Abonnés

Champions Cup - Frédéric Michalak, entraîneur de l’attaque du Racing 92 : "J’ai pris des trucs en pleine tête"

Par Marc Duzan
  • Frédéric Michalaki est depuis cette année l'entraîneur des trois-quarts du Racing 92.
    Frédéric Michalaki est depuis cette année l'entraîneur des trois-quarts du Racing 92. - Icon Sport
Publié le
Partager :

Depuis six mois, Frédéric Michalak (41 ans, 77 sélections) est en charge de l’attaque du Racing 92, depuis devenue la plus prolifique du Top 14. Pour nous, l’ancien ouvreur des Bleus présente les enjeux de la dernière journée de Champions Cup, évoque les contours de sa méthode et, pour avoir naguère connu la même médiatisation qu’Antoine Dupont, donne un éclairage intéressant sur l’exposition actuelle du capitaine tricolore….

Samedi, le Racing 92 affrontera Cardiff, une équipe à trois défaites au compteur…

(il coupe) Nous aussi, on a trois défaites au compteur. C’est d’ailleurs un match un peu bizarre à préparer. […] L’objectif sera de marquer un maximum de points et espérer accrocher la qualification. […] On démarrera la rencontre en connaissant le résultat de Harlequins-Ulster (si l’Ulster gagne à Londres, le Racing est éliminé, N.D.L.R.), c’est une bonne chose.

Comment expliquer que votre équipe soit si dominante en Top 14 et si fragile en Champions Cup ?

Sur les fins de partie, on a du mal à maîtriser l’adversaire et le score. On manque de concentration, de pragmatisme et de justesse technique dans le money time… Les joueurs qui entrent en jeu doivent aussi apporter davantage… On est encore en phase d’apprentissage, voilà tout.

Faut-il jouer cette Champions Cup à fond ou se concentrer sur le Top 14 ?

Nous, on veut se qualifier en Champions Cup même si on prend un gros en huitième de finale : une telle perspective donnera de l’excitation, de l’envie aux joueurs. Et puis, les huitièmes de finale ne seront qu’au mois d’avril et on sera alors bien meilleurs qu’aujourd’hui. [...] J’ai personnellement eu le bonheur de gagner ces titres-là et c’est quelque chose d’exceptionnel, dans la vie d’un joueur de rugby. Il faut donc se donner les moyens d’aller le plus loin possible en Champions Cup.

Il y a désormais six mois que vous êtes en charge de l’attaque du Racing 92, la plus prolifique du Top 14. Avez-vous trouvé vos marques ?

J’y prends beaucoup de plaisir, oui. Développer des joueurs y est mon objectif principal.

Vous êtes-vous toujours vu devenir un jour entraîneur ? Plus jeune, vous aviez une image assez bohème…

Non, c’est venu avec le temps. Je n’ai pas toujours eu la meilleure approche de mon sport mais j’ai beaucoup appris, au fil de ma carrière. Cette expérience-là, je veux désormais la transmettre. Je veux que les mecs prennent du plaisir à l’entraînement, qu’ils ne viennent jamais au Plessis-Robinson à reculons.

Quelle est votre méthode ?

Déjà, il faut s’adapter à cette génération différente de la mienne, au risque de les lâcher en route. Pour les nourrir, je m’inspire de mes expériences en France, en Australie, en Afrique du Sud où au rugby à 13…

Quel est votre quotidien, ici ?

Déjà, je viens faire du sport très tôt : à 5h45, on se retrouve avec les autres membres du staff à la salle, on transpire un peu et aux abords de 7 heures, les premières réunions commencent. […] Je n’ai pas envie de prendre du poids et ça tombe bien, le staff du Racing est très sportif. Stuart (Lancaster) est tous les jours à la salle, Laurent Travers aussi : franchement, je crois qu’on a le président le plus affûté de France !

L’identité du Racing, elle est bâtie par les joueurs qui y jouent : j’aime la diversité ethnique, les différences qu’on retrouve dans cette équipe, dans ce club

Quel regard portez-vous sur Antoine Gibert, le demi d’ouverture du Racing 92 ?

