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JO Paris 2024 - Joanna Grisez : "Ces JO seront une revanche sur la vie"

  • Joanna Grisez (France).
    Joanna Grisez (France). Icon Sport
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Contrainte de déclarer forfait lors des derniers Jeux Olympiques de Tokyo, l’ailière de France à VII aborde ceux de Paris avec une envie décuplée. Elle évoque également son avenir, et un possible retour à XV en vue de la Coupe du monde 2025 en Angleterre.

Quel bilan tirez-vous des deux premières étapes de cette saison ?

Il est satisfaisant, même si, on ne va pas se mentir, il y a aussi de la frustration. On sent qu’on y est est, qu’on a franchi les derniers caps qu’ils nous manquaient comme le fait de ne plus buter sur la demi-finale. Avant, on pouvait battre les Australiennes ou les Néo-Zélandaises en poule et passer à côté quand on les retrouvaient en demie. Maintenant on s’est montrées à nous-mêmes et à tout le monde qu’on est capable de battre n’importe qui et n’importe quand. J’ai le sentiment qu’on est dans le vrai, et qu’il ne nous reste plus qu’une étape à franchir pour décrocher une première place.

Vous paraissez plus constantes que les garçons de France VII. Vous ne vous prenez plus les pieds dans le tapes contre des équipes supposément plus faibles…

C’est difficile de comparer les performances des deux équipes. J’ai l’impression qu’il y a encore plus d’incertitude chez les garçons, où l’on voit souvent des nations dites plus faibles faire tomber des cadors, d’autant que le haut du classement est très dense. Pour en revenir à la question, on a gagné cette constance et cela fait plaisir. C’est bien de lancer la saison sans mauvaise surprise face à une équipe mal classée et nos deuxième et troisième places étaient méritées.

Vous constituez une vraie chance de médaille pour le sport français, est-ce que cela vous rajoute de la pression ?

(Elle souffle…) Je ne sais pas… Forcément un peu puisqu’on ne veut pas faire moins bien que les jeux de Tokyo. Donc ce serait un échec de faire moins bien que la médaille d’argent. On sera chez nous, donc la suite logique ce serait l’or, ou au moins l’argent.

Vous avez vu l’exposition médiatique dont le XV de France a fait l’objet lors du dernier Mondial en France, comment l’appréhendez-vous ?

Cela ne changera pas grand-chose pour nous. On sait que les Jeux sont très attendus, qu’on le sera aussi parce que nous avons des résultats, mais on est plus ou moins préparées à cela. Et puis nous serons aussi mélangées avec les autres sport, donc l’exposition médiatique sera moindre. Dans tous les cas, il ne faut pas se mettre de pression. La pression, on l’a sur les World Series, on l’a sur les Coupes du monde… Les Jeux ne seront pas un tournoi comme les autres mais il ne faudra pas se laisser impressionner par l’évènement. Durant le Mondial, on a vu beaucoup de passion autour du XV de France et c’est tout ce que l’on espère pour le VII qui se développe. La pire chose serait d’aborder les Jeux en étant inhibées. En ce sens, nous pourrions être nos pires adversaires. Voilà pourquoi il ne faudra pas se laisser perturber par le contexte extérieur.

Vous aviez été sélectionnée pour les précédents Jeux Olympiques de Tokyo, mais vous n’y aviez pas participé, racontez-nous…

J’étais dans le groupe initial de treize joueuses oui, et nous sommes parties à quinze avec deux réservistes. Seulement, je traînais une lésion musculaire depuis longtemps et je sentais que ça n’allait pas. Je ne pouvais même pas faire un entraînement complet. Le staff pensait néanmoins que je pouvais me remettre à temps, et m’a laissé le choix. Après réflexion, j’ai décidé de ne pas accompagner le groupe parce que je ne me sentais pas en capacité de faire un tournoi. Je suis donc allée à Tokyo, mais je n’ai pas fait les Jeux.

Que représentent donc ces Jeux Olympiques de Paris à vos yeux ?

Tokyo, ça a été un vrai traumatisme pour moi. Il a fallu accepter tout ça donc ces Jeux sont une véritable revanche pour moi. Je les vois comme ma dernière marche à moi, celle que j’ai loupée il y a quatre ans. Un peu comme une revanche sur la vie quoi ! (rires)

Votre groupe est très hétérogène en terme d’expérience, quel regard portez-vous sur celui-ci ?

C’est une vraie force. Les filles qui n’ont pas vécu des grandes échéances apportent beaucoup de fraîcheur et d’innocence qui dynamisent le groupe. Derrière, les plus anciennes sont là pour poser les choses et apporter de l’équilibre mais je trouve que la mayonnaise prend bien. Et puis nos jeunes ne sont pas inexpérimentées que ça : elles étaient là pour la Coupe du monde au Cap, donc elles ont un peu de bouteille sur les tournois à pression.

Comment vous sentez-vous individuellement ?

Plutôt bien, même si reviens de blessure et que je n’ai pas joué pendant quatre mois. Je m’étais fracturé et déplacé le pouce durant les championnats d’Europe. J’ai été opérée l’été dernier à deux reprises, donc cela a été un peu long. J’ai repris le rugby début novembre, donc je n’ai pas encore beaucoup de rugby dans les pattes. Je ne suis pas au top physiquement ni rugbystiquement, mais de toute façon ce n’est pas encore le moment de l’être.

Les équipes de France féminines à VII et à XV travaillent de concert au nom de la transversalité, qu’est ce que ça vous apporte ?

C’est intéressant de pouvoir challenger tout le monde, et que personne ne se repose sur ses lauriers. C’est comme cela qu’on fait une équipe compétitive. Les filles qui viennent du XV étoffent notre groupe, comme Marie Dupouy et Mélissande Llorens l’ont fait cette année. Si tu restes « pépouze » (tranquille, ndlr) à ton poste, tu ne progresses pas. Et c’est pareil dans l’autre sens : à terme, et si mon profil intéresse le staff du XV de France féminin, je serais ravie d’y retourner puisqu’on basculera sur la Coupe du monde à XV l’année prochaine. C’est très enrichissant de passer de l’un à l’autre.

Vous avez donc envie de rejouer à XV ?

Clairement, oui. Je suis concentrée sur le VII jusqu’aux Jeux Olympiques, mais une belle échéance arrive avec ce Mondial en Angleterre. Et comme il n’y aura pas de grande échéance à VII, je me dit que c’est une bonne opportunité de faire une saison complète à XV pour engranger de l’expérience et progresser pour être sélectionnée pour la Coupe du monde.

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