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Top 14 - Une victoire tout bonus pour Toulouse même si le contenu laisse à désirer

Par Paul Arnould
  • Thomas Ramos et les Toulousains ont glané une victoire importante, même si le contenu n’a pas toujours convaincu.
    Thomas Ramos et les Toulousains ont glané une victoire importante, même si le contenu n’a pas toujours convaincu. DDM - Laurent Dard
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Le Stade toulousain s’est imposé avec le bonus offensif contre Clermont. Cinq points cruciaux dans ce championnat resserré acquis grâce à une défense de fer malgré un jeu d’attaque brouillon, à l’image de certaines performances individuelles.

Dominer sans partage ou presque le rugby français a aussi ses inconvénients, cela rend insatiable. Trois fois champion de France sur les quatre dernières éditions, le Stade toulousain soumet le Top 14, rafle la plupart des trophées collectifs et individuels et ne laisse que des miettes à ses adversaires. Ugo Mola – en plus d’avoir refait de Toulouse une machine à gagner – a habitué ses supporters et les observateurs à un jeu époustouflant. L’ère du grand Toulouse ne s’explique pas seulement au nombre de Boucliers soulevés comme cela pourrait être le cas dans n’importe quel autre club, mais aussi et surtout par une philosophie revendiquée, celle du beau par-dessus tout. Dans la ville rose, il faut gagner. Mais il faut aussi bien jouer. Et une victoire à trente points face à une équipe remaniée, même auréolée d’un point de bonus offensif, laisse un goût d’inachevé. La rançon de la gloire, diront certains. La malédiction du sublime, penseront d’autres.

"Une bonne base de travail"

Dans le détail, le Stade toulousain a inscrit quatre essais samedi soir face à Clermont. A battu deux fois plus d’adversaires que l’ASM, s’est fait deux fois plus de passes et a franchi la défense à huit reprises. Pourtant, jusqu’à la 54e minute, le tableau d’affichage n’offrait aux Stadistes que quatre points d’avance et la rencontre basculait quand, après une interception et un ballon prolongé au pied, le jeune ailier Fall trébuchait au pire des moments. Après un appel à la vidéo, Monsieur Ramos affirmait que Thomas Ramos n’avait pas déséquilibré le jeune clermontois. Colère pour l’ASM, tournant du match car trois minutes plus tard, les Toulousains trouvaient la faille dans la féroce défense clermontoise. 14 à 3 : fin du bal. Au moment de dresser une liste des plus et des moins, ce sont davantage le déchet et les pertes de balles toulousaines qui restent en tête plutôt que les actions d’envergures. Pour vanter les mérites des coéquipiers d’Emmanuel Meafou, il faut souligner l’état d’esprit irréprochable et la défense de fer. C’était le point noir des dernières sorties et les progrès furent visibles et indéniables dans ce secteur. "C’est mieux, mais ce n’était pas bien compliqué, confiait Laurent Thuery l’entraîneur de la défense présent pour la deuxième fois de la semaine devant les journalistes. L’état d’esprit a été bon. C’est une bonne base de travail pour les semaines qui arrivent." L’insatisfaction était aussi présente dans les mots de Matthis Lebel, auteur d’un bon match à l’arrière en attendant les premiers pas de l’Écossais Blair Kinghorn. "Nous sommes encore en rodage. Ils nous manquent encore deux ou trois ingrédients pour faire un match complet et ne pas laisser les équipes revenir."

Dupont et les internationaux pas encore au rendez-vous

Au risque de s’attirer des ennuis, évoquons aussi la prestation des internationaux à l’exception de Santiago Chocobares, très bon pour son retour dans la ligne de trois-quarts rouge et noir. Tous, d’Anthony Jelonch à Thibaud Flament, en passant par Antoine Dupont et Thomas Ramos, ont signé des prestations assez éloignées de leur potentiel respectif. C’est encore plus vrai pour le meilleur joueur du monde, qui ne semble pas encore avoir basculé du bon côté depuis l’élimination en Coupe du monde. "Ils ont été décisifs sur certaines actions, mais aussi un peu brouillons sur d’autres, avouait Thuery. Il faut que les repères reviennent." Pour s’attarder sur le génie français – car il est difficile de se satisfaire de ses récentes sorties – il n’est pas interdit de se demander si sa reprise rapide de la compétition était le choix le plus judicieux compte tenu de toutes les émotions et les difficultés qu’il a récemment affrontées. À la fin, il est décisif sur l’essai de Tauzin et le champion de France revient à quatre points du leader. Imaginez alors quand Dupont redeviendra Dupont et que Toulouse sera de nouveau cette belle mécanique à voir jouer… Nos becs en seront cloués.

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