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Top 14 - Maxime Lucu (Union Bordeaux-Bègles) : « Devenir centurion, c’est émouvant »

  • Maxime Lucu devrait fêter sa centième sous le maillot de l'UBB face à Perpignan.
    Maxime Lucu devrait fêter sa centième sous le maillot de l'UBB face à Perpignan. Icon Sport
Publié le Mis à jour
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Le nouveau capitaine de l’Union Bordeaux-Bègles, Maxime Lucu, va disputer ce samedi son centième match avec le club girondin. Il revient sur ses quatre premières saisons disputées avec l’UBB et pense forcément à l’avenir.

Est-ce que vous vous souvenez de votre premier match avec l’UBB ?

Oui, c’était face à Toulouse à Chaban-Delmas en 2019. J’étais remplaçant, je découvrais le Top 14 et Chaban-Delmas. On recevait le champion de France. C’était un moment important. Depuis je me rappelle un peu de tous les matchs saison après saison avec tout ce qui a pu se passer et notamment les qualifications pour les phases finales. J’ai de bons souvenirs mais c’est vrai que c’est passé rapidement avec des saisons marathons.

Aviez-vous le sentiment de commencer une nouvelle carrière ?

Je ne voulais pas partir en Top 14 en me disant que j’allais jouer dix ou quinze bouts de matchs par saison. Je voulais quitter Biarritz et le Pro D2 en ayant pas mal d’expérience pour essayer de jouer les troubles fêtes en arrivant en Top 14. Je voulais jouer dans ce championnat et j’avais choisi Bordeaux car j’avais l’opportunité de le faire dans ce club. Au début, je voulais y parvenir à Biarritz en vivant une montée mais ça n’a pas été le cas car parvenir à l’étage supérieur est une mission difficile. J’y suis donc arrivé avec l’UBB. Lors de ma première saison, j’ai beaucoup alterné entre remplaçant et titulaire. Je prenais mes marques dans un nouveau club, un nouvel environnement loin de ma famille. Je trouvais petit à petit un nouvel équilibre et après j’ai réussi à jouer de plus en plus. J’ai pris de l’expérience en enchaînant de plus en plus de titularisations et je suis monté en niveau.

Avez-vous l’impression que votre progression et celle de l’UBB sont liées ?

Énormément. Je suis arrivé sur la pointe des pieds avec le temps de la découverte pendant une saison qui a été rapide puisqu’il y a eu le Covid. Mais tout le monde était dans un bon élan et la pandémie nous a coupé l’herbe sous le pied. Ensuite, j’ai de plus en plus joué et les phases finales sont arrivées pour la première fois. Nous avons d’ailleurs commencé par des phases finales européennes dès le mois de septembre avec la déception de perdre en demi-finale. Ensuite, nous avons connu une saison assez incroyable que l’on termine en demi-finales face à Toulouse, en Coupe d’Europe et en Top 14. On fait alors le constat que nous sommes encore des gamins. Moi le premier. On aborde les matchs avec plus de pression que lors de la phase régulière. L’année d’après, on se sent un peu plus forts et on grandit, moi le premier, car je joue vraiment beaucoup en tant que titulaire et on refait une demi-finale contre Montpellier. Je sentais que je montais en régime petit à petit, à l’image du club, jusqu’à notre échec la saison dernière en demie à Anoeta alors que nous avions la conviction que nous pouvions être champions. Forcément, il y a des similitudes entre ma progression et celle du club. Mais, je crois que nous sommes beaucoup dans ce cas-là car nous étions assez jeunes il y a quatre ans. Nous avons pris en maturité, notamment car nous avons participé aux phases finales.

Et quatre ans plus tard, l’UBB compte de nombreux internationaux français dans ses rangs...

Cela démontre que tout le groupe a gagné en maturité. Le fait de jouer des matchs importants chaque saison, de jouer le haut du tableau chaque week-end, permet de faire progresser toute l’équipe, à l’image des joueurs qui ont entre 23 et 27 ans. Ils peuvent progresser en ayant beaucoup de minutes de jeu au compteur. À partir de là, tu peux arriver à décrocher des stages en équipes de France et pour certains des sélections. C’est à l’image du club. On monte tous en pression et j’ai pu le ressentir sur mes quatre saisons à Bordeaux.

Maxime Lucu avec son coéquipier de la charnière Matthieu Jalibert.
Maxime Lucu avec son coéquipier de la charnière Matthieu Jalibert. Icon Sport

Est-ce lors de votre première sélection que vous avez eu le sentiment d’avoir fait le bon choix en rejoignant l’UBB ?

