Ollivon ; mettez-vous à sa place quand il a lu ces mots pour le moins militaires avec tout ce que cela comporte de sous-entendus. Comme une dégradation en quelque sorte qui ne dirait pas son nom... CA a bien raison, après tout est-ce bien important et l'on retrouve en cette question toute la fierté et la sagesse du peuple basque. Je sais bien qu'un titre doit être accrocheur mais quand même, respectez l'homme ! Un simple "MERCI CHARLES" aurait été suffisant et à la hauteur du magnifique joueur qu'il est et de l'exemple pour nos jeunes... Mais bon, "Désormais tout le monde avance" au pas et "en colonne couvrez" : chef oui chef...

impolitis Il y a 3 mois Le 19/01/2024 à 07:18

Aldritt a tous les atouts pour être un bon capitaine. Et Charles sera un merveilleux second.