La tendance du Midol : bienvenue au cirque Siya Kolisi
Soyons honnête, même si cela peut confiner à l’irrévérence. Cette opinion est évidemment toute personnelle mais, rugbystiquement parlant en tout cas, jamais Siya Kolisi ne m’a fait grimper aux rideaux. Et m’a même toujours semblé franchement neutre, en comparaison à un autre capitaine double champion du monde (suivez notre regard) qui a hérissé les poils de la planète rugby toute entière, de par son art consommé d’évoluer à la limite de la règle… Alors, sans aller jusqu’à affirmer que le troisième ligne des Springboks nous est toujours apparu quelque peu surcoté depuis l’époque - heureusement révolue - des « quotas », il semble évident qu’au même poste de troisième ligne, les Sud-Africains possédaient d’autres joueurs tout aussi bons, sinon meilleurs. En revanche, on n’enlèvera jamais à Kolisi le mérite de s’être progressivement mis au niveau international jusqu’à se voir confier le rôle de capitaine par Rassie Erasmus, bien conscient du caractère solaire de son joueur au passé si chargé. Une histoire personnelle que celui-ci a abondamment racontée par le biais d’une autobiographie qui, elle, avait du sens, qui plus est après l’historique titre de 2019...
Le truc ? Il est que, depuis lors, Siya Kolisi a basculé dans une dimension qui va bien au-delà du sport, et que ce que l’on appelle aujourd’hui sa « valeur » ne prend pratiquement plus du tout en considération la pure performance sportive. Que retiendrez-vous de la Coupe du monde de Kolisi, au vrai, sinon que celui-ci est revenu à la compétition après une blessure à un genou dans un délai étonnant, ou encore que le capitaine des Boks a vendangé en finale une occasion d’essai qui aurait valu à n’importe quel cadet régional d’aller faire un tour sur le banc ? Au vrai, on sèche…
Ce long préambule pour avancer quoi, au juste ? Eh bien, que l’on goûte fort peu au carnaval démesuré qui entoure l’arrivée de Kolisi en Top 14, tant son traitement médiatique est aujourd’hui inversement proportionnel à son rendement sur le terrain. Fut-il double champion du monde… Soyons clair : pour l’heure, le Bok a davantage fait le buzz en s’agitant en tribunes et en distillant les bons mots en interview que par ses actes sur le terrain. Mais comment pourrait-il en être autrement, tant ses moindres faits et gestes sont rapportés et amplifiés, à l’image de sa dégustation d’escargots du début de semaine ? Si bien que l’on redoute d’ores et déjà, pour le Racing, que celui-ci ait moins fait l’acquisition d’un joueur de rugby que du chauffeur de salle le mieux payé du monde... Ce qui ne serait pas un luxe, nous direz-vous, pour enflammer cette si froide Arena. Mais tout de même, ne serait-ce que vis-à-vis de son rapport au reste du groupe francilien, il semble urgent de mettre fin au Kolicirque, tant la loupe grossissante posée sur son arrivée semble à l’opposé des valeurs prônées par l’individu. Lequel doit en être le premier gêné…
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