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La tendance du Midol : le rugby, c’est tout com’...

Par Marc Duzan
  • C'est le repositionnement de Raphaël Ibanez au sein de la FFR qui a provoqué la réaction "comm" de cette dernière.
    C'est le repositionnement de Raphaël Ibanez au sein de la FFR qui a provoqué la réaction "comm" de cette dernière. Icon Sport
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La tendance du Midol est signée Marc Duzan, décontenancé par la communication actuelle du XV de France, et ce qu'elle représente de la façon de communiquer de nos jours.

Vous me direz que le phénomène n’est pas nouveau. Qu’il y a même des lunes que la com’ et ses marchands de soupe ont pasteurisé le rugby pro comme ils avaient frelaté, bien avant lui, les autres sphères socioprofessionnelles du pays. Le trop-plein ? On le situe néanmoins fin novembre, peu après que Midol a annoncé que Raphaël Ibanez, dont les relations avec Fabien Galthié ne sont plus ce qu’elles étaient, n’aurait désormais de "manager" que le nom…

La riposte, elle, ne tardait donc pas et dès le lendemain, un communiqué de presse décliné à l’infini surgissait dans les boîtes électroniques des uns et des autres : y étaient notifiées, entre autres onctuosités, la "participation active" dudit Rafa "dans les commissions haute performance" de la Fédération ou encore sa pérenne "représentation [...] dans les instances nationales et internationales, soulignant l’importance de son expertise à l’échelle mondiale". Et à quiconque n’aurait rien pigé à ce charabia désincarné, on balançait finalement que "l’évolution stratégique des fonctions" de l’ancien capitaine des Bleus et "l’expertise multidimensionnelle" de celui-ci s’inscrivaient globalement bien dans l’"engagement" général "à maximiser la synergie et les performances au sein de la FFR". Mais vous prenez quoi, au p’tit déj’, les gars ? Et après avoir payé votre baguette, félicitez-vous aussi la boulangère pour "son expertise multidimensionnelle" à "maximiser la synergie" des levures, de la farine et du gluten ? Mortecouille ! Est-ce parce que je suis trop vieux, ou alors trop con, que je ne peux plus traverser cette forêt d’illusions, où les mots et les images perdent tout leur sens, sans faire une poussée d’urticaire ? Et s’il n’y avait, encore, que le vide abyssal de ce genre de communiqués…

Mais à celui-ci s’ajoute trop souvent l’insupportable "faire-savoir" qui nous fait, mes confrères et moi, déambuler des terrains du Puc à ceux du Pic Saint-Loup dès lors que Fabien Galthié, sélectionneur de son état, entraîne des mômes ou des amateurs. Non pas que je doute une seule seconde que le patron des Bleus ne prenne à l’exercice un certain plaisir ou que ses disciples du jour terminent la séance des étoiles dans les yeux. Mais diable, doit-on vraiment mobiliser photographes et caméras dès lors que "Galette" fraye avec le rugby d’en bas ? Je ne sais pas. Je demande.

Comme je m’interroge sur la motivation réelle de cet Ostrogoth ayant l’autre jour apostrophé Florian Grill sur les réseaux sociaux et s’insurgeant-là que le patron fédéral n’ait posté la moindre banalité commisérative lorsque Thomas, rugbyman de la Drôme, perdit la vie dans l’odieux assassinat du bal de Crépol. Comme s’il fallait désormais tout dire, tout commenter… Comme si les "Je suis" nés des attentats de 2015 et depuis vidés de leur sens, à force d’avoir été trop recyclés, étaient pourtant restés des pantomimes non-négociables, à l’heure où il faut causer de tout, tout le temps, partout...

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