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Top 14 - Le retour de Grégory Alldritt, un cadeau de Noël en retard pour La Rochelle

Par Vincent Bissonnet
  • Après plusieurs semaines de coupure suite à l’élimination des Bleus en quart de finale de Coupe du monde, Grégory Alldritt a fait son retour sur les pelouses de Top 14 samedi soir.
    Après plusieurs semaines de coupure suite à l’élimination des Bleus en quart de finale de Coupe du monde, Grégory Alldritt a fait son retour sur les pelouses de Top 14 samedi soir. Midi Olympique - Patrick Derewiany
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Après s’être accordé une coupure de deux petits mois derrière la Coupe du monde, Grégory Alldritt a retrouvé la compétition samedi soir à l’occasion du choc La Rochelle-Toulouse. Son retour arrive au meilleur des moments pour les doubles tenants de la Champions Cup.

On mesure l’importance d’une personne au vide qu’elle laisse lorsqu’elle est absente et au soulagement qu’elle procure quand elle revient. Éloigné des terrains depuis la fin de la Coupe du monde, Grégory Alldritt avait beaucoup manqué au Stade rochelais et était d’autant plus attendu samedi soir pour son retour en jeu.

Le troisième ligne - dont la coupure avait été scindée en deux, entre arrêt de travail pour des soins à son genou récalcitrant et congés payés afin de souffler - s’est retrouvé au centre de l’attention bien avant le coup d’envoi. Dès l’annonce de sa participation à cette affiche, son nom était revenu sur toutes les lèvres, à La Rochelle mais aussi à Toulouse : "S’ils ont décidé de le faire revenir plus tôt pour jouer contre nous, c’est que quelque part, ils nous craignent, donc c’est plutôt une bonne nouvelle", relevait malicieusement Clément Poitrenaud. Renseignements pris, il était, depuis le début, question que l’international reprenne l’entraînement entre les deux fêtes ; la seule interrogation portait sur sa rencontre de reprise : Toulouse ou Pau. D’un commun accord, le joueur, désireux d’apporter sa contribution au collectif le plus tôt possible, et le staff, tout heureux de pouvoir disposer de son capitaine pour cette échéance, avaient coché cette 11e journée courant décembre.

Six semaines après la majeure partie de ses compères tricolores, revenus mi-novembre, on allait revoir Grégory Alldritt en jaune et noir, quelques jours après sa reprise officielle à l’Apivia Parc : "Il est venu le 25 décembre, relate Uini Atonio. Le 26, aussi. Il est toujours un petit peu en avance. Il savait qu’il allait reprendre avec nous le mercredi, il a fait quelques entraînements à part lundi et mardi pour être prêt à notre retour. C’est un mec professionnel." Et le pilier droit, éternel taquin, de s’autoriser une plaisanterie au passage : "Est-ce qu’il est régénéré ? Oui, ça se voit. Il a même la peau qui brille un petit peu, rigolait le colosse en référence aux vacances exotiques de son compère. Il a continué de courir. Il n’y a pas d’inquiétude : « Greg » peut entrer sans problème dans une équipe six mois plus tard. C’est comme s’il était là depuis le début." Et ce même si le Gersois a pris le temps d’observer et de reprendre ses marques : « Il a été un peu plus discret que d’habitude dans la semaine, il est revenu sur la pointe des pieds, raconte Sébastien Boboul. Mais le fait qu’il soit là, qu’il ait le mot juste, ça a compté déjà. »

Trois semaines et puis s’en va…

Samedi, Grégory Alldritt a repris ses habitudes et a pu mesurer tout au long de son cheminement sa cote de popularité : il a été le plus acclamé à la traversée de la foule à son arrivée à Deflandre et il a été copieusement applaudi à l’annonce des équipes, lors de son départ à l’échauffement à la 21e minute et à chacune de ses apparitions sur les grands écrans. À son entrée en jeu à la 54e minute, le numéro 19 du jour a pu d’autant plus savourer l’instant que ses partenaires avaient déjà ouvert en grand la voie du succès. Conformément à ce qu’ils avaient annoncé dans l’avant-match : "On est conscients que sa présence ne va pas tout changer pour nous. Tout le monde doit prendre ses responsabilités", avait intimé Gurthro Steenkamp. "Ce n’est pas parce que «Greg» revient que l’on va gagner direct, confirmait Uini Atonio. Ça fait du bien au groupe et au club mais on ne va pas lui mettre tout ça sur les épaules. «Greg» est un très grand joueur, il aime le club et cette équipe, on va le faire entrer tranquillement, sans lui mettre la pression. C’est à nous, qui sommes là depuis deux, trois mois, de faire le job devant. Lui, il va amener ce qu’il peut pour son premier match."

C'est Paul Boudehent (à gauche) qui portait le numéro huit ce samedi soir face à Toulouse.
C'est Paul Boudehent (à gauche) qui portait le numéro huit ce samedi soir face à Toulouse. Icon Sport

Le Gersois a apporté une contribution notable à l’effort final des siens : en 26 minutes, il a capté deux balles en touche, provoqué une pénalité pour un plaquage haut, parcouru 27 mètres ballon en mains, battu un défenseur et réussi ses deux plaquages. Au coup de sifflet final, l’habituel capitaine des Maritimes a pu faire part de sa satisfaction au micro de Canal + : "Mon retour était prévu comme ça depuis un moment. Ça fait quelques semaines que je travaille avec les préparateurs physiques. Ça fait plaisir de retrouver ce public, ce stade, le Top 14. Ce soir, c’était un match de gala, dans un Deflandre en feu. Pour les sensations, il me faudra encore quelques matches pour me sentir à 100 %. Ma coupure ? Elle m’a fait beaucoup de bien. Elle m’a permis de soigner quelques petits bobos et je veux remercier le club de m’avoir permis de le faire, même si je sais que certains supporters n’ont pas compris. Dernièrement, j’avais l’habitude de dire que j’avais l’impression d’avoir 35 ans. Là, j’ai la sensation d’avoir retrouvé mes 26 ans." 

Ses partenaires savourent évidemment l’aubaine de ce renfort de luxe : « C’est super de l’avoir de nouveau avec nous, se réjouissait Paul Boudehent, le numéro 8 du soir, auteur justement d’une prestation « Alldrittesque ». On ne va pas se mentir, on l’attendait. Il est rentré dans le groupe sans taper du poing sur la table. Il a apporté de la fraîcheur et du leadership. Je ne veux pas lui faire trop d’éloges mais on est très contents qu’il soit là. » D’autant plus que La Rochelle va aborder le tournant de sa saison, en Top 14 comme en Champions Cup.

À Pau, samedi, Grégory Alldritt devra trouver les bons mots mais aussi y joindre des actes forts pour mener les siens à un premier succès tant espéré en déplacement : "Il aura besoin de quelques matchs pour être en forme et revenir à son niveau", évoque Sébastien Boboul. Si la patience est de mise, le temps commence déjà à presser. Avec l’approche du Tournoi des 6 Nations, les jours du numéro 8 en Charente-Maritime sont comptés : Grégory Alldritt devrait quitter ses partenaires de club après la quinzaine européenne pour commencer à préparer la réception de l’Irlande. Si la question de partager le repos du joueur entre club et sélection avait un temps été évoquée, il ne fait désormais guère de doute que l’ancien Auscitain disputera, sauf pépin, l’intégralité du Tournoi. Telle est la rançon de la gloire pour Ronan O’Gara et compagnie.

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Les commentaires (1)
Espytrac Il y a 3 mois Le 31/12/2023 à 18:33

Le cadeau c'est Toulouse qui la fait et prémédité !