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La chronique de Xavier Garbajosa : "Ce match, les Rochelais auraient dû le remporter"

Par Midi Olympique
  • Antoine Hastoy face aux Stormers ce week-end.
    Antoine Hastoy face aux Stormers ce week-end. Steve Haag / Icon Sport - Steve Haag / Icon Sport
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Observateur avisé de la Champions Cup, Xavier Garbajosa, consultant Midi Olympique, veut croire en des jours meilleurs pour le Stade Rochelais. Face aux Stormers, il est convaincu que le club maritime a adopté la bonne stratégie. Las, le sort de la rencontre s’est joué sur un coup de tête.

L’essai refusé à Antoine Hastoy à la 76e minute est cruel. Un véritable coup dur. On pourrait ironiser sur le fait que c’est aussi un coup sur la tête… Si celle du pilier Joel Sclavi ne vient pas heurter le visage d’André-Hugo Venter, le match est plié. On vient, on gagne et on s’en va. Merci, au revoir. Ça aurait dû être le point final d’une rencontre que les Rochelais méritaient sans doute de gagner. La suite ? Vous la connaissez. Pénaltouche, ballon porté, essai : du jeu à la sud-africaine. Sobre et efficace. À cet instant, les Rochelais n’ont plus qu’un point d’avance (19-20). Pour être très honnête et transparent, j’ai quand même sur le moment l’espoir que la Rochelle conserve le gain de la rencontre.

Je le dis aux gens qui m’entourent en "direct-live". Et pour cause. Manie Libbok n’a pas la meilleure réputation dans le petit monde des buteurs. Doux euphémisme. Ce n’est ni Jonny Wilkinson, ni Dan Carter. De plus, la transformation, située en bord de touche, après 80 minutes de combat intense, est très difficile. J’y crois donc encore. Et puis, le ballon s’élève et retombe entre les perches. Chapeau Libbok. J’aurai mieux fait de me taire. Cruel pour les Rochelais qui affichent un manque de réussite patent. Un peu à l’image de leur saison. Toutes leurs rencontres se jouent à un détail près. Un point pour eux, un point pour l’adversaire. Tout est en équilibre sur un fil. Parfois, ça bascule du bon côté. Parfois, non. Pendant 76 minutes, j’ai eu le sentiment que nous avions retrouvé le Stade rochelais des grands jours.

Cette fois encore, la pièce n’est pas tombée du bon côté. Ce match, les Rochelais auraient dû le remporter. C’est mon sentiment, ma conviction profonde. Dans la stratégie, Ronan O’Gara avait parfaitement bien préparé cette rencontre. D’abord, ses joueurs ont su bien alterner, usant très fréquemment des retours dans le côté fermé avec des trois-quarts et des avants rapides. De cette façon, ils ont trouvé de l’avancée. Pourquoi ? Sans doute avaient-ils noté que les Sud-Africains se distribuaient toujours très vite dans le sens du jeu après la première collision, Ensuite, Antoine Hastoy a tapé plusieurs coups de pied dans la latéralité en direction de ses ailiers. La raison ? Les Sud-Africains ont un ADN défensif : la "rush defense". Une stratégie poussée parfois à l’extrême avec une montée rapide et serrée d’un ailier qui ferme très vite sur le second centre, voire même à l’intérieur de l’arrière pour obliger l’adversaire à revenir inlassablement dans le centre du terrain, là où les équipes sud-africaines se sentent fortes avec des joueurs très costauds qui gagnent le défi individuel physique et se mettent en capacité de contester les ballons ou ralentir la transformation d’un jeu rapide. Voilà pourquoi Hastoy a souvent joué au pied très vite sur les extérieurs pour trouver des espaces libres. Ça a bien fonctionné. C’est une stratégie qui aurait dû être gagnante, j’insiste… Les Rochelais ont aussi fait preuve de pragmatisme. Je revois encore cet exploit personnel de Pierre Bourgarit, passant au milieu de trois défenseurs, pour offrir un essai à Tawera Kerr-Barlow. Hallucinant. Surtout, ils ont fait la course en tête durant toute la rencontre.

Alors pourquoi n’ont-ils pas remporté ce match, me demanderez-vous ! Peut-être les Rochelais n’ont-ils pas suffisamment marqué après avoir franchi le premier rideau défensif des Stormers. Ainsi, ils se seraient mis à l’abri d’un essai transformé des Sud-Africains… C’est regrettable. À plusieurs reprises, ils ont franchi, ce qui est un avantage considérable contre des équipes sud-africaines dont les avants ont une appétence pour le défi frontal mais qui ont peut-être plus de mal à se replacer rapidement pour défendre une fois le premier rideau fissuré. Et puis, encore une fois, le sort de la rencontre se joue sur un coup de dés. Paradoxalement, le champion d’Europe en titre est en danger dans cette Champions Cup alors qu’il s’est comporté en patron durant 76 minutes. Jusqu’à ce coup de tête…

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