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WXV - Les quatre failles des Françaises face à l'Australie

Par Loïc Bessière
  • Perturbées dans les rucks, les Françaises, et notamment Emilie Boulard qui tentent ici de traverser la défense australienne, n’ont pas su réagir et s’adapter.
    Perturbées dans les rucks, les Françaises, et notamment Emilie Boulard qui tentent ici de traverser la défense australienne, n’ont pas su réagir et s’adapter. - Dave Lintott / Icon Sport
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Les Bleues, bougées dans l’intensité par leurs adversaires australiennes, n’ont pas réussi à mettre en place leur jeu et ont été dominées dans les rucks. Explications et analyses avec les acteurs du match.

  • Une absence dans les rucks

"On ne voulait pas que le match contre les Black Fearns reste un exploit sans lendemain." Malheureusement, pour Gaëlle Hermet, le score et le contenu de la rencontre face à l’Australie n’ont pas grand-chose à voir avec celui de l’historique victoire en terres néo-zélandaises. Ce sont d’ailleurs des joueuses et des entraîneurs frustrés et déçus qui sont venus parler à la presse, tentant d’expliquer une défaite assez logique. Premier axe sur lequel les Tricolores ont failli, les rucks face à des Wallaroos bien plus bondissantes. Après seulement vingt-huit minutes de jeu, il y avait déjà eu huit turnovers en leur défaveur ! Les joueuses ont livré plusieurs raisons. "Sur les porteuses de balles, on ne se battait pas assez pour laisser le temps aux filles de venir", a estimé la capitaine Manae Feleu. "Les soutiens n’ont pas vraiment été assez efficaces. On a été en retard et pas assez agressive", a jugé Marine Ménager, la vice-capitaine. "On s’est fait avoir sur les zones de rucks et nous sommes rentrés dans un cercle où on n’a pas réussi à se motiver à nouveau et à se dire : "C’est fini." Nous sommes restées attentistes", a déploré Charlotte Escudero.

  • Pas de solutions dans le jeu

Avec les trop nombreux ballons égarés dans les rucks, les Bleues ont manqué de munitions, ou au moins de pénalités que Morgane Bourgeois aurait pu convertir. Après avoir été si flamboyantes avec la balle dans leurs mains face aux Néo-Zélandaises, les Françaises n’ont que trop peu montré l’étendue de leur talent face aux Australiennes. Secouées, les Tricolores n’ont pas eu beaucoup de ballons propres à exploiter. "Même sur nos impacts, on reculait, a estimé Marine Ménager. Donc c’est frustrant de ne pas réussir à mettre en place notre jeu, d’autant plus que l’on est une équipe qui aime jouer, déplacer l’adversaire. C’est dur…" Plusieurs passes après contact n’ont pas réussi à atteindre leurs destinataires et se sont transformées en ballons égarés. " Nous avons besoin de grandir sur cet aspect, a repris la centre. Il faut mûrir pour savoir resserrer le jeu quand on est sous pression et éviter ces petites erreurs de main qui, au final, nous remettent dans le dur et nous empêchent de repartir sur quelque chose de positif." En revanche, pour sa première, la très jeune ailière Suliana Sivi (18 ans) a été percutante sur son aile. Prometteur !

  • Secouées par les Australiennes

Au moment de discuter des rucks et de l’animation offensive contrariée, un mot revient souvent dans les bouches françaises : "Intensité." À part un relâchement après leur dernier essai à la 71e, les Wallaroos ont agressé les Bleues en permanence. " J’ai beaucoup plus sué que sur les autres matchs et nous avons toutes été un peu prises de court", a confié Charlotte Escudero. Marine Ménager n’avait pas les mots pour expliquer cela : "On a failli sur un truc de base qu’est l’engagement et c’est dommage car on avait préparé le match comme il fallait et c’était la surprise… Quand l’engagement manque, c’est dur à expliquer et de trouver les raisons." Pourtant, selon le coach David Ortiz, les joueuses avaient été prévenues. "On a analysé cette équipe et on a très bien vu la capacité qu’elle avait à mettre beaucoup de défi, de jeu direct. Les Australiennes ont mis à mal les équipes dès qu’elles ont réussi à produire ce jeu très direct. Quand on est au courant des choses et que nous sommes dans l’incapacité de réagir, c’est ça qui est le plus décevant." Mais Manae Feleu l’a affirmé, il n’y a pas eu de décompression après la probante victoire de la semaine précédente : "On savait que ça allait être physique et il n’y a pas eu de surprise. En rugby, si tu ne montres pas d’envie, tu ne vas pas beaucoup t’engager. Et aujourd’hui, elles avaient plus envie que nous. Je crois que c’est ce qui a fait la différence."

  • Des touches manquées

Les Bleus se sont privés de plusieurs munitions avec de nombreuses touches égarées en route. "Un manque de connexion", a confessé Manae Feleu. Gaëlle Hermet a acquiescé, précisant que ce manque de connexion s’est matérialisé par un manque de précision dans les timings des lancers, des sauts et des lifts. "Mais dans la stratégie et l’envie, on y était, a précisé la troisième ligne. On a manqué de précision aussi dans ce secteur où on a performé le week-end d’avant." Ce sont des Françaises revanchardes que les Canadiennes rencontreront samedi !

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