Top 14 - Laurent Travers, d'entraîneur à président, l'homme transversal du Racing 92

Après vingt-deux ans passés dans la peau d’un entraîneur, à Clermont, Montauban, Castres et au Racing (une carrière marquée par deux titres de champion de France en Top 14, un en Pro D2 et trois finales perdues de Champions Cup), Laurent Travers s’est éloigné du terrain cet été pour devenir président du directoire. Pour autant, son rôle ne se limite pas aux bureaux du Plessis-Robinson. Dans les faits, "Toto" est plutôt une sorte de "super directeur du rugby". Si Stuart Lancaster est désormais le seul décisionnaire du projet de jeu, du contenu des entraînements et de la composition d’équipe, Travers a gardé une certaine proximité avec le secteur sportif et fait les déplacements avec le groupe.

Mais il est dorénavant responsable du projet transversal, lequel a notamment vocation à aligner la façon de jouer des jeunes et des professionnels. Aussi, le recrutement est évidemment son domaine personnel, ainsi que la gestion du budget (pour l’ancien banquier qu’il est). Des secteurs dont il s’occupait déjà la saison dernière, comme de la relation avec les partenaires, s’ajoutant à toutes ses fonctions purement sportives (le management, la touche, etc.), ce qui lui faisait parfois avoir "deux vies en une seule", comme nous le confiait récemment un fin connaisseur du Racing.

Un épanouissement sur le long terme ?

Aujourd’hui, la présence de Travers permet forcément de décharger Lancaster, à l’image de ce que fait Jérôme Cazalbou (manager du haut niveau) à Toulouse avec Ugo Mola, d’autant que le natif de Sarlat maîtrise mieux que personne les rouages d’un club dans lequel il est arrivé en 2013. L’autre bénéfice est pour Jacky Lorenzetti, qui a pris du recul (président du conseil de surveillance) pour se concentrer sur ses autres activités et laisser la main à quelqu’un de confiance. En effet, la relation est forte entre lui et Travers, qui vit là une année "test" dans cette nouvelle fonction. Va-t-il s’y épanouir sur le long terme ?

C’est évidemment une interrogation légitime car, à 55 ans, le technicien - considéré comme la référence en tant que coach des avants sur les quinze dernières saisons - pourrait encore avoir un avenir d’entraîneur s’il le souhaite. Il avait ainsi été contacté pour le poste de sélectionneur de l’Italie, et son nom a régulièrement circulé à Lyon ou Brive lors des récents mois. Mais, pour l’heure, Travers est pleinement engagé dans sa mission au Racing 92.