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Top 14 - Une sortie de légende avec une part d’irrationnel : retour sur la der' d'Alun-Wyn Jones

Par Nicolas Zanardi
  • Le géant gallois Alun-Wyn Jones a disputé le dernier match de son immense carrière à Clermont, samedi.
    Le géant gallois Alun-Wyn Jones a disputé le dernier match de son immense carrière à Clermont, samedi. Photo Vincent Duvivier
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C’est au bout d’une semaine axée sur l’émotion et les adieux d'Alun-Wyn Jones que l’équipe "bis" du RCT a réussi à dompter le Michelin, quitte à terminer le match avec neuf avants sur la pelouse…

C’est une histoire de dingue, à bien y réfléchir. Comment l’homme de Swansea, après 18 ans de carrière chez les Ospreys et autant sous les couleurs du pays de Galles, en est-il venu à disputer le dernier match de son immense carrière au stade Michelin, sous le maillot du RCT ? Pour le comprendre, pas d’autre option que d’en discuter avec le manager varois Pierre Mignoni, les traits encore tirés après un retour victorieux en bus aux environs de 4 heures du matin…

"Je crois que son passage à Toulon restera à part dans un coin de son cœur, et en tout cas il restera dans les nôtres. Vous savez, un vestiaire, ça regarde ce qui se passe. Il y a des joueurs qui regardent les autres, et ceux qui sont regardés doivent amener les autres dans le bon sens, ce qui n’a pas toujours été le cas à Toulon. Beaucoup de gens m’ont reproché la semaine dernière qu’il n’ait pas terminé sa carrière à Mayol. Et honnêtement, ce n’était pas facile d’aller voir Alun-Wyn Jones en lui disant : "tu ne joueras pas ton dernier match à Mayol, mais à Clermont." Quand je lui ai dit ça, je pense qu’il m’a pris pour un fou, mais je lui ai expliqué : "tu finiras ta carrière au Michelin, un stade qui est merveilleux pour jouer son dernier match, et tu le joueras pour nous faire gagner." Ce que les gens ne comprennent pas, c’est que je ne veux pas une équipe, mais un groupe. Et ce que je veux mettre en avant à son sujet, c’est que dans cette démarche, il a montré jusqu’au bout quel grand joueur il était."

La mission avait pourtant tout pour paraître suicide, avec un XV de départ considérablement remanié. C’était sans compter sur le supplément d’âme insufflé par la der’ du recordman mondial de sélections (170). "Ce n’était pas seulement une aventure de quatre mois qui se bouclait, mais une carrière fabuleuse et il fallait que ceux qui avaient la chance de l’accompagner en soient dignes. Avant le match et à la mi-temps, il a pris la parole, oui. Des mots très courts, mais très efficaces." Lesquels, suivis par des actes - à l’image de cette percée sur son premier ballon - ont transcendé toute son équipe… Ensuite ? Il y eut, bien sûr, ce moment somme toute assez convenu. Cette sortie sous les vivats de la foule, peu avant l’heure de jeu, pour laquelle le public de l’ASM s’est montré exemplaire vis-à-vis d’un visiteur, jusqu’à l’accolade émouvante de son manager.

Cinq minutes d’irrationnel : "On s’en fout, tu rentres et tu pousses"

On aurait pu en rester là, bien sûr. Sauf que, là où l’histoire devient fabuleuse, c’est que ces adieux furent de courte durée. Car, au moment de négocier une importantissime mêlée à cinq mètres de l’en-but auvergnat à la 75e, c’est nul autre qu’Alun-Wyn Jones que Pierre Mignoni choisit de faire revenir dans la bataille pour inscrire l’essai de la gagne, finalement signé Wainiqolo. "Ça se fait vite, dans le feu de l’action. Je le fais revenir, parce que je sens que c’est important. Il m’a demandé : "je rentre à quel poste ?" et je lui ai répondu : "on s’en fout, tu rentres et tu pousses." J’espérais que son retour pouvait apporter un supplément d’âme pour terminer le match." 

Et c’est bien ce qui s’est passé, l’histoire virant dans l’irrationnel à la 83e, lorsque les Toulonnais se mirent à défendre leur en-but avec neuf avants sur la pelouse. "C’est le symbole de ce match, souriait Mignoni, heureux de son bon coup. Lorsque Christopher Tolofua a été en mesure de revenir, je ne m’imaginais pas du tout faire ressortir Alun-Wyn, surtout pour faire revenir un trois-quarts… C’était le destin, il fallait que ça se termine comme ça. On aurait aussi bien pu le perdre, mais samedi, les dieux du rugby étaient avec lui et avec nous." Permettant à Alun-Wyn Jones et au RCT d’écrire la plus belle histoire de ce début de saison pour l’adieu aux armes du géant gallois, sous les yeux de sa femme et de ses enfants…

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Les commentaires (1)
Tichaut78 Il y a 5 mois Le 19/11/2023 à 23:16

Belle histoire et belle sortie pour une légende.