Il s’est installé au poste de numéro 10 et a bien compris le système que nous souhaitons mettre en place. Antoine, il a la faculté de voir des images que d’autres joueurs ne voient pas, sur le terrain. Il mène bien la barque de l’équipe.

Et si Owen Farrell débarquait, bientôt ?

Je ne suis pas concerné par ces discussions. Je vous laisse en parler avec le manager.

Vous avez longtemps joué à Toulouse et Toulon, deux villes où le club de rugby est quasiment au centre de tout. Comment vivez-vous votre implantation au Racing, un club rattaché à un département ? Y a-t-il une identité à bâtir, ici ?

L’identité du Racing, elle est bâtie par les joueurs qui y jouent : j’aime la diversité ethnique, les différences qu’on retrouve dans cette équipe, dans ce club. Tout ça reflète bien la société d’aujourd’hui, je trouve. Notre identité, elle est là.

Les joueurs les plus exposés doivent juste comprendre que tous ces gens qui déversent leur haine sur les réseaux sociaux n’incarnent aucune réalité

Ces derniers mois, il est énormément question d’Antoine Dupont en France. Vous qui avez vécu cette surmédiatisation, est-ce difficile à gérer ?

Oui et non. Pour la gérer au mieux, il faut avant tout être bien entouré et c’est le cas d’Antoine. […] Le problème, quand tu es surexposé, c’est que si tu ne traverses pas le terrain tous les week-ends, le grand public pense qu’il y a un truc qui ne va pas chez toi, que tu n’es pas en grande forme... La difficulté, elle est là… Et elle s’ajoute à la pression des réseaux sociaux.

À ce point ?

Tu peux avoir le meilleur entourage au monde, tu ne peux filtrer ce qu’il se dit à ton sujet sur les réseaux sociaux... Et tout ça est d’une violence… Moi aussi, j’ai récemment pris des trucs en pleine tête pour des raisons politiques ou autres. J’ai par exemple été couvert d’insultes parce que j’ai défendu publiquement ma sœur, qui est voilée par choix et mérite de vivre dans une société où tout le monde est égal. […] Sur les réseaux sociaux, il y a des personnes qui sont juste là pour faire du mal et ça, c’est dur à filtrer...Des fois, je me demande même pourquoi j’y suis…

Oui…

Les joueurs les plus exposés doivent juste comprendre que tous ces gens qui déversent leur haine sur les réseaux sociaux n’incarnent aucune réalité. La réalité, c’est la famille, le club, les potes et l’équipe. C’est tout.

Vous êtes hors-jeu !

Cet article est réservé aux abonnés.

Profitez de notre offre pour lire la suite.

Abonnement SANS ENGAGEMENT à partir de

0,99€ le premier mois

Je m'abonne
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (9)
Nadir27 Il y a 3 mois Le 22/01/2024 à 17:46

Sur le plan Rugby Michalak a eu son heure de gloire ... .très bon joueur au Stade Toulousain... puis il a connu un passage difficile...il est parti ailleurs avec des réussites(en Afrique du sud notamment) et de moins bons résultats parfois(Toulon)..enfin il semble avoir trouvé sa voie dans un club bien structuré ;les expériences vécues l'ont bonifié...et il trouve au Racing la possibilité de le prouver.. c'est bien pour lui.

Etchetchetche Il y a 3 mois Le 17/01/2024 à 18:04

Si le staff fait de la musculation tt va bien ...michalak à été un joueur moyen un jour bon un jour mauvais mais c est surtout sonnmanquf de respect pour tout le monde qui est un problème...

monach Il y a 3 mois Le 17/01/2024 à 20:44

N'importe quoi, c'est pour te faire remarquer et avoir une minute de gloire......?

MerleBleu Il y a 3 mois Le 17/01/2024 à 10:44

Fred Michalak, une légende du rugby, on est certain qu'il apporte beaucoup au Racing. On vous souhaite une bien belle saison !

31Decat Il y a 3 mois Le 17/01/2024 à 16:20

Comme au RCT .