Je l’ai su dès que j’ai intégré le stage de préparation au Tournoi des 6 Nations en 2020 à Nice. C’était vraiment ce que je recherchais : jouer en Top 14 et me montrer dans une équipe qui réussit. Intégrer ce groupe France pour le stage m’a donné beaucoup de certitudes, de confiance tout en touchant du doigt tout ce que je devais encore travailler pour porter le maillot du XV de France. Ce jour-là, je me suis dit : j’ai fait le bon choix en rejoignant Bordeaux et maintenant c’est à moi d’aller me chercher la sélection. J’avais cru louper le coche en ratant la tournée en Australie à l’été 2021 mais c’est finalement arrivé en novembre. J’ai connu ma première sélection à Bordeaux. C’était tout un symbole car je dois beaucoup à l’UBB, à ses dirigeants et notamment au président Laurent Marti qui m’a fait confiance. C’est grâce à lui que j’ai pu jouer les troubles fêtes.

Avant votre arrivée, l’UBB avait l’image d’une équipe en progression mais qui ne parvenait pas à se qualifier, alors que le club est maintenant considéré comme un candidat au titre...

Quand je suis arrivé, j’avais envie de faire partie de l’équipe qui allait qualifier le club pour les phases finales pour la première fois de son histoire. Ce sont des choses qui comptent, marquer des lignes dans l’histoire d’un club. Ce sont des objectifs qui me tiennent à cœur et ça avait compté dans mon choix de venir à Bordeaux. Et se retrouver maintenant chaque année dans le dernier carré est symbolique de la progression du club. Ce n’est jamais facile avec dix ou onze clubs qui se bagarrent pour la qualification donc ce n’est pas anodin de participer aux demi-finales trois ans d’affilée. Nous sommes contents d'avoir un peu changé l’image du club mais tant que tu n’as rien gagné, tu ne bascules pas encore dans une autre dimension dans le regard des autres. Il faut que l’on arrive à progresser lors de nos phases finales. Maintenant, on ne réalise pas le début de championnat que l’on voulait. Il faut donc se réveiller car nous avons besoin d’être meilleurs si nous voulons encore jouer le Top 6.

Qu’est-ce que ça représente pour vous de jouer ce centième match avec l’UBB ?

On s’inscrit dans l’histoire du club. Faire cent matchs dans un club, ce n’est pas anodin. C’est une étape importante dans une carrière. Ce n’est jamais évident de jouer en raison des blessures et des exigences du rugby de haut niveau. J’avais envie d’entrer dans l’histoire du club en arrivant à Bordeaux. Faire mon centième match ce week-end, c’est symbolique et c’est important dans ma carrière. Ce n’est pas une fin en soi mais ça me rend forcément heureux et fier. Je l’avais fait avec Biarritz et ça avait été un moment extraordinaire. Ça va encore l’être avec Bordeaux car je suis fier de participer à cette aventure. Marquer son nom parmi les centurions d’un club, c’est émouvant. Mes parents, ma copine, mes copains vont venir et certains m’en parlent depuis un petit moment.

Avec une victoire face à Perpignan comme cadeau...

On travaille vraiment dur. Comme toutes les équipes bien sûr mais on n’est pas forcément récompensé tous les week-ends, notamment à l’extérieur où nous sommes passés au travers de nos fins de matchs et ça nous a coûté des victoires. On a envie de renouer avec la victoire et de retrouver le sourire. Il faut juste retrouver le chemin du succès pour le collectif. Ça nous ferait du bien. Ça serait bien pour l’équipe et ça serait un beau cadeau sur le plan personnel. On est dans le vrai. J’en suis convaincu. Dans nos matchs à l’extérieur, nous sommes un peu en difficulté mais nous avons réussi à être dans le match face à ces équipes-là. Nous produisons du rugby, nous faisons de très bonnes choses mais pour l’instant nous n’avons pas la réussite. Si on garde confiance, que l’on croit en nous, nous avons de très belles choses à faire. On sait très bien que les victoires amènent de la confiance et nous n’en avons pas trop pour l’instant. On mange notre pain noir, notamment en regardant les vidéos en début de semaine. Mais je sens que ça va payer. On rivalise avec les meilleurs mais maintenant il faut gagner pour basculer dans le haut du tableau.

Vous êtes aussi capitaine depuis votre retour de la Coupe du monde. Comment prenez-vous ce nouveau rôle ?

Yannick m’a parlé du capitanat lors de mon retour en club. Ce sont des discussions en interne. Je lui ai dit que ce serait avec grand plaisir. Être capitaine de l’UBB, c’est forcément un moment important dans une carrière donc je prends ce rôle avec envie et plaisir. Nous sommes quatre à pouvoir endosser ce rôle, avec Mahamadou Diaby, Maxime Lamothe et Jefferson Poirot mais je suis très heureux de l’être. J’essaie de le faire le mieux possible. C’est du boulot aussi et il est capital d’être bon tous les week-ends quand on est capitaine.  

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