Top 14 - Zack Henry (Stade français) revient aux affaires contre Clermont

Si le dernier voyage des soldats roses à Mayol (19-5) n’eut rien d’inoubliable, il fut au moins porteur d’enseignements pour le staff parisien. Le premier d’entre-eux ? Il était à vrai dire assez latent ces dernières semaines et ne fut, en fait, que confirmé par la sortie varoise : à l’hiver 2024, Paris a donc beau s’appuyer sur une ossature solide, il n’a toujours pas la profondeur d’effectif lui permettant aujourd’hui de surprendre les gros calibres du championnat à l’extérieur. Et samedi soir, les choix des coachs de la capitale n’ont probablement fait que se rétrécir au fil d’une rencontre où le RCT ne douta finalement que trop peu longtemps…

À l’ouverture, le match raté de Joris Segonds a déjà permis de hiérarchiser un poste où l’ancien Palois Zack Henry, souvent blessé depuis le début de la saison, est attendu titulaire ce week-end contre l’ASMCA : car si ledit "Jojo" a maintes et maintes fois sauvé Paris depuis quatre ans, il a au stade Mayol provisoirement atteint son plafond de verre, dans un match où son club comptait pourtant immensément sur lui. Maladroit dans ses tirs au but et peu inspiré dans l’animation offensive, Joris Segonds n’a pas vraiment répondu aux attentes quand, sur la ligne de front, Clément Castets et Mickaël Ivaldi ont également déçu. Est-ce à dire qu’à l’heure où le Stade français, actuel cinquième du Top 14, aborde un sprint décisif pour conforter sa place en phase finale, le champ des possibilités s’est considérablement réduit dans l’effectif parisien ? On le croirait volontiers…

Paris ne se fera pas en un jour

C’est que malgré un début de saison encourageant, le club désormais cornaqué par Laurent Labit et Karim Ghezal possède une marge de progression significative dans l’animation offensive, et notamment au niveau de la connexion entre avants et trois-quarts. Qu’on le veuille ou non, les soldats roses sont toujours en phase de découverte - pour ne pas dire en phase de transition - et il faudra probablement du temps avant que les joueurs ne maîtrisent totalement les subtilités de ce nouveau projet de jeu, où seul le système défensif bâti par Paul Gustard l’an passé n’a guère évolué.

La semaine dernière, Laurent Labit nous confiait aussi : "À Paris, il y avait un effectif qui était là pour disputer uniquement le Top 14 et essayer de se qualifier dans cette compétition. Or, quand on est au Stade français, un club historique aux quatorze Brennus, on se doit de jouer toutes les compétitions et surtout, de disputer le championnat pour le gagner, sans considérer que la saison est réussie avec une simple qualification. Mon objectif, c’est donc de constituer un effectif professionnel pour jouer les titres et sortir quinze hauts potentiels du club, des garçons capables de faire cinq ou six matchs par saison avec l’équipe professionnelle." Et si Rome ne s’est pas faite en un jour, Paris n’échappera pas non plus à ce vétuste théorème…